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Burkina: le ministre Zéphirin Diabré et l’ancien président Blaise Compaoré ont parlé de réconciliation nationale

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Zéphirin Diabré et Blaise Compaoré (à droite) (ph. d'archives)

En visite à Abidjan en Côte d’Ivoire depuis mardi 4 mai, le ministre en charge de la Réconciliation nationale, Zéphirin Diabré a rencontré jeudi, l’ancien président du Faso Blaise  Compaoré. Cette rencontre entre les deux hommes a été confirmée par un cadre du Congrès pour la Démocratie et le Progrès(CDP) qui s’est confié selon RFI sous couvert de l’anonymat à l’AFP à Ouagadougou. Selon cette source, les deux personnalités, en présence du président ivoirien Alassane Ouattara, ont parlé de la réconciliation nationale au Burkina Faso et des conditions du retour de Blaise Compaoré au bercail.

Le président Kaboré serait-il en train de tout mettre en œuvre pour concrétiser sa promesse de campagne qui est celle du retour du président déchu Blaise Compaoré au pays ? C’est la question qu’on se pose au regard des derniers évènements  cette semaine. En effet, le président du Faso a dépêché en Côte d’Ivoire son ministre chargé de la réconciliation nationale, Zéphirin Diabré, qui s’est entretenu avec l’ancien président Blaise Compaoré sur les questions de réconciliation nationale et les conditions de son retour au Burkina Faso.

A cet effet, un ancien ministre de Blaise Compaoré, René Emile Kaboré qui a affirmé sur RFI avoir assisté à la rencontre, a confié que  Blaise Compaoré souhaite rentrer au Burkina en homme libre. « Le président Compaoré a manifesté le souci de renter surtout devant la catastrophe que nous vivons, c’est clair et c’est net. Il souhaite rentrer chez lui en homme libre, c’est tout à fait normal » a déclaré sur les ondes de RFI l’ancien ministre.

Mais au sujet d’un probable procès qui pourrait s’ouvrir contre l’ancien président dans le cadre de l’assassinat de son compagnon de lutte Thomas Sankara, René Emile Kaboré s’interroge : «  à quoi servirait le président Compaoré en prison à Ouaga ? Il faut quand même qu’il ait une certaine liberté pour pouvoir aider à porter sa contribution au redressement du pays ». En se prononçant sur la question de la réconciliation nationale, l’ancien ministre a laissé entendre que cela implique beaucoup de sacrifices de part et d’autre et que des discussions dans ce sens sont engagées.

Depuis qu’il a été renversé par une insurrection populaire en 2014, l’ex-président du Burkina vit en Côte d’Ivoire, pays voisin dont il a obtenu la nationalité, alors qu’un mandat d’arrêt a été émis contre lui par la justice burkinabè en mars 2016. Mais ayant obtenu la nationalité ivoirienne, Blaise Compaoré ne peut pas être extradé de Côte d’Ivoire.

Selon des juristes, il pourrait décider de lui-même de comparaître volontairement et librement une fois que son retour aura été approuvé par les autorités du Burkina. «C’est vrai qu’il y a le volet judiciaire qui est pendant, mais cela n’empêche pas de travailler à un retour digne de Compaoré», a estimé le cadre du CDP, ajoutant que cela pourrait constituer «un bel élan dans la marche vers la réconciliation nationale».

Siaka CISSE (Stagiaire)