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Afrique: la flambée des prix alimentaires accroît «les risques de troubles sociaux» (FMI)

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Manifestation contre la faim à Ouagadougou

La flambée des prix alimentaires peut provoquer de probables «risques de troubles sociaux» en Afrique, a alerté le jeudi 28 avril 2022 le Fonds monétaire international (FMI).

La flambée des prix alimentaires engendrée par la guerre en Ukraine accroît «les risques de troubles sociaux» en Afrique, selon le FMI, quatorze ans après les «émeutes de la faim».

L’institution s’est dite «très inquiète de la récente flambée des prix des aliments et du carburant» sur le continent, a indiqué à l’AFP le directeur du département Afrique au FMI, Abebe Aemro Selassie. Il a relevé des risques de fortes «protestations sociales» dans un certain nombre de pays.

Entre 2007 et 2008, la famine avait provoqué de vives contestations. Les populations dans plusieurs pays se sont levées contre la hausse des prix qui a commencé à peu près au même moment, en février et en mars. Les premiers mouvements de contestation les plus spectaculaires ont eu lieu en Guinée en janvier et février 2007, lorsque des manifestations antigouvernementales ont suscité une répression qui a fait près de 200 morts et entraîné une profonde crise.

Les revendications étaient à la fois politiques et économiques, motivées par le mécontentement envers le gouvernement et l’indignation de la population face à la détérioration des conditions de vie. Des manifestations sporadiques ont été organisées tout au long de l’année et à la mi-février 2008.

Les pays comme le Maroc, la Mauritanie, la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Soudan, le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Cameroun, le Mozambique, l’Egypte, la Tunisie, le Gabon et l’Afrique du Sud, pour ne citer que ceux-là, ont été touchés par ces manifestations qui ont enregistré des morts et des blessés selon le degré de violence des protestations.

Les 20 et 21 février, trois villes du Burkina Faso (Bobo-Dioulasso, Ouahigouya et Banfora) ont été le théâtre de violentes émeutes motivées par le prix élevé des aliments et la volonté accrue des pouvoirs publics de taxer les petits commerçants. Une semaine plus tard, le 28 février, plusieurs quartiers pauvres de Ouagadougou ont connu une flambée de violence lors d’une grève contre la vie chère.

Par Bernard BOUGOUM