Accueil Société Affaire Norbert Zongo : « Le dossier semble piétiner au plan pénal » (Chrysogone Zougmoré)

Affaire Norbert Zongo : « Le dossier semble piétiner au plan pénal » (Chrysogone Zougmoré)

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Cette flamme ne s'éteindra que lorsque justice sera faite pour Norbert Zongo (Ph. d'archives)

Vingt-deux ans après l’assassinat du journaliste d’investigation burkinabè, Norbert Zongo et de ses compagnons à Sapouy, dans le Centre Ouest du Burkina Faso, le dossier pendant en justice « semble piétiner au plan pénal », selon Chrysogone Zougmoré, président du Collectif des Organisations Démocratiques de Masse et de Partis Politiques (CODMPP) et du Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP), qui était face à la presse ce lundi 7 décembre 2020 à Ouagadougou.

« … Depuis la mise en examen d’éléments de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) à savoir le soldat Christophe Kombasscéré, le caporal Wampasba Nacoulma et le sergent Banagoulo Yaro, ainsi que l’avis favorable à l’extradition de François Compaoré par la Chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris et la prise du décret d’extradition par le gouvernement français, le dossier semble piétiner au plan pénal », a fait savoir M. Zougmoré.

Même si le constat est que « le dossier ait évolué » et « qu’aujourd’hui on constate de très bonnes dispositions d’esprits (…), il faut garder la mobilisation et la détermination » qui ont prévalu « jusqu’à présent, pour faire en sorte que tout cela puisse être traduit en acte concret (pour) que les commanditaires et les exécutants puissent être appréhender, juger, et condamner à la hauteur de leur forfait », a-t-il laissé entendre.

Chrysogone Zougmoré devant les micros

Le président Chrysogone Zougmoré et ses camarades dénoncent des « lenteurs notables » dans la recherche de la vérité et de la justice aussi bien dans l’affaire Norbert Zongo que les dans les autres dossiers de crimes de sang.

Ainsi pour la commémoration du 22ème anniversaire de l’Assassinat du journaliste Norbert Zongo et de ses compagnons, le CODMPP et la Coalition nationale de lutte Contre la Vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC), ont décidé de le faire autour du thème : « Face aux tergiversations et obstacles dressés par les régimes successifs sur les dossiers pendants, poursuivons avec détermination, la lutte pour la vérité et justice  pour Norbert Zongo et ses compagnons et pour toutes les victimes de crimes de sang ».

Les activité du 22e anniverssaire

Il est prévu une série d’activités sur toute l’étendue du territoire nationale, dans la journée du dimanche 13 décembre 2020, en la mémoire « des victimes de crimes de sang ». Selon le programme, il y aura un hommage à Norbert Zongo et à ses compagnons, à Flavien Nébié, Boukari Dabo, Fahadou Cissé, Balima Hama, aux victimes de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et de la résistance au putsch du 16 septembre 2015 et à toutes les autres victimes d’assassinats ciblés et de crimes politiques par des rassemblements, des recueillements et des dépôts de gerbe de fleur dans les cimetières, port de deuil. Il y a également des Assemblées générales, conférences, meetings, marches-meetings qui se tiendront autour du thème de la commémoration dans les régions, provinces, départements, et autres localités du pays.

A Ouagadougou, dans la journée du 13 décembre, les principales activités prévues sous la codirection des coordinations CODMPP et CCVC débuteront à « 7h (par) un rassemblement au cimetière de Gounghin pour un dépôt de gerbe de fleurs, un recueillement et un hommage à Norbert Zongo et à ses compagnons, aux martyrs de l’insurrection populaire et de la résistance au putsch et aux autres victimes » et à « 9h 00 minutes (un) meeting à la place de la nation ».

Le CODMPP et la CCVC ont invité toute la population burkinabè « à faire des activités de ce 13 décembre 2020, un succès d’étape dans la lutte contre l’impunité ».

Le journaliste d’investigation burkinabè Norbert Zongo, a été assassiné en décembre 1998, alors qu’il menait des enquêtes sur la mort de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré, frère cadet de l’ex-président Blaise Compaoré. 

Oumpounini MANDOBIGA (Stagiaire)