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Afrique: le match entre VIH et Covid-19 arbitré par le palu!

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Comme à l'accoutumée, la maladie est au sud et les médicaments au nord (Ph. illustration)

Le stade est aux dimensions grandeur nature d’un continent. Les deux adversaires qui s’affrontent sont sans pitié. Sous l’œil d’un arbitre tout aussi sévère que vorace, qui était, jusqu’à une certaine époque, seul maître du terrain, ils tentent, à qui mieux mieux de faire le maximum de victimes et surtout de morts. Le VIH et le Covid-19, puisque c’est des deux virus qu’il s’agit, ne se font aucun cadeau, à l’image du paludisme, le juge dont la suprématie demeure incontestable, dans la guerre contre la santé des Africains. Mais, à la seule différence que le paludisme a une licence locale, le Coronavirus et le Covid-19 évoluent, eux, à l’international où ils ont mis le monde entier au pas, contraignant les «grands» de ce monde, toute affaire cessante, à chercher des défenseurs de grand gabarit pour mettre fin, à leurs offensives toujours conclues, non par des buts, mais par de nombreux morts.

Ainsi s’est engagée la course au vaccin par ces firmes pharmaceutiques qui attendent, fait bizarre, l’hécatombe pour sortir le remède miracle. Ceux qui ont la langue placée au mauvais endroit, affirment que c’est une stratégie commerciale pour écouler leurs médicaments et gonfler leurs bénéfices, sur le dos de patients aux abois. Si le vaccin contre le virus du Sida se fait toujours attendre, peut-être que les profits escomptés par les marchands d’antirétroviraux et autres ne sont pas encore atteints, le virus à couronne, lui doit être bien malheureux, car ses jours sont visiblement comptés. Plusieurs vaccins dont l’efficacité a été prouvée, sont en passe de venir au secours de ces hommes et femmes, personnes âgées ou enfants, blancs, noirs ou jaunes, qui ne savaient plus à quel saint se vouer, face à la dangerosité de ce petit virus ravageur. Quid de l’Afrique?

Luttant avec les moyens de bord, contre l’implacable Covid-19, avec sans doute l’aide de la providence, l’Afrique qui a déjoué tous les pronostics, alors que les grands experts lui avaient prédit la catastrophe sanitaire ponctuée par des morts à la pelle, en était arrivée à oublier le paludisme qui constitue, pourtant, l’une des principales sources de décès sur le continent. En 2018, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), «le paludisme a touché 228 millions de personnes et en a tué environ 405 000, principalement en Afrique subsaharienne». Le VIH, on en parlait pratiquement plus, si ce n’est ce 1er décembre, marqué comme journée mondiale de lutte contre le Sida, qui a fait reprendre au «mal du siècle», sa place, et toute sa place, dans l’actualité.

Et, à l’occasion, on s’est, malheureusement, rendu compte que, malgré les progrès accomplis, le Sida, est plus que jamais sur l’offensive. Selon les statistiques officielles du début des années 2000, par exemple, 25,3 millions d’Africains vivaient avec le VIH. Certes, les campagnes de sensibilisation et la prise de conscience d’un bon nombre d’Africains ont pu fait baisser, un tant soit peu, la tendance. Si le nombre de nouvelles infections par le VIH a diminué, la prévalence reste particulièrement élevée sur le continent. Elle était estimée à 4,8 % en 2014, avec un taux beaucoup plus élevé en Afrique de l’Est et australe, variant de 5,3 % au Kenya à 27,7 % au Swaziland, selon des chiffres de l’OMS.

Mais à cause du coronavirus, encore lui, le nombre de morts du Sida, doit doubler, à en croire les projections des spécialistes. De toute façon, l’Afrique, faute de médicaments, de médecins et de solidarité conséquente, demeure une cible privilégiée pour la maladie, pour toutes les maladies. Surtout que les vertus des plantes qui ont fait le bonheur de nos ancêtres, ont été supplantées par les qualités vantées, mais toujours pas prouvées, des médicaments venus du nord.

Et après le 1er décembre qui ramène le VIH sous les feux de l’actualité, on retombera sans doute dans la fixation sur le Covid-19 qui continue de faire des ravages en Europe et aux Etats-Unis, épargnant relativement l’Afrique, où, paradoxalement, tout manque, jusqu’au petit comprimé de chloroquine, dans des hôpitaux où la présence d’un respirateur serait comme surréaliste!

Par Wakat Séra