Accueil A la une Attaques armées: le COTN, la nouvelle arme du Burkina

Attaques armées: le COTN, la nouvelle arme du Burkina

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Le Commandant du COTN, le lieutenant-colonel Yves-Didier Bamouni

Le président du Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, tombeur de Roch Marc Christian Kaboré, a créé le vendredi 4 février 2022, le Commandement des opérations du théâtre national (COTN), pour lutter contre les attaques armées, notamment terroristes qui endeuillent le Burkina Faso depuis janvier 2016.

Les militaires qui ont renversé le régime du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) sous lequel le Burkina Faso a enregistré plusieurs centaines de militaires, paramilitaires et civils tués et de près de deux millions de personnes ayant fui leurs villages, ont créé le Commandement des opérations du théâtre national (COTN), pour lutter vigoureusement contre les assaillants qui occupent une bonne partie des régions de l’Est, Nord, Centre-nord, Sahel, Boucle du Mouhoun et du Sud-ouest.

En effet, le président du MPSR a, dans une ordonnance de dix articles, créé le Commandement des opérations du théâtre national (COTN) et nommé le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni, pour diriger cette structure qui doit fédérer les forces utilisées pour la lutte contre l’insécurité. Le commandant du COTN sera assisté par un adjoint nommé dans les mêmes conditions. Il s’agit du lieutenant-colonel Roméo Ouoba, nommé commandant adjoint des opérations du théâtre national.

L’article 1 de l’ordonnance explique que le président du MPSR, chef de l’Etat, a ordonné la création du COTN pour « les besoins de défense et de la sécurité nationale ». Le COTN est « constitué de l’ensemble du territoire national incluant les frontières nationales terrestres et aériennes », précise la loi en son article 2.

Selon la disposition 3 de l’organisation, le COTN « aura pour mission de concevoir, organiser et soutenir les opérations de sécurisation des opérations du territoire national » tandis que l’article 4 stipule que le COTN « exerce son autorité sur l’ensemble des forces de défense et de sécurité et des VDP ainsi que leurs moyens engagés sur le théâtre».

La loi dans son article 5 dit que le COTN « est chargé de la planification, et la conduite des opérations de la coordination de la défense civile ainsi que de la réquisition et de l’utilisation des services, des personnes et des biens nécessaires à la conduite des opérations».

«En coordination de la représentation de l’Etat, le COTN, a l’autorité pour prendre toute mesure correspondant aux besoins de la défense et de la sécurité y compris les restrictions de libertés de circulations et de l’interdiction de certains moyens de déplacements », précise la sixième disposition.

L’ordonnance, poursuit en son article 7 que le COTN « est assisté d’un adjoint nommé dans les mêmes conditions et qui prend les titres de commandant adjoint des opérations du théâtre national ».

La huitième disposition stipule que le COTN « est placé sous l’autorité du président du Faso qui en délègue l’administration et le commandement si besoin est » et l’article 9 arrête que «l’organisation, les attributions et le fonctionnement du COTN seront fixés par arrêtés interministériels ».

« La présente ordonnance prend effet pour compter de sa date de signature et sera publiée dans le journal officiel », termine la dixième disposition de la loi.

Le 24 janvier dernier, le porte-parole des militaires qui ont évincé le pouvoir de Roch Kaboré avait justifié leur action, condamnée par la communauté internationale dans son ensemble, par la «dégradation continue de la situation sécuritaire qui menace les fondements même » du Burkina Faso.

«Le MPSR a décidé d’assumer ses responsabilités devant l’histoire, la communauté nationale et internationale », avait déclaré le capitaine Sidsoré Kader Ouédraogo qui a lu la déclaration à la télévision nationale.

Par Bernard BOUGOUM