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Burkina: la révision du code électoral « viole les lois », selon l’Opposition non affiliée

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L’Opposition non affiliée (ONA) a animé, ce jeudi 13 août 2020, à Ouagadougou, une conférence de presse sur la vie politique du pays. Son président, Pr Abdoulaye Soma, a déclaré que la révision du code électoral engagée par le gouvernement « viole les lois ».

L’ONA a tenu cette rencontre avec les femmes et hommes de médias pour, dit-elle, évoquer « certaines questions concernant la légitimité de son existence, la crédibilité de ses analyses et donner enfin sa position « claire » sur le projet de modification « non consensuelle » du code électoral, à moins de six mois avant les élections.

Sur ce dernier point qui a le plus, retenue l’attention des journalistes, les conférenciers ne se sont pas faits prier pour avancer leurs arguments en vue de convaincre les confrères et l’opinion publique, et ce, en s’appuyant sur la Constitution et les accords internationaux liant le Burkina Faso en matière constitutionnelle, juridique, politique, démocratique et électorale, notamment, le protocole de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur la démocratie et le bonne gouvernance du 21 décembre 2001, et la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance du 30 janvier 2007.

Au regard de ces arguments, « l’ONA déclare qu’une modification du code électoral à moins de six mois avant les élections n’est concevable qu’avec le consentement d’une large majorité des acteurs politiques, et que le projet unilatéralement et non consensuellement engagé par le gouvernement en violation des lois nationales et internationales doit être empêché par tous moyens juridiques, politiques et démocratique », selon Abdoulaye Soma.

En effet, l’article 2 du protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance prescrit qu’« aucune réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six mois précédents, sans le consentement d’une large majorité des acteurs politiques », a renchéri M. Soma.

Alors, pour les conférenciers, si le projet de modification du code électoral tel qu’engagé sans consensus passe, cela sera considéré un « changement anticonstitutionnel et devra être empêché avec la même vigueur avec laquelle le peuple a combattu » les mêmes velléités en 2014.

Selon, Soumane Touré, président du Parti de l’Indépendance, du Travail et de la Justice (PITJ), membre de l’ONA, « le peuple doit prendre ses responsabilité et ne pas laisser le pays dans les seules mains de la majorité et de l’opposition » dirigée par Zéphirin Diabré, leader de l’opposition burkinabè. Ce dernier se voulant plus alarmiste, estime que si les élections prévues en 2020 et 2021 venaient à être organiser en l’état actuel du Burkina, « le pays pourrait tomber dans de plus graves crises électorales ».

L’ONA dit souhaiter des « élections valides, conformément, strictement aux principes constitutionnels et aux standards démocratiques ».

Quant à la légitimité de son existence, l’ONA estime que sa déclaration officielle, faite le 26 avril 2020, est plus que suffisante. En plus, les analyses faites et les expériences vécues démontrent incontestablement que son existence est fondée autant sur « le droit que sur la pratique ». « On ne peut plus contester, ni négliger, ni occulter l’existence de l’ONA, ni dans le traitement de la classe politique burkinabè, ni dans les concertations politiques visant à dégager un consensus nationale sur toutes questions d’intérêt général », a déclaré son président, Pr Abdoulaye Soma.

Le regroupement se dit, d’ailleurs, « toujours en attente de (ses) demandes d’audiences faites au ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, en charge des libertés et des partis politiques, au Premier ministre et au président du Faso pour décanter, corriger et stabiliser l’anomalie politique objective (qu’elle a) soulevée ».

Par Bernard BOUGOUM