Accueil A la une Alassane Ouattara et Alpha Condé: ainsi, ils ont assassiné la démocratie!

Alassane Ouattara et Alpha Condé: ainsi, ils ont assassiné la démocratie!

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Alpha Condé (à droite) en compagnie de Alassane Ouattara

En Côte d’Ivoire, le Conseil constitutionnel a validé, ce 9 novembre, les résultats provisoires de l’élection présidentielle. C’est donc sans surprise que l’institution a confirmé la victoire, à la soviétique, 94,27%, de Alassane Dramane Ouattara, 78 ans, à la présidentielle du 31 octobre dernier. Ce samedi 7 novembre, la Cour constitutionnelle de Guinée, se livrait au même exercice, proclamant, à l’issue du scrutin du 18 octobre 2020, Alpha Condé, 82 ans, président de la Guinée, accrédité de 59, 50% des suffrages exprimés. Si le chef de l’Etat guinéen a fait tout de même dans la mesure, en se taillant un score moins stalinien que l’Ivoirien, sa réélection n’en demeure pas moins contestée par son challenger direct et chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, dont la résidence a été bloquée de tout accès, pendant que la Cour constitutionnelle avalisait la forfaiture de Alpha Condé.

En Côte d’Ivoire, le scénario était presque semblable, avec, en bonus, les arrestations d’opposants. Et les familles continuent de compter leurs morts, dans les deux pays où d’anciens opposants ont opté de s’accrocher au pouvoir, contre la loi fondamentale, le serment, la parole donnée et surtout les principes de la démocratie, tels qu’adoptés par les institutions internationales, dont la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et l’Union africaine.

Comme le ridicule ne tue pas sous les tropiques, Alassane Dramane Ouattara, se permet d’adresser des félicitations à Joe Biden, le 46è président élu des Etats-Unis. De qui, ADO et son compère, Alpha Condé, ont-ils reçu des félicitations? De personne, pas même des autres membres du syndicat des chefs d’Etat africains, dont le silence assourdissant ne fait que confirmer leur complicité active dans ces coups d’Etat constitutionnels qui causent plus de morts et de risques de chaos que le putsch militaire du 18 août dernier au Mali. Coup de force que la CEDEAO a condamné avec la dernière énergie, allant jusqu’à exiger le retour dans ses hautes fonctions, du président démissionnaire, Ibrahim Boubacar Kéita.

Pire, des sanctions inédites avaient été prises par cette même institution contre le Mali et son peuple meurtri par tant d’années d’injustices et de mal gouvernance. Et si, au lieu de féliciter des présidents démocratiquement élus, ADO et Alpha Condé s’évertuaient plutôt à respecter la Constitution, comme aux Etats-Unis? Ils rendraient un fier service à leurs pays qu’ils sont sur le point de plonger dans le chaos.

En tout cas, les hommes forts, prêts à se maintenir au pouvoir ad vitam aeternam, le continent noir n’en n’a plus besoin. Les pays africains, en quête de stabilité et de cohésion sociale, cherchent plutôt à asseoir leur développement sur des institutions fortes. Il est temps que le changement intergénérationnel devienne une réalité, pour impulser un dynamisme nouveau à des pays comme la Côte d’Ivoire et la Guinée qui ont sérieusement mal à leurs classes politiques atteintes de sclérose à faire pâlir de jalousie les monarchies ou les anciens régimes de fer, à la Idi Amin Dada.

Tant que les règles du jeu n’auront pas changé pour réinstaurer le règne présidentiel sans fin, il importe, pour le bien de leurs peuples, que les dirigeants africains, bannissent le troisième mandat de tous les malheurs, de leurs habitudes. En attendant, à vaincre sans péril, Alassane Dramane Ouattara et Alpha Condé, et tous leurs courtisans, vont se contenter de triompher sans gloire.

Par Wakat Séra