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Attaques terroristes au Burkina: accusé, le CDP sort de son silence

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Le premier vice-président du CDP, Achille Tapsoba, au centre

Les responsables du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, ex-majorité), ont animé ce mercredi 19 septembre 2018, une conférence de presse à Ouagadougou, pour répondre au gouvernement qui les accuse d’être l’instigateur des attaques terroristes actuelles qui viseraient à déstabiliser le Burkina Faso. Les dirigeants du CDP qui se sont prononcés sur la situation nationale, ont jugé que près de trois ans de gestion des affaires publiques du pouvoir actuel, « tous les indicateurs sont au rouge ».

Insécurité au Burkina, adoption du nouveau Code électoral à polémique, situation économique morose, politisation de l’Administration publique, précarité, justice à double vitesse, crise du logement, manque de financement dans le domaine éducatif, corruption galopante, liberté individuelle de plus en plus remise en cause et tentative de musellement de l’opposition, tels sont, entre autres, les sujets égrenés par l’animateur principal de cette conférence de presse, Achille Tapsoba, premier vice-président du parti fondé par l’ex-président Blaise Compaoré.

Pour l’ex-parti au pouvoir qui a dirigé le pays pendant 27 ans, « la situation nationale est des plus délétères de l’histoire de notre pays depuis les indépendances ». Le deuxième responsable du parti de Blaise Compaoré a lancé un appel aux militants du CDP « contre le dilatoire du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, parti au pouvoir) » qui chercherait des boucs émissaires face à son échec « total » en les accusant d’être à la base des problèmes que vit le pays, notamment les dernières attaques terroristes constatées dans ses parties Nord et Est. « Ceux qui nous gouvernent aujourd’hui ont fait la preuve de leur incapacité de diriger le pays, au point où ils voient du noir partout », a-t-il signifié.

En ce qui concerne les « accusations mesquines, politiciennes et calculatrices tous azimuts fait à l’encontre de notre parti, nous appelons (les dirigeants) à un peu plus de sérieux dans la gestion publique » parce que ces accusations « sapent le moral de Forces de défense et de sécurité (FDS) qui s’échinent nuits et jours pour défendre et sécuriser le Burkina Faso », a regretté M. Tapsoba.

« Le CDP n’est lié ni de près, ni de loin d’aucune manière à un quelconque groupe terroriste », a-t-il martelé en invitant les autorités à « traiter » cette affaire de façon « juridique et selon les règles de l’art (pour) que cela puisse permettre aux uns et aux autres d’avoir des éléments » d’analyse. « Le MPP avec une demie preuve ou un quart de preuve emprisonne les gens », a-t-il noté.

Pour lui, « quand on parle de l’ex-régime ou du CDP », il y voit les « présidents Compaoré et Roch Kaboré (chef de l’Etat actuel), le regretté Salifou Diallo (ex-président de l’Assemblée nationale) et Simon Compaoré (ministre d’Etat) ». Selon Achille Tapsoba, « toute accusation portée contre le CDP engage la responsabilité de ces messieurs-là (Roch Kaboré, Salifou Diallo et Simon Compaoré) qu’ils le veuillent ou non ».

Au CDP, « nous sommes des républicains, des démocrates », a dit son vice-président qui demande aux autorités de travailler de sorte à ce que « la panique ne cède pas à la rationalité ou aux accusations qui n’ont de sens que de la propagande politique ». Il a appelé tous ceux qui partagent leur point de vue sur la gestion de la chose publique à sortir massivement pour la marche de l’opposition prévue pour le 29 septembre 2018.

Le responsable de l’ex-hebdomadaire «L’Opinion», Issaka Lingani, analyste politique de la gestion des affaires publiques, a été convoqué le mardi 18 septembre 2018, à la direction générale de la Police nationale. Soupçonné d’être proche du CDP, le journaliste a été interrogé sur ses publications en lien avec la revendication des attaques terroristes à l’Est du pays. Selon nos sources, la publication de Issaka Lingani a été jugée « tendancieuse ».

Par Bernard BOUGOUM