Accueil A la une 22 ans de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo: la société civile toujours...

22 ans de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo: la société civile toujours en veille pour la justice

0

A l’occasion de la commémoration du 22e anniversaire des assassinats de Sapouy, ce dimanche 13 décembre 2020, le Collectif des Organisations Démocratiques de Masse et de Partis Politique (CODMPP) et la Coalition Nationale de Lutte Contre la Vie Chère, la Corruption, la Fraude, l’Impunité et pour les Libertés (CCVC) ont organisé un meeting à la place de la nation à Ouagadougou pour rendre hommage au journaliste « Norbert Zongo, et à ses trois compagnons d’infortunes Ernest Yembi Zongo, Blaise Ilboudo, et Abdoulaye Nikiema, criblés de balles et carbonisés à Sapouy » et à toutes les victimes des autres crimes de sang au Burkina.

« Ni les tergiversations, ni les obstacles dressés çà et là, à travers les diverses contorsions procédurales et autres demi-avancées ne viendront à bout de la détermination de notre peuple dans sa mobilisation pour la vérité et la justice pour Norbert Zongo et ses compagnons », a déclaré Chrysogone Zougmoré, président du CODMPP, dans le message conjoint du CODMPP et de la CCVC à l’occasion de ce 22e anniversaire des assassinats de Sapouy.

Chrysogone Zougmoré et ses camarades ont exigé l’extradition de François Compaoré, présumé commanditaire des assassinats de Sapouy, et le jugement de ces « crimes lâches et odieux ». Ils exigent et attendent que justice soit faite pour Thomas Sankara, Dabo Boukary, Flavien Nébié, Salifou Nébié et pour toutes les autres victimes des crimes de sang survenus au Burkina Faso, notamment les « exécutions sommaires et extrajudiciaires, la vérité sur les escadrons de la mort de Fahadou Cissé, et Hama Balima, deux responsables de l’Organisation Démocratique de la Jeunesse du Burkina (…) assassinés en mai 2019 ».

Après 22 années de lutte acharnées et déterminées, M. Zougmoré a souligné qu’ils ont arraché des victoires, empêché les vaines et multiples tentatives d’étouffer et d’enterrer le dossier Norbert Zongo. Aujourd’hui, pour le président du Collectif, « les lignes ont bougés grâce à (leurs) actions de veille, d’interpellation et de dénonciation, soutenues par une farouche détermination que 22 années n’ont pas suffi, et que même des siècles ne suffiront pas à entamer ».

Sur le plan de la liberté d’expression M. Zougmoré a indiqué que « la situation est plus qu’inquiétante ». En effet, des exemples comme les « tentatives de musellement de milliers des travailleurs (…), (les) tentatives d’assassinats des combattant de la libertés (incendie du domicile de Pissyamba Ouédraogo, tentative d’incendie du domicile du journaliste Yacouba Ladji Bama, menace d’assassinat sur Siriki Dramé, et agression contre le journaliste de la RTB, Séry Baoula), sont tenus pour des pièces justificatives, pour M. Zougmoré, de la menace de la liberté d’expression.

Me Prosper Farama, représentant du collectif des avocats en charge de l’affaire Norbert Zongo, a soutenu qu’il y a un « grand espoir que la justice française donnera gain de cause à la Justice burkinabè qui demande que François vienne pour être entendu comme tout Burkinabè ».

L’Association des Journalistes du Burkina (AJB), lors de ce 22e anniversaire de l’assassinat de leur confrère, dans son message, a renouvelé son engagement à poursuivre le combat afin que la vérité et la justice soient rendues à Norbert Zongo et ses trois compagnons d’infortunes, à Flavien Nebié, le jeune élève fauché à la fleur de l’âge dans la même lutte pour la justice sur Norbert Zongo, aux martyrs de l’insurrection populaire d’octobre 2014.

Oumpounini MANDOBIGA (Stagiaire)