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Burkina: des étudiants obligés de travailler pour pouvoir joindre les deux bouts

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Au Burkina Faso, c’est une lapalissade que de dire que les conditions d’étude de la majorité des étudiants est exécrable. Ainsi, pour pouvoir joindre les deux bouts, des étudiants sont obligés de travailler parallèlement pour pouvoir subvenir à leurs besoins même les plus primaires, à savoir se prendre en charge, se loger, se nourrir et gérer quelques dépenses sur le plan académique.

Une kyrielle de difficultés permettent de comprendre les conditions que vivent les étudiants du Burkina, en l’occurrence ceux de l’université du professeur Joseph-Ki Zerbo, la plus grande université du pays. Aussi saisissantes les unes que les autres, ces difficultés contraignent les étudiants à chercher des activités afin de bénéficier d’une rémunération.

Minmani Seny, étudiante en psychologie, 1re année : « Je bénéficie du FONER, mais ça n’arrive pas à couvrir mes besoins »

« Je suis les cours régulièrement (mais) je fais du tricotage en dehors des études, parce qu’il n’y a pas de travail comme ça et puis il y a le problème de moyens pour les parents de nous venir en aide. En tout cas, il y a des moments où ce n’est pas simple. Donc moi aussi, je me concentre sur le tricotage pour pouvoir m’aider. Je bénéficie du Fonds national pour l’éducation et la recherche (FONER), mais ça n’arrive pas à couvrir mes besoins, donc c’est ce qui m’a poussé à chercher aussi du travail à côté ». 

Balkissou Koanari, psychologie 1re année à l’UFR/SH : « Etre étudiante on ne peut pas se passer des problèmes »

« Pendant la maladie à coronavirus, j’ai fait le secrétariat, j’ai fait l’informatique et le secrétariat en même temps. Donc pendant les vacances c’est ce que je faisais pour ne pas rester toujours à la maison. Etre étudiante, on ne peut pas se passer des problèmes, parce que la fille déjà que je suis a beaucoup de besoins. Donc côté financier, j’ai beaucoup de besoins et je trouve qu’à un certain moment les parents ne peuvent pas tout prendre en charge, surtout avec les conditions de vie à Ouagadougou. Alors, avec les petites dépenses, on est obligé d’essayer de chercher quelque chose aussi en dehors de l’université pour ne pas déranger les parents tout le temps pour des choses ».

Sheik Oumar Diallo, étudiant master 2 en comptabilité contrôle audite, en science économique et gestion : « les étudiants qui travaillent sont des gens qui viennent majoritairement des villages »

« Connaissant le pays, les étudiants qui travaillent sont des gens qui viennent majoritairement des villages. Donc de ce côté, ils ne peuvent pas espérer grande chose de la famille. Au contraire, c’est eux qui sont obligés d’envoyer quelque chose en famille. Dans ces conditions, ils se voient obligés d’aller faire des métiers à côté. Ce n’est pas mauvais, mais souvent ils font des métiers qui sont en contradictions avec ces études. Quand vous essayez de faire un sondage, vous allez voir que sur 100 vigiles à Ouagadougou, il y en a au moins 45 qui sont des étudiants. Moi-même qui vous parle j’ai été vigile pendant au moins 2 ans et c’est à cause de ce travail de vigile que j’ai repris ma 2e année ».

Oumpounini MANDOBIGA (Stagiaire)