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Burkina: à la recherche de deux millions de signatures en faveur du Dialogue

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Le "tout militaire" constitue-t-il la solution contre le terrorisme au Burkina? (Ph. d'illustration)

Ma dernière tribune «Djihadisme et communauté Peulh au Burkina Faso: Que faut-il retenir», soulignait en substance la nécessité du Dialogue. Ce chemin de recherche de la paix, notre classe politique et plus largement l’élite urbaine «qui boit tranquillement sa bière à Ouaga et Bobo» comme disait l’autre, n’y ont jusque-là pas prêter attention. Elle pense gagner la Paix par la Guerre. Autrement dit, elle aiguillonne la Transition dans la voie du «Tout Militaire» et le pire est peut-être à venir. Dieu nous en garde!

Cependant, une lueur de lucidité pointe à l’horizon, elle est portée par des figures bien connues de notre scène médiatique, politique, artistique, diplomatique et militaire. Elles sont acquises à l’idée d’un dialogue à construire pour sortir de la crise sécuritaire. J’ai nommé monsieur Lookmann Sawadogo avec sa tribune https://www.actualite.bf/situation-nationale-cest-vers-lhypotheque-du-pays-que-nous-allons-lookmann-sawadogo/;  le Dr Abdoul Karim Sango qui lui a fait écho dans sa tribune https://www.actualite.bf/terrorisme-si-les-armes-permettaient-de-gagner-ce-genre-de-guerre-les-americains-nauraient-pas-fui-lafghanistan-a-k-sango/; Madame Georgette Paré, Secrétaire exécutive de Casting Sud avec la pièce de théâtre «Larmes des Armes» inspirée du recueil de poèmes de Sa Majesté le Mogho Naaba BAONGO qui prône le dialogue et la cohésion sociale; et enfin, le Général Djibril Bassolet dans ses propos au Qatar Global Security Forum 2023 et que je cite in extenso: «Nous ne pouvons pas nier que les activités terroristes représentent toujours la plus grande menace, mais elles se recoupent avec les problèmes locaux résultants de la perte de confiance entre le gouvernement et la jeunesse. Aujourd’hui, nous devons renforcer le dialogue, car une solution militaire ne peut pas aboutir à la paix». Propos qu’il a depuis lors réaffirmés et étayés dans un entretien exclusif au Financial Afrik et rapporté par plusieurs médias du pays.

On retiendra donc pour l’histoire que, comme on dit, «il n’y a pas de fumée sans feu»! L’important c’est d’éviter les schémas politiques et diplomatiques classiques éculés de sortie de crise qui, rarement, ont fait la preuve de leur efficacité et durabilité. Tout particulièrement s’ils sont assortis de calculs politiciens.

Sans nul doute, notre élite militaire gouvernante, notre classe politique et l’élite urbaine doivent prendre la pleine mesure de la situation réelle du Pays et du pays réel dont témoignent les sacrifices incommensurables en vies humaines et familles endeuillées de nos FDS et VDP, le désarroi et la souffrance de nos populations rurales et PDI meurtries et lassées de cette violence qui semble sans fin. Comme disait mon oncle Ouédraogo Boukari, Président de l’Appel de Kaya, «je pense qu’on ne peut pas gouverner avec Facebook ou sur Facebook».

Et que dire des zélateurs qui écument les médias et les réseaux sociaux pour insulter et menacer de mort tous ceux qui cherchent des solutions pour la paix par le Dialogue? Cela, hélas, ne nous tirera pas d’affaire,!

Assurément, il nous faut imaginer des stratégies politiques viables de Refondation de notre vivre-ensemble et de l’Etat. J’avais indiqué pour ma part, que les plus prometteuses sont celles qui donneront l’initiative politique de la Refondation à nos sociétés villageoises contemporaines.

Aussi, un Groupe d’Initiative pour Dialogue (GID) a mis en chantier un projet de Pétition pour la collecte de deux millions de signatures en faveur du Dialogue tout particulièrement au niveau villageois et de nos PDI. Il propose les acteurs de la conduite du Dialogue, ses thématiques, ses conditions et ses modalités; il s’appuie, à cet égard, sur une lecture synthétique des causes profondes qui ont conduit à la situation que traverse le pays.

Comme indiqué, le Groupe est en recherche de deux millions de signatures; deux millions comme le nombre de nos PDI, et plus que les suffrages exprimés en faveur de Roch Marc Christian Kaboré et tous nos autres présidents élus; c’est donc une majorité politique plus que significative dans l’histoire politique de notre pays.

Elle devrait en imposer aux Djihadistes, aux partisans du «Tout Militaire», aux électoralistes et aux putschistes de tout bord!

Cette Pétition sous forme d’appel est délivrée en version Audio et écrite. Ce projet de pétition, soumis à commentaire ainsi que son annonce dans différentes langues nationales sont disponibles  ICI ; les partager très largement serait sans doute faire œuvre utile.

Bon courage à nous!

DIALLO Mamadou

74 50 18 59