Accueil Communiqué de presse Burkina: des élèves dénoncent la «privatisation sauvage de l’école»

Burkina: des élèves dénoncent la «privatisation sauvage de l’école»

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photo d'illustration

L’Association des Elèves du Secondaire de Ouagadougou (AESO), a dénoncé, dans sa déclaration sur la rentrée scolaire 2018-2019 qui s’est effectuée le 1er octobre au Burkina Faso, la «poursuite de la privatisation sauvage de l’école». Dans cette note parvenue à Wakat Séra, l’AESO a invité les élèves à rester mobilisés pour contraindre le gouvernement à «la suppression des frais APE (Association des parents d’élèves)».

Déclaration

Le 1er  octobre 2018 les élèves du Burkina Faso ont effectué la rentrée scolaire 2018-2019. Cette rentrée intervient dans un contexte national marqué par: «le renchérissement continu du coût de la vie; la poursuite de la privatisation sauvage de l’école et l’insouciance des autorités par rapport à la qualité de l’enseignement; l’incapacité manifeste des autorités à résoudre les problèmes des populations (santé, famine, éducation, sécurité, etc.); la remise en cause des libertés démocratiques et syndicales; la criminalisation des luttes populaires et la remise en cause des acquis de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014».

Camarades élèves!

Depuis l’entrée de notre pays dans les programmes d’ajustement structurels (PAS) aujourd’hui rebaptisés Plan National de Développement Economique et Social (PNDES), sur injonctions de la Banque Mondiale et le FMI, le système éducatif burkinabé à l’instar des autres pays de la sous-région a connu une descente aux enfers. Ainsi, l’éducation des enfants du peuple est progressivement confiée au privé. Ce qui veut dire beaucoup de souffrances et des sacrifices énormes pour de nombreux parents d’élèves et surtout l’exclusion de nombreux enfants du peuple du système scolaire. Aussi, la qualité de l’enseignement dans la plupart des établissements privés laisse-t-elle à désirer.

Les quelques établissements publics existants sont confrontés à d’énormes difficultés : manque d’infrastructures, d’enseignants, de matériel didactique. En ce qui concerne l’enseignement technique, en plus des problèmes récurrents de matières d’œuvres, d’équipements vétustes et de la faiblesse des capacités d’accueil des ateliers, la plupart des filières de formation reste sans suite après le BEP et sont sans débouchés véritables pour les élèves.

Camarades élèves !

Malgré ce contexte difficile et en dépit de la campagne d’intoxication du pouvoir, les élèves de la ville de Ouagadougou à l’instar de ceux des autres localités du pays se battent pour l’amélioration de leurs conditions de vie et d’études et apportent leurs contributions aux luttes des travailleurs de l’éducation et de notre peuple. Cette détermination a permis d’arracher quelques acquis notamment la réinstauration des bourses scolaires et la baisse des frais de scolarité.

C’est pourquoi l’AESO en ce début d’année scolaire tient à vous féliciter pour cette constante mobilisation et vous invite à : renforcer votre cadre de lutte ; développer la vigilance pour qu’on ne discrédite pas vos justes et légitimes luttes et se démarquer des provocateurs ; vous mobiliser encore plus pour la satisfaction de notre plate-forme minimale d’action dont les points sont : « la construction de plus d’établissements d’enseignement publics ; l’équipement des ateliers et laboratoires en produits et matériels adéquats ; un meilleur contrôle de l’Etat sur les établissements privés ; la suppression des frais APE ; la mise en place d’un système de transport efficace et accessible aux élèves ; l’ouverture d’établissements publics supérieurs techniques ; la mise à la disposition d’un siège pour les organisations scolaires à caractère syndical  pour leurs activités ; apporter constamment votre contribution aux luttes des travailleurs et du peuple ».

Bonne rentrée à tous !

Vive l’AESO !

Pain et liberté pour le peuple !

Ouagadougou le 22 octobre 2018

Le Comité Exécutif