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Afrique de l’Ouest: la société civile plaide pour le respect de la limitation des mandats présidentiels

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Le secrétaire général du Foscao, Komlan Messie

Le secrétaire général du Forum de la société civile de l’Afrique de l’Ouest (Foscao), Komlan Messie, a indiqué que les organisations de la société civile vont jouer leur partition auprès de la Communauté économique des Etats de l’Afrique l’Ouest (Cédéao) pour que la limitation des mandats présidentiels soit respectée dans la sous-région, à l’issue d’une rencontre à Ouagadougou, ce jeudi 14 octobre 2021.

Des responsables d’organisation de la société civile, venus des provinces, ont échangé avec une délégation du Foscao en vue de renforcer leurs capacités et renouer de bonnes relations avec la CEDEAO qui est décriée par une frange importante des populations de l’Afrique de l’Ouest. Les organisations de la société veulent ainsi se structurer, chacune en fonction de son secteur d’intervention, pour mieux s’engager et aider la CEDEAO à devenir réellement la communauté des peuples qui l’accusent d’être passif face aux dictateurs.

«Nous savons qu’il y a eu des manipulations de Constitution pour que des chefs d’Etat puissent se permettre de se présenter ad vitam aeternam au pouvoir. Avec les évènements qu’on a eu ces dernières semaines, cette question de la limitation devient encore plus chaude», a reconnu Komlan Messie qui a déclaré que le Foscao et l’ensemble des organisations de la société civile «ont toujours milité pour qu’il y ait la limitation de mandat» dans les pays pour un ancrage véritable de la démocratie.

«Entre 2011 ou 2012, il y a eu une tentative de mise à jour du protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance afin qu’il y ait une limitation des mandats. Deux pays ont voté contre cette décision. Maintenant, il y a l’urgence de remettre ce débat à l’ordre du jour et sur la table non seulement de la commission de la CEDEAO et tous les chefs d’Etat de la CEDEAO pour que la décision se prenne», a-t-il affirmé, ajoutant que les présidents sont «maintenant conscients qu’on ne peut plus tourner autour du pot et que la limitation des mandats présidentiels doit être clairement mentionnée au niveau du protocole de la CEDEAO».

Aussi, le secrétaire général du Foscao veut travailler avec les OSC pour s’assurer que «si jamais, il y a une modification de Constitution, que le chef de l’Etat qui est au pouvoir ne puisse pas bénéficier des retombées de cette modification». Cela, selon lui, contribuera à «limiter l’appétit des chefs d’Etat de faire des modifications à tout bout de champ». «Le débat est sur la table et la société civile va clairement contribuer positivement à cela pour que les citoyens soient écoutés dans la sous-région ouest-africaine», a-t-il soutenu.

Photo de famille

Les OSC «ne soutiennent pas des coups d’Etat. Mais, on ne doit pas non plus jouer à l’autruche pour dire que les coups d’Etat tombent du ciel. Sans vouloir me mettre à la place de ceux qui font les coups d’Etat, il y a l’analyse politique à voir sous plusieurs angles qui nous permet de constater que quand les règles pratiques ne sont pas respectées, forcément il y a une frustration au niveau des citoyens», a réagi le SG du Foscao, pour qui, la frustration légitime des peuples «doit être canalisée au niveau démocratique et parlementaire».

Les organisations de la société civile veulent une CEDEAO  «inclusive, de paix, de développement économique pour que les citoyens se sentent à l’aise et bénéficient des retombées des ressources naturelles immenses que nous avons dans la région», a-t-il laissé entendre.

Le coordonnateur national du Foscao, Mahamoudou Sawadogo, a signifié qu’au Burkina Faso, il n’y a «pas d’inquiétude à se faire sur ce sujet. Ce qui a été arrêté en 2014 se poursuit et à ce niveau on connaît la position de la société civile qui ne tergiverse pas sur ce point».

La CEDEAO a une nouvelle vision 2050 qui veut «réellement être celui des peuples et en cela, nous devrons mobiliser la société civile pour qu’on ait un seul regard, afin que nous puissions nous mettre ensemble pour atteindre les objectifs qu’elle s’est assignée», a ajouté le coordonnateur du Foscao au Burkina.  

Créé en 2003, le Foscao est la faîtière des OSC en Afrique de l’Ouest. Il est représenté dans tous les pays de la CEDEAO. Cette rencontre fait partie d’une série de rencontre avec la société civile dans toute région pour une meilleure coordination des actions des structures civiles auprès de l’organisation sous régionale

Par Bernard BOUGOUM