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Burkina: «Les emplois informels déjà fragiles connaissent des bouleversements»

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Une vue des participants

Le président du Conseil national de l’économie informelle du Burkina Faso (CNEI-BF), Salifou Nikièma, a affirmé le mardi 2 novembre 2021, que «dans ce contexte difficile, les unités économiques et les emplois informels déjà fragiles connaissent des bouleversements entraînant des pertes de revenus et d’emplois», lors d’une rencontre à Ouagadougou à laquelle prennent part des membres de plus de 1 000 associations, syndicats et groupements du secteur.

Plusieurs dizaines des acteurs de l’économie informelle ont débuté dans la matinée du mardi dans la capitale burkinabè, une rencontre sur le thème: «La formalisation des emplois et des unités économiques informels dans un contexte de fragilité», pour discuter des difficultés et autres obstacles de leur secteur qui serait «plus» touché dans la situation sécuritaire et sanitaire fragile que vit le Burkina Faso.

«L’économie informelle constitue de nos jours une soupape sociale de par son apport en termes de création d’emplois. Cependant, il souffre d’un accès restreint à un ensemble d’outils productifs dont le financement, les infrastructures marchandes, les équipements, les formations techniques et managériales, les débouchés commerciaux, etc.», a égrené le président du CNEI-BF.

La conséquence de cet état de fait est que «l’économie informelle qui occupait déjà 91,8% de la population en emploi en 2018 (dont 89,4% d’homme et 94,7% de femmes) a connu une envolée spectaculaire et constitue, plus que jamais, la principale source de revenu de la population active burkinabè», a-t-il fait noter, martelant que «l’emploi reste par conséquent dominé par le secteur informel, puisque seulement 6,4% est fourni par le secteur formel selon le Plan national de développement économique et social (PNDES)», le référentiel du gouvernement.

Le président du CNEI-BF, Salifou Nikièma

Les acteurs de l’économie informelle attendent de cette rencontre, des «solutions meilleures pour relever le double défi sécuritaire et sanitaire qui a négativement impacté (leurs) activités ces dernières années par la fermeture des frontières terrestres, la fermeture des principaux marchés et yaars dans plusieurs localités, l’interruption du transport urbain», entre autres.

En 2019, la faîtière de l’économie informelle a lors d’un forum national qui a porté sur les rôles et les responsabilités des acteurs, les actions communes urgentes et prioritaires à mettre en œuvre, poser des doléances au gouvernement. «Plusieurs recommandations ont été adressées au gouvernement dont l’une portait sur l’accompagnement des acteurs de l’économie informelle à mettre en place la faîtière de leurs organisations en vue de résoudre le désordre de l’absence d’interface directe entre les travailleurs de ce secteur, l’Etat et les autres partenaires techniques et financiers», a rappelé M. Nikièma.

L’organisation des petits commerçants souhaitent qu’au sortir de leur rencontre, des solutions pertinentes soient trouvées allant dans le sens «du renforcement des capacités techniques et opérationnelles des acteurs, de l’institutionnalisation de leur faîtière, de la mise en œuvre d’un ambitieux programme national d’accompagnement à la formalisation des unités et emplois informels du secteur, de la reconnaissance du CNEI-BF comme une structure d’utilité publique, etc.».

Par Bernard BOUGOUM