Accueil Société Burkina: «La situation dramatique (…) changera de gré ou de force» (BUTS)

Burkina: «La situation dramatique (…) changera de gré ou de force» (BUTS)

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Des membres de BUTS

Burkinabè Unis pour la Transformation Sociale (BUTS) est le dernier-né des mouvements citoyens au Burkina Faso. Portée, entre autres, par l’ex-ministre burkinabè des Affaires étrangères et ex-ministre de l’Economie et des Finances, Rosine Coulibaly et les journalistes Abdoulaye Barry et Boureima Ouédraogo, cette «association apolitique» a été lancée ce samedi 30 juillet 2022 à Ouagadougou et compte faire changer «la situation dramatique» du pays «de gré ou de force».

C’est dans une salle de conférence comble du Conseil Burkinabè des Chargeurs (CBC), refusant du monde qu’a été lancé «Burkinabè Unis pour la Transformation Sociale» (BUTS), ce samedi 30 juillet 2022. C’est un mouvement qui a été présenté comme «apolitique» et a pour ambition d’apporter sa contribution dans le but de faire changer les choses au pays des Hommes intègres.

La coordinatrice de BUTS Rosine Coulibaly

«Nous nous sommes rendu compte qu’il y a une faille au sein de la société et lorsque nous voyons cette instabilité institutionnelle, lorsque nous voyons les successions du pouvoir sans que ce ne sont les règles démocratiques qui soient effectivement respectées, lorsque nous voyons surtout la détresse de la population, nous pensons qu’il est important de se mettre ensemble», a fait savoir la coordinatrice de BUTS, Rosine Coulibaly.

Selon les initiateurs, BUTS est un mouvement citoyen qui ne connait pas de frontière politique, ethnique, entre autres. C’est un mouvement qui souhaite faire «des propositions claires» afin que la transition soit conduite à terme et dans le but d’avoir un bon socle sur lequel les nouvelles institutions vont être bâtis.

C’est en larme que Mme Coulibaly a évoqué la situation à laquelle fait face son pays, le Burkina Faso qui «vit la pire crise de son histoire» où «c’est toute une génération qui est sacrifiée». Et, selon elle, «la présente transition» mis en place depuis le 24 janvier 2022, ne permet pas, non plus «d’entrevoir avec sérénité le bout du tunnel». Pour elle c’est une triste réalité qui doit interpeller et invité tout le monde à l’action afin que les politiques publiques soient orientées vers la cohésion sociale, la paix et le développement socio-économique.

Le secrétaire général de BUTS, Abdoulaye Barry

Pour le secrétaire général de BUTS, le journaliste Abdoulaye Barry, «le Burkina est devenu un objet de risée mondial et les Burkinabè ne sont plus des modèles de fierté, de courage à travers le monde», soutenant qu’ «il suscite même la compassion si ce n’est la commisération de ceux qui l’adulaient encore hier».

«Depuis le 24 janvier 2022, le pays descend chaque jour un peu plus dans les profondeurs des abîmes», affirmant que «le coup d’Etat a eu un effet accélérateur de la dégradation du front sécuritaire aggravant la situation humanitaire, sociale, politique, économique…». «Les médecins du 24 janvier, arrivés en sauveurs, ont répété le même diagnostic et ont reconduit le même traitement en abusant sur la posologie ce qui a eu pour effet une surdose au point d’engager le pronostic vital du grabataire Burkina Faso», a dit M. Barry pour qui «le médecin spécialiste s’est révélé pire que le généraliste qu’il a remplacé».

Il a affirmé avec force que «la situation dramatique du Burkina Faso peut changer, elle doit et elle changera de gré ou de force».

Public au lancement de BUTS

C’est au vu de la «situation critique» et du besoin de changement que les membres de BUTS ont lancé un appel aux «Burkinabè de toutes conditions sociales et toutes obédiences politiques, organisés ou non, à l’intérieur du pays comme de la diaspora, à la mise en place sans délai d’une Convergence des forces patriotiques pour la survie de la nation». C’est une convergence qui se fixera pour «mission de mobiliser l’ensemble des acteurs à toutes les échelles pour un recadrage de la transition», a fait savoir M. Barry.

C’est un recadrage qui «consistera en une mise à plat de la charte et de l’ensemble des organes de la transition» pour «une meilleure redéfinition d’un nouvel agenda, l’agenda du peuple burkinabè et non celui du MPSR (Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration) et de ses parrains nationaux et internationaux», selon le secrétaire général de BUTS.

«La Convergence des forces patriotiques exigera une refondation de l’armée nationale autour des valeurs de l’orthodoxie et de l’éthique militaires, des règles et principes fondamentaux régissant une armée républicaine, disciplinée et forte de sa cohésion et de son organisation; la création d’un cadre de mobilisation et de soutien populaire à l’effort de guerre impliquant la création d’un fonds avec des mécanismes de gestion transparente», a laissé entendre le journaliste Abdoulaye Barry.

Par Daouda ZONGO