Accueil Politique Remaniement ministériel: pourquoi Simon Compaoré est resté au gouvernement?

Remaniement ministériel: pourquoi Simon Compaoré est resté au gouvernement?

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Le Premier ministre burkinabè Paul Kaba Thiéba

Le Premier ministre burkinabè, Paul Kaba Thiéba, expliquant pourquoi il fallait garder «l’homme d’expériences» Simon Compaoré dans le nouveau gouvernement,  a indiqué, ce jeudi 1er février 2018, que le remaniement gouvernemental répondait à une raison d’«efficacité». C’était face à la presse au palais de Kosyam, à l’issue de la réunion de prise de contact avec le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré. Ce nouvel exécutif du pouvoir du Mouvement du peule pour le progrès (MPP) est composé de 33 ministres dont cinq femmes. Si neuf nouveaux ont fait leur entrée dans l’équipe, sept en ont été sortis. Les ministres de la Jeunesse, Smaïla Ouédraogo et des Sports Daouda Azoupiou, n’ont pas été aperçus à cette première rencontre.

Au lendemain du remaniement ministériel du gouvernement Paul Kaba Thiéba, intervenu tard dans la soirée du 31 janvier, le palais de Kosyam a reçu du beau monde en cette matinée de jeudi 1er février, notamment de journalistes, en quête des raisons de ce remaniement opéré à mi-mandat du pouvoir MPP. Bien que placé sur le départ par les supputations et certains analystes qui attendaient un premier ministre politique, le chef de l’exécutif qui conserve son poste, a signifié sans détour que la composition de sa nouvelle équipe vise  à impulser une nouvelle dynamique à l’action gouvernementale.

«Le président du Faso (Roch Kaboré) a insisté sur un certain nombre de principes car ce gouvernement a été essentiellement mis en œuvre pour des raisons d’efficacité. L’année 2018 est une année charnière dans le quinquennat. Donc il nous faut tirer les enseignements des deux années du gouvernement, consolider les acquis et surtout accélérer la mise en œuvre des réformes et des chantiers lancés dans le cadre du Plan national de Développement Economique et Social (PNDES)», a signifié Paul Thiéba. Dans la foulée, il a ajouté que «nous avons pris l’engagement devant le président du Faso pour la mise en œuvre réussie» du plan quinquennal.

La création du ministère d’Etat répond «tout naturellement à la nécessité de tirer profit des expériences de Simon Compaoré, homme d’expériences», a justifié M. Thiéba, estimant qu’«aux côtés du président du Faso, en tant que ministre d’Etat, Simon Compaoré pourra donc mettre toute son expérience au service de (Roch Kaboré) afin qu’il puisse lui confier des missions spécifiques». L’ex-ministre de la Sécurité Simon Compaoré «pourra également par ses avis, donner des éclairages importants dans les séances de Conseil des ministres sur des sujets variés», a-t-il ajouté.

Si les anciens ministres retenus ont formulé le vœu de poursuivre leurs œuvres dans le renforcement des actions. Le ministre des Infrastructures Eric Bougouma qui a d’abord remercié le chef de l’Etat et le Premier ministre pour la «confiance renouvelée», a exprimé «toute (sa) fierté de participer à ce gouvernement et de continuer à déployer sur le terrain, dans les 13 régions, le PNDES en son volet infrastructures».

Le ministre burkinabè des Infrastructures, Eric Bougouma

«Nous allons poursuivre les chantiers que nous avons lancés, faire en sorte qu’ils soient une réalité dans les délais et selon les règles de l’art, nous allons mettre en œuvre de nouveaux projets (notamment) le grand projet de désenclavement de la région de l’Est, dont les appels d’offre ont été déjà lancés», a-t-il déclaré, notant que «la route Ouahigouya-Titao-Djibo, la route Djiba-Garango dont l’avis de prévarication des entreprises a été lancée et l’appel d’offre pour de nouvelles routes dans les périphéries de nos grandes villes que sont Ouagadougou et Bobo-Dioulasso».

Bachir Ismaël Ouédraogo, ministre de l’Energie

Pour le nouveau ministre de l’Energie, Bachir Ismaël Ouédraogo, qui juge sa nomination comme un «honneur fait à (sa) modeste personne et à la jeunesse burkinabè de façon générale», il a reconnu que dans son département, «un travail a été déjà fait». Le nouveau ministre compte donc apporter sa contribution avec «l’expérience» qu’il dit avoir acquise au plan national, sous régional et international. «L’énergie est à la base du développement, donc l’accessibilité à l’énergie doit être notre leitmotiv», a-t-il fait savoir en signifiant que «nous travaillerons à promouvoir l’énergie solaire afin de réduire le coût de l’énergie de façon générale».

Harouna Kaboré, nouveau ministre burkinabè du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat (MICA)

Pour Harouna Kaboré,  nommé ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat (MICA), «les maîtres mots» qui l’animent sont  « la République et ses valeurs, le travail, le pragmatisme et l’action pour la prospérité économique du Burkina». Il a ajouté que «l’alternance nous permet aujourd’hui de rêver d’un développement».

Par Mathias BAZIE