Accueil Société Burkina: Des organisations de la société civile « toujours en veille », après l’insurrection

Burkina: Des organisations de la société civile « toujours en veille », après l’insurrection

0
Steeve Zampaligré, porte parole de la coalition des organisations de la société civile, au milieu

La Coalition nationale des organisations de la société civile au Burkina a signifié dans une déclaration rendue publique mardi 9 mars, face à la presse, qu’elle est et « reste toujours en veille », invitant « les gouvernants à arrêter de berner (le peuple) avec les chiffres car dans le quotidien du Burkinabè lambda, « ça ne va pas » ». 

« Le programme présidentiel sur la base duquel la majorité des votants ont choisi le président Roch Kaboré se trouve actuellement dans le frigo au profit du « Pain Béni », le soit disant « PNDES » (Plan national de développement économique et social) », a laissé entendre le porte-parole de la coalition Seydou Steeve Zampaligré. « On continue à nous faire encore rêver », a poursuivi M. Zampaligré.

Selon la coalition, « les populations croupissent dans la misère, la peur au ventre et sous les manipulations des politiciens pour leurs propres intérêts ».

Par ailleurs, le porte-parole de la coalition des organisations nationales de la société civile, qui s’exprimait sur certains dossiers en cours à la justice, notamment l’affaire de Inoussa Kanazoé, a souhaité interpeller le procureur du Faso Maïza Sérémé, « de tout mettre en œuvre pour que l’arrestation (de cet accusé) ne soit la chasse aux sorcières, ni un frein dans le fonctionnement de son entreprise qui emploie des milliers de personnes ».

Quant à d’autres dossiers, comme celui dit SIAO (Salon international de l’artisanat de Ouagadougou), Seydou Steeve Zampaligré, estime qu’ »il est clair qu’il y a une négligence dans le suivi des EPA (Etablissement public de l’Etat à caractère administratif), interpelant le gouvernement « à se mettre plus au sérieux dans leur suivi ».

En ce qui concerne le procès dit « procès de répressions de l’insurrection populaire » ou encore « procès du dernier gouvernement de Blaise Compaoré », M. Zampaligré dit « constater de l’amateurisme ».

« Apparemment, il y a un tâtonnement qui nous amène à nous poser certaines questions sur la formulation de l’accusation, la composition de la haute cours de la justice et aussi la procédure », a-t-il affirmé se demandant « pourquoi juger les complices sans nous déterminer les coupables ».

« Il ne faut pas que la justice nous embarque dans un bateau d’espoir et par la suite, prendre la honte en perdant le temps et l’argent sur ce procès », a-t-il poursuivi.

Quant à la réconciliation nationale attendue, la coalition s’indigne du fait que le Haut Conseil pour la Réconciliation et l’Unité Nationale (HCRUN) « qui est habilité à réconcilier les filles et les fils (du pays) se trouve en difficulté de réconciliation interne au sein de l’institution elle-même », invitant le président Roch Kaboré à « s’assumer » et ne pas finir son mandat « sans poser véritablement les bases d’une réconciliation vrai en prenant en compte les aspirations profondes du peuple insurgé ».

Daouda ZONGO