Les artères de Lomé, dès l’aéroport international Gnassingbé Eyadema, au cœur de la capitale togolaise, sont assiégées par les images aux couleurs de l’Union pour la République (UNIR), signe de la «vitalité» du parti au pouvoir qui est en train de réaliser une démonstration de force à l’occasion de la campagne des élections législatives et régionales prévues pour le lundi 29 avril 2024. La formation politique du président Faure Gnassingbé compte faire «un coup K.O.» et ne lésine donc pas sur les stratégies pour convaincre les électeurs.
Démarrée le samedi 13 avril, la campagne pour les élections législatives du 29 avril qui bat son plein se déroule toujours dans le calme et la sérénité au plan national. Une équipe de Wakat Séra au cœur des tournées des partis politiques dans le pays, note beaucoup d’engouement et de célébrations de la part des populations qui participent à ces meetings de séduction de l’électorat ou de vérité, selon la position d’où l’on se trouve. Pour sécuriser ces élections, les autorités du pays ont créé la force spéciale qui se charge du bon déroulement de toutes les activités politiques durant la campagne et pendant les votes.
Grands ronds-points, panneaux publicitaires, murs et autres édifices sont dominés par les couleurs bleu-blanc de l’UNIR, le parti politique dont le leader n’est autre que le président Faure Gnassingbé. Tout ce qui peut porter une pancarte ou un écrit, sauf les arbres qui sont visiblement épargnés, est mis à contribution. Les militants du parti au pouvoir qui ne ratent aucune occasion pour ingénieusement occuper l’espace et marquer les esprits des votants par ces actions, distillent ainsi, à souhait le message de l’UNIR.
Le décor de la campagne électorale perceptible le long des voies bitumées de la capitale togolaise, met bien les riverains dans le bain des élections législatives et régionales dont les opérations de charme se déroulent normalement. Les grands boulevards de Lomé qui se démarquent de certaines artères de certains pays de la sous-région par leur propreté, sont davantage parés aux couleurs de l’Union pour la République (Unir, pouvoir), le bleu et le blanc, avec un pigeon blanc bien en évidence.
Selon un citoyen, soutien du régime, l’occupation de l’espace public par les militants de l’UNIR montre l’assise du parti au pouvoir qui, dans une concurrence saine, «ne veut rien laisser» à ses adversaires et compte réellement faire «un coup K.O.», surtout que les partis de l’opposition peinent à parler d’une même voix.
Le parti du président Faure Gnassingbé s’est mieux préparé en rassemblant de nombreux leaders, notamment politiques à sa cause. En meeting à Adeta, une localité du Sud-Ouest togolaise, située à 157 km de Lomé, la présidente de l’Assemblée nationale, Yawa Tsegan, qui bénéficiait du soutien de Pascal Bodjona, conseiller spécial aux affaires politiques du président togolais, a, d’ailleurs, invité les populations à se mobiliser pour voter massivement le 29 avril prochain pour accorder utilement leur voix au champion, garant de la «sécurité et de la paix» devenues des denrées rares en Afrique de l’Ouest.
Ce samedi 27 avril 2024, à Lomé, UNIR tiendra son meeting apothéose de cette campagne. En premier lieu, une caravane sillonnera la capitale togolaise, plus précisément le Grand Lomé avant le meeting proprement dit qui aura lieu sur le terrain du lycée Dagbouê à partir de 15H, suivi d’un concert géant qui va rassembler les artistes en vogue de Lomé. Le même scénario est prévu dans les autres grandes villes du pays.
Il est nécessaire de souligner aussi que la participation de l’opposition a donné un dynamisme certain aux joutes oratoires de la campagne.
Ce sont, au total, 2 348 candidats qui sont en campagne depuis le 13 avril 2024 pour essayer de remporter les élections législatives et régionales. Ces votes permettront d’élire 113 députés.
Par Bernard BOUGOUM, envoyé spécial pour la campagne électorale à Lomé
