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« Appel à incendier le palais du Moogho Naaba »: Marcel Tankoano et Desiré Guinko crient au « complot »

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Le présumé cerveau de l’affaire « Appel à incendier le palais du Moogho Naaba Baongho », Marcel Tankoano et Desiré Guinko, porte-parole du Front uni pour le Faso (FUF), ont crié au « complot », lors de leur audition à la barre ce mercredi 21 juin 2023.

Marcel Tankoano et Désiré Guinko, tous membres du Front uni pour le Faso (FUF), ont été interrogés lors de l’audience, sur les audios qui appelaient des Burkinabè à aller incendier le palais royal du Moogho Naaba Baongho sis au Centre-ville de Ouagadougou, et sur d’autres éléments sonores qui appelaient d’autres citoyens à aller défendre la même cour de sa Majesté. Cela pour créer un affrontement entre les deux groupes et incriminé l’autorité.

« Je ne reconnais pas les déclarations » des témoins Zakaria Tagnan et Mamadou Zigui, a dit à la barre du Tribunal de Grande Instance (TGI) Ouaga 1, Marcel Tankoano, martelant que « ce qu’ils ont dit est faux ». « Tout est faux. C’est un gros mensonge. C’est un complot politique et une trahison organisés contre moi », a soutenu M. Tankoano.

Selon un procès verbal d’audition, le présumé cerveau de l’affaire, lu par le tribunal, il reconnaît d’avoir divulguer « des fausses informations ». « Je reconnais avoir demandé de faire deux audios à aller incendier le palais et aussi à aller protéger », selon le tribunal qui a lu sa déclaration produite devant le procureur le 25 mai dernier.

Cet accusé a réitéré les mêmes propos lors des confrontations avec les témoins, selon ce qui est dit au cours de son audition devant le tribunal. Mais Marcel Tankoano va tout nier avant de reconnaître partiellement certaines réponses, après plusieurs questions de relance du tribunal et du ministère public.

Le présumé cerveau de cette affaire qui fait la Une des médias ces derniers temps, a dit avoir, « sous la pression » et du fait de l’état fragile de santé, fait des déclarations qu’il ne reconnaît pas devant pas la barre.

Néanmoins, il a reconnu que le FUF a tenu plusieurs rencontres mais a nié que l’organisation n’a jamais demandé de faire des audios pour quoi que ce soit comme l’ont insinué les témoins Mamadou Zigui et Zakaria Tagnan, dans leurs PV.

« Je doute très fort de ces déclarations », a-t-il répondu quand le tribunal à lu ses PV avant d’ajouter que son « objectif c’était de (se) soigner ». Malgré l’insistance du juge, il est resté sur sa ligne de défense.

« Monsieur Tankoano, on vous a obligé à faire ces déclarations ? », a demandé le président du tribunal. « On ne m’a pas obligé. Mais tenez compte de ma première déclaration », a demandé Marcel Tankoano qui a aussi réfuté la thèse selon laquelle il aurait envoyé de l’argent à des gens pour mobiliser des personnes pour les rassemblements. « Pourquoi envoyé de l’argent au même moment », a relancé le président du tribunal. Mais à cette question, Marcel Tankoano restera évasif, voyant une pure coïncidence car il à l’habitude d’aider ses amis et ses prochains de façon générale.

Pour le procureur, « ce n’est pas admissible » que M. Tankoano dise que les gardes pénitentiaires l’ont « empêché » de se soigner comme il l’affirme. « A aucun moment, le parquet n’a été saisi par une demande quelconque dans ce sens », a ajouté le parquet.

En plus de cela, Marcel Tankoano a reconnu que son avocat a assisté à toutes ses interrogations lors de l’instruction du dossier.

Après lui, ce fut le porte-parole du FUF, Désiré Guinko qui a été appelé à la barre. Lui également n’a pas reconnu les faits à lui reprochés. « Nous ne reconnaissons pas les auteurs de ces audios », a laissé entendre M. Guinko qui a trouvé que la prolongation de sa garde-à-vue après 15 jours est une forme « d’instrumentation » des instruments de la justice.

Son avocat, Me Paul Kéré ira dans le sens de son accusé en dénonçant « l’authenticité » des audios qui pose « un problème de l’équilibre de la justice ». Il a notamment fait savoir que jusqu’à cette procédure du dossier, l’auteur ou les auteurs des audios incriminés ne sont pas identifiés.

Après une suspension d’une trentaine de minutes, le procès a repris avec la poursuite de l’interrogatoire des témoins.

Par Bernard BOUGOUM