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Burkina: 45 filles formées en codage informatique et robotique

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Des bénéficiaires de la formation

Quarante-cinq jeunes filles de la fondation TuaRes, ont reçu ce jeudi 25 juin 2020, à Ouagadougou, leur parchemin après trois semaines de formation en codage informatique et robotique avec le formateur Younoussa Sanfo et ses collaborateurs.

La formation a consisté, selon Younoussa sanfo fondateur de l’Académie de création et d’éveil scientifique (ACES), à apprendre les rudiments pour mettre en œuvre la programmation des objets connectés, à ces 45 filles de la fondation Tuares.

A l’occasion de cette formation «plusieurs projets ont été réalisés» avec ces filles qui ont été sélectionnées sur la base de leur performance scolaire (au moins 13 de moyenne) et leur comportement exemplaire tout au long de l’année scolaire.

Younoussa Sanfo fondateur de ACES

«A la base, ce que nous inculquons aux enfants, c’est une certaine familiarité avec les technologies. Il ne faut pas que la technologie soit vue de très loin comme étant des outils justes pour des nantis. Mais que la technologie soit utilisée par les enfants pour démystifier la technologie et juste se dire que ce ne sont que des outils», a fait savoir M. Sanfo déclarant que «si les enfants les (technologies) maitrisent très tôt, plus tard ils pourront même devenir des concepteurs».

Au cours de la clôture de la session de formation, ce jeudi 25 juin 2020, les filles ont présenté à l’assistance, ce qu’elles ont pu concevoir grâce aux connaissances acquises en trois semaines. Elles ont fabriqué, entre autres, des feux tricolores automatisés qui seraient beaucoup plus évolués que les feux tricolores qu’on a l’habitude de voir. «Avec les feux tricolores classiques, quand il y a un accident et qu’il y a des véhicules au milieu de la route, les feux continuent de fonctionner pareil», a dit M. Sanfo soutenant que les feux tricolores automatiques conçus par les filles «vont embarquer des caméras et auront la possibilité de gérer l’instant de l’accident».

Des feux tricolores automatiques

Elles ont également mis au point un système d’arrosage automatique de potager. Il s’agit d’un boitier autonome qui est placé dans un jardin, un potager et qui aura pour objectif d’arroser le jardin quand il en a besoin. «C’est-à-dire que le système utilise des capteurs d’humidité qui va vérifier si le sol est humide et s’il ne l’est pas assez, alors il l’arrose», a expliqué le fondateur de l’Académie de création et d’éveil scientifique, Younassa Sanfo. Elles ont aussi fabriqué un détecteur de présence qui pourrait être utile en matière de sécurité, et une lampe qui s’allume automatiquement lorsqu’il fait nuit.

«Tous ces projets ont la même philosophie. L’enfant va d’abord réfléchir sur le programme qu’il veut créer ensuite il va le coder sur un ordinateur et il va transférer ce qu’il va faire sur un petit ordinateur qui sera utilisé par l’utilisateur final», a conclu M. Sanfo.

Des apprenants

Selon Pacôme Poda, formateur, ingénieur en informatique, «la formation s’est bien passée» et les résultats les ont surpris. «On était vraiment surpris des résultats. Les enfants ont plus de capacité à apprendre et de retenir les choses plus que les grandes personnes. On était vraiment satisfait de ces résultats», s’est réjoui M. Poda.

«C’était merveilleux. Nous ne pensions pas que nous pouvions réaliser ces choses-là. Vraiment nous sommes très fières », s’est exprimée Oumaïmatou Tondé bénéficiaire de la formation. Selon elle, à travers cette formation, elles et ses camarades ont su que le monde tourne autour de la technologie. «Ce que nous avons appris, ça peut nous aider beaucoup», a-t-elle poursuivi tout en remerciant la fondation TuaRes pour l’opportunité qui leur a été offerte. 

La directrice générale, Alexice Tô-Camier remettant une attestation à une bénéficiaire de la formation

La Fondation TuaRes a été créée en 2012 par Monsieur Reinhard Gorenflos. Elle offre des programmes inclusifs et holistiques aux filles vulnérables, à leurs familles et à leurs communautés. «Nous le faisons en éliminant les obstacles financiers et en travaillant ensemble à lever les barrières sociales à l’éducation auxquelles les filles sont confrontées quotidiennement. Nous aidons les filles non seulement à rester à l’école, mais aussi à réaliser de bons rendements à l’école», a déclaré sa directrice générale, Alexice Tô-Camier.

«A travers cette activité de (formation) nous avons voulu leur donner une opportunité de découvrir quelque chose de nouveau. Chaque année avec notre programme de vacance, on a une tendance à apprendre aux filles des métiers qui sont typiquement féminins, la coiffure, la fabrication du savon, … Cette année on a voulu changer, renverser la tendance et leur donner non seulement l’occasion de découvrir une activité nouvelle, des activités scientifiques mais aussi leur faire comprendre qu’elles sont aussi capables de réussir dans ce domaine», a poursuivi Mme Tô.

Une deuxième édition de cette formation est prévue se tenir l’année prochaine. Cette année la fondation parraine à peu près 800 filles dont 750 filles au Burkina.

Depuis sa création en 2012, elle a eu à parrainer 16 000 filles en les accompagnant dans leur scolarisation du CP1 jusqu’à l’Université.

ACES est une académie qui offre des formations à des jeunes dans le but de les immerger dans l’univers des robots, de la programmation des objets connectés pour les préparer à l’Intelligence artificielle. Au cours de chaque session de formation, les enfants apprennent à monter et démonter un robot ou un drone ou tout autre appareil connecté. Ils sont initiés également à la programmation informatique pour faire voler un drone, déplacer un robot, éteindre ou allumer des lampes à travers des capteurs,

Cette Académie de création et d’éveil scientifique prévoit au moins cinq sessions de formations au cours de ces vacances scolaires.

Par Daouda ZONGO