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Ainsi donc Soro vivra au Niger, au Burkina, au Mali, non loin de la Côte d’Ivoire

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Guillaume Soro (costume sombre) reçu en audience par le général Abdourahamane Tiani

Guillaume Kigbafori Soro (GKS), qui a annoncé, ce dimanche, avoir mis fin à son exil, devrait pouvoir vivre entre quatre pays, dont trois du Sahel, en l’occurrence le Burkina, le Mali et le Niger. Pour l’instant, c’est, officiellement, au Niger que l’homme a déposé ses pénates. Il y a déjà été reçu par le nouveau maître des lieux depuis le coup d’Etat du 26 juillet qui a renversé le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum. Visiblement, alors qu’on le croyait encore au Mali, c’est de Niamey, la capitale nigérienne, où il se trouve depuis le samedi 11 novembre à en croire les militants de son parti, Générations et Peuples solidaires (GPS), que leur champion a fait son post le déclarant en fin d’exil. 

L’ex-Premier ministre ivoirien, multiplie ainsi les actions, quelques heures après sa sortie sur les réseaux sociaux décrétant la fin de son exil. Il compte ainsi sortir de l’isolement dans lequel il était confiné et de cet anonymat auquel il a été contraint, depuis cinq ans qu’il errait entre les capitales européennes et asiatiques. En effet, Générations et Peuples solidaires (GPS) a annoncé que son président a été reçu en audience à Niamey, cet après-midi de lundi, par le président de la transition, le général Abdourahamane Tiani. Étaient aux côtés du président, les ministres nigériens de la Défense, le général Salifou Mody et de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba.

C’est dire combien ce nouveau citoyen nigérien a de l’importance, et, peut-être, de l’intérêt aux yeux de ses nouveaux hôtes du Niger. Et c’est en toute logique que celui qui refait surface, encense les autorités nigériennes. Morceaux choisis: «M. Soro exprime sa profonde gratitude envers le président Tchiani» et «salue le peuple frère du Niger», révèle GPS, le parti de Guillaume Soro. Il a également «réaffirmé son engagement continu envers la promotion de la paix et de la stabilité dans la région».

En terre burkinabè, Guillaume Soro ne devrait pas avoir le mal de l’étranger. L’ancien porte-parole de la rébellion ivoirienne doit même se sentir comme poisson dans l’eau au Pays des hommes intègres. C’est au Burkina que lui et ses anciens camarades de la rébellion ont séjourné avant de fondre, armés, sur la Côte d’Ivoire qui venait ainsi de connaître sa première rébellion en 2002. Le Pays a été coupé en deux, le nord, notamment Bouaké et Korhogo sous contrôle des rebelles qui n’ont pas pu atteindre Abidjan d’où ils voulaient déloger, à l’époque, le président Laurent Gbagbo. Après l’épisode rébellion, au Burkina, «Bogota» était comme dans son deuxième pays. L’ancien porte-parole du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI) et plus tard des Forces Nouvelles, y connaissait tout le monde et tout le monde le connaissait.

Qui plus est, l’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo et ensuite d’Alassane Ouattara, les deux meilleurs ennemis en son temps, était compté parmi les proches des proches de Blaise Compaoré, ancien président du Faso. A Ouagadougou, Guillaume Soro était comme chez lui à Ferkessédougou, son département natal. Mais tout s’est gâté pour l’enfant de Kofiplé lorsque Blaise Compaoré a dû démissionner, poussé hors du palais de Kossyam par une insurrection populaire alors qu’il voulait s’essayer à un 3e mandat.

Tout s’est véritablement «gnagami» (mélangé) pour Guillaume Soro, suite au coup d’Etat avorté du 16 septembre 2015 du général Gilbert Diendéré, coup de force dans lequel l’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire aurait proposé son aide au défunt régiment de sécurité présidentielle (RSP) qui était aux manettes. Même s’il a nié son implication présumée dans le coup, le patron de Générations et Peuples solidaires était devenu non grata au Burkina, avant sa descente aux enfers à Abidjan, suivi du début de son exil en 2019.

En tout cas, au Burkina, Guillaume Kigbafori Soro ne se retrouvera pas en terra incognita! Pourquoi Guillaume Soro a-t-il jeté son dévolu sur des pays voisins de la Côte d’Ivoire, et dont certains sont en froid avec les autorités ivoiriennes, pour y vivre? Question à un plat fumant d’attiéké et poisson, spécialité culinaire ivoirienne, à base de manioc!

Par Wakat Séra