Accueil A la une Blaise Compaoré et ses anciens ministres: que devient le procès?

Blaise Compaoré et ses anciens ministres: que devient le procès?

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Blaise Compaoré entouré de ses ministres (Ph. d'archives)

Que devient le procès de l’ancien président du Faso, Blaise Compaoré et de 32 de ses ministres, eux qui devaient être jugés pour leur implication présumée dans la répression de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014? Entamé le 27 avril 2017 devant la Haute cour de justice, et reporté pour une première fois au 4 mai de la même année, le procès se fait toujours attendre. Suspendu par le Conseil constitutionnel pour non-conformité de certaines dispositions de la loi organique de la Haute cour de justice, ce jugement dont certains se posent toujours des questions sur la pertinence, se fait de plus en plus oublier et par ses initiateurs et par les populations. Les seuls qui souffrent de cette pause qui n’en finit pas, ce sont bien entendu les accusés qui sont très limités dans leurs déplacements à l’extérieur, que ce soit pour aller chercher du boulot pour faire vivre leurs familles ou pour des raisons de santé.

En effet, une ordonnance, du reste, non notifiée à ces anciens ministres, mais communiquée aux aéroports et frontières terrestres les empêche de quitter le Burkina, sans autorisation. Difficile pour eux, ainsi, de saisir souvent certaines opportunités qui n’attendent pas, contrairement au procès qui lui, prend tout son temps pour sa tenue. Le préjudice subi n’est pas des moindres pour ces justiciables de la Haute cour de justice qui se cherchent, la plupart d’entre eux n’ayant plus de boulot. S’ils doivent être jugés, qu’ils le soient et donc situés sur leur sort. La question mérite d’être tranchée pour permettre aux accusés et accusateurs de s’expliquer devant une justice qui dira le droit et tout le droit. Sinon, en attendant, pourquoi ne pas leur ôter ce statut de «wanted» de Far West dont les noms, à défaut d’orner la devanture des saloons, figurent sur les fichiers des services des frontières?

Par Wakat Séra