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Burkina/Assises nationales: les préoccupations des partis de l’ex-majorité présidentielle

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L’ex-majorité présidentielle au Burkina Faso, l’Alliance des partis de la majorité présidentielle, invitée à désigner des membres du regroupement politique pour participer aux assises nationales qui se tiendront du 25 au 26 mai 2024, exprime ses préoccupations et pose des préalables dans sa réponse à la correspondance qu’elle a reçue.

Monsieur le Ministre

Par lettre N. 035/COANT du 21 Mai 2024, le Président du Comité d’organisation des assises nationales sur la Transition, le colonel Moussa DIALLO, a invité notre composante à désigner dix (10) représentants pour prendre part auxdites assises.

Si notre volonté de prendre part à cette importante rencontre pour la Nation n’est pas remise en cause, il nous parait nécessaire de vous interpeller en tant que Ministre de tutelle des partis politiques, sur nos préoccupations et les dispositions à prendre pour réunir toutes les chances de succès de ce grand rassemblement.

Nos préoccupations concernent à la fois des questions de forme et de procédures, et des questions de fond.

Sur les aspects de forme, nous constatons que les Assises ne sont pas convoquées par la personnalité qui en a l’autorité, c’est-à-dire le Président de la Transition, par les formes requises. Il est en effet important de conférer à cette rencontre le statut de la plus haute consultation nationale et dont les conclusions seront de la plus haute portée.

Nous relevons également que les partis politiques sont conviés par lettre du Président du comité d’organisation datée du 21 mai 2024 et remise aux destinataires le 22 mai 2024 dans la matinée, pour un délai de transmission de la liste des délégués le même jour (le 22 mai 2024) à 12 h. Le respect de ce délai est quasiment impossible quand on sait la procédure de désignation au sein des partis. De plus, aucune documentation sur le contenu des assises n’est jointe à ce courrier, ce qui rend également impossible l’organisation des débats préparatoires.

L’absence 72 heures avant d’un document de base assorti du bilan à date de la Transition aura un impact négatif sur la qualité des travaux. Or, il nous parait évident que les Assises devraient faire face aux nombreuses problématiques cruciales que notre pays connait, notamment sur les questions sécuritaires, humanitaires, économiques, etc.

En dépit de la pertinence des observations ci-dessus, notre composante resterait disposée à prendre part aux travaux si des questions fondamentales ne se posaient pas et qui nous paraissent revêtir un caractère dirimant. Il s’agit notamment de la suspension des activités des partis politiques et de la sécurité.

La pérennité de la suspension des activités entrave sérieusement l’opérationnalité desdits partis et de leurs mécanismes de fonctionnement. Concrètement, comment les partis pourraient-ils conférer un mandat à des militants sans aucune procédure de désignation conforme et sans aucune préparation aux débats.

S’agissant de la sécurité, vous êtes certainement témoin des graves menaces de mort proférées sur les réseaux sociaux à longueur de journée sur les délégués des partis politiques pour leurs opinions présumées. Peut-on ne pas prendre ces menaces au sérieux quand on sait qu’à l’occasion des 1ères Assises, des responsables de parti y ont risqué leur vie ?

Au regard de ce qui précède, je réitère la volonté de la composante ex APMP de prendre part aux Assises si les dispositions suivantes sont prises:

1- La levée de la suspension des activités pour permettre les concertations préparatoires au sein de chaque parti et au sein des composantes;

2- La prise de mesures énergiques pour garantir à tous les participants, notamment les délégués des partis visés par les menaces, la sécurité et que des gages soient données par les structures compétentes à cet effet;

3- La révision du délai fixé par le comité d’organisation et la fixation d’un délai plus réaliste aux composantes politiques pour le dépôt de la liste de leurs participants et, si nécessaire, le report de la date des assises pour une meilleure préparation.

Dans cette attente, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma sincère considération.

P. Clément Sawadogo, Coordonnateur de l’ex-APMP