Accueil A la une Burkina: «30 terroristes neutralisés, 41 suspects interpellés et 5 bases détruites»

Burkina: «30 terroristes neutralisés, 41 suspects interpellés et 5 bases détruites»

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Le ministre de la Sécurité burkinabè, Maxime Lomboza Koné

Le ministre de la Sécurité, Maxime Lomboza Koné, a animé le mardi 30 novembre 2021, une conférence de presse, à Ouagadougou, pour faire un point de l’opération Koudanlgou IV Zone 2 qui a mobilisé des éléments des Forces de défense et de sécurité de quatre pays à savoir le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo. Selon M. Koné, cette opération a permis de « neutraliser une trentaine de terroristes, d’interpeller 41 suspects et de détruire cinq bases terroristes » précisément dans les forêts des régions du Sud-ouest et des Cascades. Aucune perte en vie humaine n’est à déplorer à la fin de l’action.

Répondant à l’initiative d’Accra qui a invité les pays du Sahel à mutualiser leurs énergies contre les forces du mal qui écument notamment sur les zones frontalières, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo ont déployé sur le terrain avec « 881 engins roulants et six vecteurs aériens, 5728 éléments » pour ratisser sur leurs lignes frontalières. Ce chiffre se répartissait comme suit : Burkina Faso (2050), Côte d’Ivoire (800), Ghana (1851) et le Togo (969).

Ces soldats ont mené l’Opération Koudanlgou, planifiée et lancée à Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso. Le ministre Koné a annoncé que d’autres opérations de même envergure vont se mener dans le même registre dans d’autres zones.

Durant cinq jours de l’opération, au plan national, l’Opération Koudanlgou entièrement financé par l’Etat a permis de « détruire cinq bases terroristes, d’interpeller 41 suspects et de neutraliser une trentaine de terroristes lors d’intenses affrontements avec les unités burkinabè dans les forêts du Sud-ouest et des Cascades. Parmi eux, beaucoup qui étaient fichés et recherchés par les services de renseignement ont été neutralisés », a affirmé Maxime Koné. Côté matériel, il a noté également la saisie de «sept véhicules, 14 motos et dix cartons de munitions ».

Au niveau des quatre pays concernés par l’action, c’est « plus de 300 suspects qui ont été interpellés dont plusieurs étaient recherchés par les services de renseignements du Burkina Faso. (Aussi) 53 armes à feu et d’importantes quantités de munitions ont été saisies, (en plus) d’une importante quantité d’explosif et de dynamites entrant dans la fabrication des Engins Explosifs Improvisés (EEI) », a-t-il ajouté.

Au cours de cette même opération, « 114 moyens roulants (véhicules et motocyclettes) et une importante quantité de stupéfiants ont été saisis » par les FDS qui ont aussi détruit «des champs de drogues, désamorcé des engins explosifs improvisés (IED) et déjoué des embuscades ».

Que faire après l’opération Koudanlgou IV zone 2 ?

Selon nos informations, à la suite de l’opération menée dans le Sud-ouest notamment dans la localité de Djigouè, les populations sont en train de vider la zone. A cette question, voulant savoir si le ministre confirme et quelles sont les dispositions prises dans ce sens, il a indiqué qu’« on n’a pas d’éléments tangibles par rapport à ce qui se passe à Djigouè ». Mais, a-t-il enchaîné, « nous savons que traditionnellement quand il y a des opérations, il y a souvent des mouvements des populations qui peuvent être dus à des tentatives de représailles ».

Maxime Koné dit rassurer que les autorités en charge de la défense et de la sécurité ont une suite à cette opération car leur posture tactique a beaucoup changé. « Il ne suffit plus de venir faire une opération et définitivement quitter mais plutôt de pouvoir stabiliser la zone en question qui a été libérée par les forces. Donc nous sommes dans un schéma de parfaite articulation de nos forces de défense et de sécurité », a-t-il avancé.

Le Gouvernement dispose désormais des instruments de référence « aujourd’hui que ça soit la politique de sécurité nationale ou la stratégie de sécurité nationale ou encore de façon plus pratique, la stratégie de lutte contre le terrorisme », qui lui permet de mieux organiser la lutte, a déclaré le chef du département de la Sécurité intérieure.

Le ministre dit ne pas pouvoir se prononcer sur les rumeurs d’exactions

Répondant à une question sur d’éventuelles exactions qui seraient commises au cours de cette opération comme a déjà donné le ton le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), qui a sorti une liste d’environ une vingtaine de personnes exécutées de façon arbitraire, le ministre Koné a dit: « Je ne peux pas me prononcer sur des questions d’exécutions sommaires parce que je n’en ai pas connaissance. Ceux qui ont été neutralisés, il y a eu beaucoup d’échanges de tirs avec les forces et c’est à l’issue qu’ils ont été neutralisés ».

Dans cette optique, même au sein des FDS, en ce qui concerne les complicités internes, il a laissé entendre qu’« il est évident que les solutions sont envisagées pour qu’on puisse traquer ceux qui soutiennent les groupes armés terroristes ».

Cette opération intervient deux semaines après le drame de Inata où 53 gendarmes ont été tués dans une attaque terroriste, le 14 novembre dernier.

Par Bernard BOUGOUM