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Burkina: des travailleurs annoncent une série de mouvements de protestation

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Des syndicats des travailleurs du Burkina ont annoncé ce mercredi 26 février 2020, une série de mouvements de protestation contre l’application de l’impôt unique sur les traitements et salaires aux agents du public. Il exige également sa suppression dans le privé. 

Réunis au sein de la Bourse du travail à Ouagadougou les travailleurs ont informé qu’ils tiendront une Marche-meeting sur l’ensemble du territoire national le samedi 07 mars 2020.

Également une grève générale est prévue du lundi 16 au vendredi 20 mars 2020 ponctuée de marche-meeting sur l’ensemble du territoire national.

Le préavis sera déposé le jeudi 27 Février 2020, selon les syndicats des travailleurs. Ce préavis indique que les mots d’ordre sont tacitement reconductibles jusqu’à satisfaction des revendications.

Lundi,  les premiers responsables des organisations syndicales se sont rencontrés pour déterminer la conduite à tenir face à la décision du gouvernement d’appliquer l’IUTS aux travailleurs du public.

La plateforme revendicative des syndicats comporte cinq points:

1. Arrêt des mesures de baisse du pouvoir d’achat et amélioration de celui-ci en rapport avec le coût de la vie : Suppression de ITUTS sur les primes et indemnités des travailleurs du privé, du public et du parapublic, le remboursement des coupures opérées sur la base de la loi de finances gestion 2020 ; Relèvement de l’abattement forfaitaire pour frais et charges professionnels à 50% ; Apurement sans délai des retards d’avancement, de reclassement, de titularisation et correction indemnitaire avec incidence financière ;

2. Arrêt des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales :

-Respect de la liberté de manifestation sur la voie publique (sit-in, meetings, marches, …);

-Respect de la liberté syndicale notamment des conventions 87 et 98 (droit d’organisation, de grève et levée de toutes les sanctions prises à l’encontre de travailleurs pour raison syndicale) Finalisation de la révision du Code du Travail dans le respect des dispositions des conventions de l’OIT et des avis pertinents du BIT ; Opérationnalisation du check off ;

-Suppression des nouvelles dispositions du code pénal révisé portant atteinte aux droits fondamentaux du peuple (liberté d’expression, droit à l’information, à l’insurrection, …);

3. Arrêt du pillage des ressources nationales :

-Accompagnement conséquent de la justice pour faire la lumière sur les crimes économiques révélés entre autres par les enquêtes parlementaires, les rapports de l’ASCE/LC, de la Cour des Comptes et du REN-LAC et la sanction de leurs auteurs ;

– Dénonciation de la convention révisée du Rail avec Bolloré en vue de privilégier les intérêts de l’Etat et des populations ; Elaboration d’un fichier unique informatisé du foncier pour une saine gestion du foncier ;

– Recouvrement sans délai des sommes dues au trésor public par les contribuables indélicats et les hauts dignitaires ; Relecture du code minier en vue de prendre en compte les intérêts du pays, recouvrement du fonds de développement local et arrêt des exonérations injustes accordées aux sociétés notamment aux sociétés minières ;

4. Garantie du droit à la sécurité des populations :

-Accompagnement conséquent de la justice pour l’établissement de la vérité et le jugement des différents cas de crimes de sang notamment les dossiers de l’insurrection populaire, de l’assassinat des responsables de l’ODJ dans le Yagha et l’exécution des mandats d’arrêt émis par la justice ; Mise en oeuvre effective de l’article 2 de la constitution du 2 juin 1991 disposant que « la protection de la vie, la sûreté et l’intégrité physique sont garantis »;

-Prise en charge adéquate des familles des victimes du terrorisme, des déplacés internes et adoption de mesures en vue de leur retour dans leurs localités d’origine ;

5. Le respect et la mise en œuvre des différents engagements pris par le gouvernement vis-à-vis des syndicats des travailleurs.

Par Daouda ZONGO