Accueil A la une 46 soldats ivoiriens détenus à Bamako: les prolongations du match Mali-Côte d’Ivoire!

46 soldats ivoiriens détenus à Bamako: les prolongations du match Mali-Côte d’Ivoire!

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Les trois soldates, des 49 militaires ivoiriens détenus à Bamako, libérées le 3 septembre

L’omerta! On se croirait en plein dessin animé sans son. Sauf que les films de Charlot, l’un des personnages les plus célèbres du cinéma, c’est pour rire. Et non seulement Charlie Chapelin est mort alors que le petit Jésus naissait le 25 décembre 1977, mais l’heure n’était pas du tout à l’humour au cours de cette visite du Togolais Faure Gnassingbé à son homologue malien. L’instant était même d’une gravité extrême, car le médiateur, en foulant le sol malien ce mercredi, était comme dans une mission bien délicate qui consistait à plaider la grâce présidentielle au profit des 46 militaires ivoiriens aux mains des autorités de la transition malienne, depuis le dimanche 10 juillet 2022. Celles-ci ont même jugé ces soldats, collant, le 30 décembre, 20 ans de réclusion criminelle aux 46 infortunés. Les trois femmes du groupe de 49 au départ, ont, elles ramassé la peine capitale par contumace, alors qu’elles avaient été libérées par les mêmes autorités maliennes pour des «raisons humanitaires».

Or les choses semblaient avoir pris une bonne tournure, le 22 décembre 2022, avec la visite d’une délégation officielle ivoirienne sur les bords du Djoliba: l’esprit y a été qualifié de fraternel, un mémorandum y a été signé par les parties malienne et ivoirienne qui laissait entrevoir une issue heureuse pour ces soldats qui ont été inculpés, jugés et condamnés pour «tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat». Appelé en sapeur-pompier par les Maliens pour éteindre le feu allumé par cette arrestation en masse qui mettait à mal les relations séculaires de bon voisinage entre les deux pays et, pire, prenaient des proportions inquiétantes pour la cohésion dans la sous-région, Faure Gnassingbé fait des pieds et des mains pour dénouer l’écheveau.

Malheureusement, les rebondissements, souvent de dernière minute ramènent toujours les protagonistes à la case de départ. Si bien que les plus optimistes qui s’efforçait de noter des avancées dans le dossier de la libération et le retour des prisonniers au bercail, sont devenus comme Saint Thomas qui, pour croire en la présence de Jésus ressuscité parmi ses apôtres apeurés, tenait d’abord à mettre sa main dans les trous faits par les clous et la lance dont son corps a été perforé.

Mais cette crainte de voir la libération des 46 soldats ivoiriens de nouveau rejetée à la Saint-Glinglin, devrait maintenant relever du passé, suite à cette double visite de Faure Gnassingbé, d’abord à Assimi Goïta et ensuite à Alassane Ouattara, en 24 heures chrono. Le suspense n’a que trop duré dans cette affaire que certains trouvent comme un malin plaisir à laisser s’éterniser, alors que d’autres souffrent de l’absence des leurs auprès de leurs familles.

Le court séjour du médiateur attitré du Mali, ressemble, à s’y méprendre à la fin du calvaire pour les 46. En tout cas, il souffle comme un air de secret de confessionnal, dans lequel les acteurs de la crise semblent peaufiner la stratégie de libération des 46 soldats ivoiriens, un plan qui, a priori n’humiliera aucune des parties en négociation.

Par Wakat Séra