Accueil A la une Burkina/Corruption: la Police municipale occupe le 1er rang (Rapport REN-LAC)

Burkina/Corruption: la Police municipale occupe le 1er rang (Rapport REN-LAC)

0
Le rapport 2021 du REN-LAC

Les responsables du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) ont animé une conférence de presse le mardi 6 décembre 2022 à Ouagadougou pour présenter le rapport 2021 sur l’état de la corruption au Burkina Faso. Selon le document, le trio de tête est occupé par « la Police municipale, la Douane et la Police nationale », a déclaré le secrétaire exécutif de la structure, Sagado Nacanabo, qui a mentionné que la publication de ce rapport intervient dans un contexte de crise sécuritaire aigüe.

La corruption au Burkina Faso est un phénomène endémique et systémique. Selon les résultats du rapport 2021, « 85,23% des enquêtés estiment que le phénomène est fréquent ». Le classement a été fait selon l’Indice Composite de mesure de la corruption dans les Administrations publiques (ICMC-AP). Cet indice mesure le degré de la corruption dans un service public donné à travers deux grandes dimensions notamment la perception et les expériences de corruption.

«Dans le contexte actuel de crise sécuritaire que vit le Burkina Faso, la corruption apparait également comme un terreau fertile pour le terrorisme. C’est pourquoi il urge de prendre des mesures vigoureuses sans complaisance pour la combattre, avant qu’il ne soit trop tard », a affirmé le secrétaire exécutif de la structure, Sagado Nacanabo, ajoutant que c’est aussi dans cette optique que le REN-LAC a décidé de placer cette année ses Journées nationales du Refus de la Corruption (JNRC) sous le thème : « Corruption et terrorisme au Burkina Faso : quelles perspectives ?»

« L’ISPC est passé de 41 points en 2016 à 71 points en 2021, soit une hausse de 30 points. De quoi inquiéter sérieusement tous les acteurs sincères engagés dans la lutte contre corruption. D’autant que l’analyse des actions de lutte anti-corruption des acteurs étatiques met en exergue un manque criard de volonté au sommet de l’Etat », a fait savoir M. Nacanabo.

Le présidium , avec au milieu le secrétaire exécutif du REN-LAC, Sagado Nacanabo

Le trio de tête du rapport 2021 est occupé par la Police municipale, la Douane et la Police nationale suivies de l’Enseignement post-primaire, de la direction générale du Transport Terrestre et Maritime au Burkina (DGTTM), de la Santé et la Gendarmerie nationale. Les 8e, 9e, 10e, 11e et 12rang sont respectivement occupés par les Impôts et Domaine ; la collectivité territoriale ; l’Administration générale ; le Centre de contrôle des véhicules automobiles (CCVA) et la Justice.

Les services de sécurité concernés sont la Police municipale, la Police nationale et la Gendarmerie. De façon générale, la corruption au sein de ces services « n’a fait que croitre depuis l’année 2017 », indique le document qui stipule qu’en effet, « la Police municipale a toujours occupé le premier rang des services les plus corrompus durant ces cinq dernières années à l’exception de l’année 2018 où elle a été classée deuxième ».

Pour ces JNRC, un panel est prévu à cet effet le vendredi 9 décembre à partir de 14H00 au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC).

Ce rapport est le résultat d’une enquête d’opinion des populations sur la fréquence de la corruption des acteurs étatiques (Gouvernement, Parlement, Justice, corps de contrôle de l’Etat) et non étatique (société civile).

Par Bernard BOUGOUM