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Burkina: le gouvernement « manque d’audace et de créativité » (Balai citoyen)

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Des membres du Balai citoyen (photo d'archives)

Serge Bambara alias Smockey du mouvement de la société civile burkinabè, le Balai citoyen, a affirmé ce jeudi 18 janvier 2018, face à presse, que les différents mouvements de grève observés sur le territoire ont mis à nu le « manque d’audace et de créativité » au niveau du gouvernement.

« La crise au niveau du système éducatif est révélatrice de la qualité de la gouvernance actuelle de notre pays », selon M. Bambara, pour qui « la coalition au pouvoir a montré son incapacité à articuler une politique cohérente de gestion du pays », après deux ans de règne.

Pour les membres du Balai citoyen, « dans un contexte post-insurrectionnel, cette triste réalité condamne ces acteurs politiques qui ont toujours été aux commandes de ce pays depuis trois décennies ». « Jusque-là ils se montrent incapables d’anticiper les crises, de s’inscrire dans la rupture et de proposer des solutions innovantes aux préoccupations légitimes des travailleurs de notre pays », a indiqué Serge Bambara.

Depuis décembre 2015, le Burkina est présidé par Roch Marc Christian Kaboré du Mouvement du Peuple pour le progrès (MPP), dont ses membres sont la plupart des dissidents du parti de l’ex-président Blaise Compaoré, actuellement en exil en Côte d’Ivoire.

« Le MPP et ses alliés se contentent d’exercer le pouvoir sans vision, ni autorité affirmée de l’Etat, ni courage politique de nature à inspirer les partenaires sociaux à circonscrire les légitimes revendications dans des proportions pluralistes », a affirmé Smockey.

Le système éducatif qui est actuellement en crise « nécessite des réformes en profondeur » mais, selon ce mouvement qui a été actif lors des manifestations des 30 et 31 octobre 2014 qui a poussé le président Compaoré à la démission, « l’urgence aujourd’hui est d’éviter d’ajouter du mal au mal en faisant tout ce qui est possible pour sauver l’année scolaire ».

Après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et les élections démocratiques de novembre 2015 qui ont suivi, des espoirs étaient suscités. Des espoirs qui n’ont été que de courte durée car au jour d’aujourd’hui, « notre pays est marqué par une grave crise de la gouvernance au plan social », ont laissé entendre les membres du Balai citoyen.

« Au plan économique, le gouvernement du MPP ne semble pas aussi avoir compris les leçons de l’insurrection populaire. En effet, aucun indice ne montre un engagement franc à combattre la corruption qui continue de gangrener la gouvernance dans ce domaine », a confié Serge Bambara, qui exige qu’un point soit fait sur la mise en oeuvre du Partenariat Public Privé (PPP), devant la représentation nationale.

Les exigences du Balai citoyen

Par Daouda ZONGO