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Burkina/ministère de l’Economie: les syndicats en ordre de bataille pour « conserver » leur fond commun

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photo d'archives

La Coordination des syndicats du ministère de l’Economie et des Finances (CS-MEF), a rencontré ce mercredi 28 mars 2018, la presse, pour signifier sa ferme volonté de se battre pour « conserver » leurs acquis perçus en termes de Fonds communs (FC). La coordination qui n’a d’ailleurs pas démenti les 55 milliards francs CFA qui sont octroyés aux agents par an, a dénoncé que la dernière sortie de leur ministre Hadizatou Rosine Coulibaly/Sori, savamment orchestrée, vise à « livrer » les agents du MEF à la « vindicte populaire ». 

Le président de la CS-MEF, Mathias Kadiogo, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs des Douanes, (SYNATRAD) et son équipe ont, à tour de parole, relevé le « mépris et le manque de considération » que Mme Coulibaly affiche à leur égard notamment lors des rencontres de dialogue. « Madame (Rosine Coulibaly), ne nous a jamais serré la main, au cours d’une rencontre », s’est plaint Mathias Kadiogo.

Hadizatou Rosine Coulibaly/Sori, « a fait le choix de remettre en cause les libertés démocratiques et syndicales », a déclaré M. Kadiogo qui a expliqué qu’« en sus, de la répression qu’elle fait abattre sur les travailleurs en lutte, elle a décidé de s’attaquer aux finances des syndicats en empêchant que ces derniers recouvrent convenablement les cotisations syndicales de leurs militants ». Selon lui, Mme Coulibaly a remis en cause de « façon unilatérale le check off ou retenue à la source des cotisations syndicales et mutualistes en janvier 2018 ».

La coordination CS-MEF par cette conférence de presse, a signifié que la sortie de leur ministre à l’Hémicycle, à la suite d’une question posée par un député du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), parti au pouvoir, est une fuite en avant pour détourner les populations des vraies préoccupations du ministère de l’Economie, voire mêmes des problèmes nationaux telle la mal-gouvernance. Par ce procédé, le pouvoir en place « ne veut pas appliquer les protocoles d’accord mais, aussi, remet en cause les acquis historiques  des braves travailleurs », a renchéri M. Kadiogo.

Le FC vise à stimuler les travailleurs du MINEFID en raison de la spécialité de leurs missions. Il incite d’une part à la performance et d’autre part à cultiver la solidarité entre ces travailleurs, a tenté de rassurer la CS-MEF qui souligne que l’élément important du FC est qu’il incite le travailleur des finances à travailler davantage sous l’abri des fléaux tels « la corruption, la concussion et le détournement des deniers publics ».

La CS-MEF a rappelé pour sa grève prévue pour les 4 et 5 avril dont les points de revendications sont entre autres « le respect des engagements des autorités par la reconduction du check off au MINEFID unilatéralement suspendu ; la restauration de la dotation du carburant de fonctionnement aux agents supprimée par arrêté n°2017-541/MINEFID/CAB du 26 décembre 2017 ; la mise en œuvre intégrale de tous les accords conclus entre nos différentes organisations syndicales et le gouvernement, le relogement des travailleurs du MINEFID dans le bâtiment R+4 du ministère ; l’arrêt des reformes entreprises au sein du MINEFID sans l’adhésion des travailleurs ; la résiliation des contrats de vérification des importations avec les sociétés privées et l’adoption de statuts sécurisant pour tout le personnel du ministère ».

Par Mathias BAZIE