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Burkina: l’assaut sans limite des mendiants!

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Les enfants mendiants pullulent de nos jours dans les rues des villes africaines Ph. d'illustration)

Nulle part où la main ne passe et ne repasse. Tel semble être la devise et l’objectif chaque jour visé par les mendiants de Ouagadougou, aguerris au harcèlement soutenu. Dans les rues, ils se faufilent, en meute ou en sniper, entre les véhicules au risque parfois de se faire renverser, mais perturbant à coup sûr la circulation, au nez et à la barbe des agents de police en poste pour régler la circulation où freiner les ardeurs des «brûleurs de feu».

Lorsque c’est toute la famille qui s’installe au carrefour ou aux abords des rues, pendant que papa et maman, assis, ou adossés aux poteaux des feux tricolores, font des signes de la main qui va vers la bouche, les enfants sont lancés à l’assaut des usagers. Ils toquent à la vitre des portières, certains poussant l’outrecuidance jusqu’à faire semblant de les ouvrir, les moins audacieux se contentant de tendre la main nue ou la boîte de tomate qui sert de sébile. D’autres, armés d’un chiffon à la propreté plus que douteuse, s’acharnent sur les pare-brise des voitures et même les phares et rétroviseurs des motocyclettes, se faisant presque toujours rabrouer par des automobilistes et motocyclistes excédés par ces envahisseurs d’un autre genre. Que vous leur donniez une piécette ou pas, ils vous posent toujours un cas de conscience, car vous vous retrouvez à vous demander si vous avez été assez large ou, pire, pourquoi vous n’avez rien donné.

Impossible d’échapper à la loi des mendiants car ils viennent vous chercher jusque dans les maquis, bars et restaurants et souvent dans votre bureau. Comme pour être plus sûrs de vous ferrer, ils sont à votre portail tôt le matin, quand ce ne sont pas eux qui vous sortent du lit par leurs soliloques traumatisants pour les oreilles. Le phénomène qui est devenu un véritable fléau des temps modernes est un refuge pour tous ces faignants qui ne veulent pas gagner leur pain à la sueur de leur front mais des poches des autres. Parfois, ces mendiants sont, en réalité, des grands bandits qui maîtrisent à merveille le plan des égouts de la ville dans lesquels ils disparaissent après avoir arraché les sacs et autres biens des paisibles citoyens.

Les proies les plus faciles sont les touristes qui se retrouvent ainsi sans papier et dépouillés de tout leur argent. Les bandes de mendiants peuvent également fournir des combattants potentiels pour les recruteurs des groupes armés qui ne demandent qu’à se servir dans les milieux de pauvreté endémique ou de jeunes abonnés à la paresse mais dont la convoitise pour le luxe est sans limite. C’est aussi dans ces nids de mendiants que se servent les proxénètes et autres prédateurs sexuels.

Certes, il existe des pratiques religieuses qui amènent les élèves des écoles coraniques, les garibous à demander de quoi vivre eux et leurs maîtres ou les prescriptions de la tradition qui font quémander, symboliquement, les mères de jumeaux. Malheureusement, des abus sont régulièrement observés chez des personnes véreuses qui transforment les jeunes apprenants du coran en mendiants chroniques et chez des femmes qui vont jusqu’à «louer» des enfants qui se ressemblent à peine, pour en faire des jumeaux afin de quémander sans vergogne, toute leur vie. Et c’est l’avenir d’innocents enfants, qui est ainsi hypothéqué, éloignés qu’ils sont des écoles et centres d’apprentissage, pour les rendre mendiants pour la vie. Conscient de ce mal, le président nigérien, Mohamed Bazoum n’a-t-il pas initié des ponts aériens entre Niamey et Dakar puis Accra, pour faire revenir au bercail, ses concitoyens pris dans les serres de la mendicité à l’étranger?

A tous les coups, la mendicité, loin de rendre service aux pays où elle est devenue un métier, est une véritable plaie à soigner jusqu’à guérison, en faisant, le cas échéant recours aux thérapies de choc!

Par Wakat Séra