Accueil A la une Burkina: les milliards FCFA de l’Union européenne de 2021 à 2024

Burkina: les milliards FCFA de l’Union européenne de 2021 à 2024

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Les conférenciers sur les 75 ans de vie de l'Union européenne

L’Union européenne (UE) au Burkina Faso a animé une conférence de presse dans la soirée du lundi 5 mai 2025 à Ouagadougou pour donner aux hommes de médias des éléments d’informations sur la vie de l’institution qui a 75 ans, en marge de la Journée de l’Europe, célébrée chaque 9 mai de l’année. De «2021 à 2024, l’UE a investi environ 200 milliards FCFA» pour le développement du Faso, a révélé, Marc Duponcel, chef de coopération de l’UE au Burkina.

Cette année, l’Union européenne (UE) commémore ses 75 ans de vie dans le monde où se trouvent ses représentations, à travers la Journée de l’Europe. Au Burkina Faso, l’UE a lancé officiellement les activités de cette célébration, lundi 5 mai 2025, au cours d’une cérémonie solennelle marquée par une coupure de gâteau, une montée des couleurs de l’Union et l’hommage à Robert Schuman, ancien ministre français des Affaires étrangères dont le discours historique prononcé en 1950 a jeté les bases du Regroupement. Face aux journalistes, à Ouagadougou, dans la soirée du lundi, la délégation de l’Union européenne, au cours d’un cocktail de presse, leur a donné un aperçu sur le parcours de l’Organisation qui fête 75 ans d’existence cette année.

Le chef de coopération de l’UE au Burkina, Marc Duponcel

Le chef de coopération de l’UE au Burkina, Marc Duponcel

« De 2021 à 2024, c’est environ 300 millions d’euros qui sont investis dans la coopération bilatérale du Burkina Faso avec l’Union européenne. Ça fait donc environ 200 milliards de francs CFA », a dit le chef de coopération de l’UE au Burkina Faso qui a souligné que la coopération de l’Union avec le pays des « Hommes intègres » se fait « essentiellement par des dons ». « Il y a un peu de prêt avec la Banque européenne d’investissement (BEI) mais l’essentiel de notre coopération est sous forme de dons », a-t-il répété.

Actuellement, la stratégie de l’Union Européenne sur la coopération avec le Burkina consiste à renforcer la stabilisation, la résilience du pays et la dimension socio-économique de la population du Burkina Faso. « On travaille principalement avec une approche territoriale intégrée, c’est-à-dire qu’on met en œuvre nos projets de coopération sur le terrain, sur des zones du Burkina Faso, en faisant en sorte que les différents projets développent des complémentarités, des synergies, etc., pour avoir plus d’impact de notre coopération sur le terrain », a expliqué M. Duponcel, soulignant que les priorités de cette coopération et ses modalités de mise en œuvre sont agréées avec les priorités du gouvernement du Burkina Faso.

Construction de canal de drainage de Tanghin à Ouagadougou

Les axes d’interventions de l’UE au Burkina Faso

En résumer, il a indiqué que les principales caractéristiques de cette coopération concernent trois grands domaines dans lesquels l’Union travaille. Le premier domaine consiste en des infrastructures avec un impact structurant. « Ce sont des infrastructures qu’on fait, notamment dans les villes (comme) Ouagadougou, dans les villes secondaires, avec des investissements, par exemple, dans le domaine de l’adduction de l’eau potable, dans le domaine de l’assainissement. Par exemple à Ouagadougou, le canal de Tanghin qui est en phase d’achèvement. C’était un gros projet ces dernières années », a martelé Marc Duponcel, le chef de coopération de l’UE au Burkina.

Le deuxième volet concerne le développement socio-économique avec l’objectif de faciliter le fonctionnement des chaînes de valeur, faciliter l’activité des agents économiques dans les zones dans lesquelles on travaille, entre autres. « Ces dernières années, on a fait un effort assez particulier pour ce secteur (agroalimentaire) qui est une priorité fondamentale du gouvernement et pour lequel, aussi, le Burkina Faso a un avantage comparatif. Et là, on travaille aussi bien au niveau de la production qu’au niveau de la transformation, de la commercialisation, avec aussi une volonté de faire travailler les projets entre eux en termes de synergie. Donc, on peut faciliter certaines chaînes de valeur en travaillant directement sur ces chaînes de valeur, mais aussi…en soutenant la construction d’un marché alimentaire par exemple », a fait savoir le chef de coopération de l’UE au Burkina.

Une ambulance offerte par l’Union européenne

Le troisième pôle de travail prend en compte l’axe du développement humain et la cohésion sociale. A ce niveau, l’UE travaille sur « l’accès à la santé, l’éducation, la formation professionnelle, la protection social et la cohésion sociale pour faire face à la conflictualité; fournir aux populations, aux autorités les moyens de prévenir la conflictualité, de résoudre les problèmes, par exemple dans le secteur de l’utilisation du foncier ou d’autres ressources naturelles », a précisé M. Duponcel qui a poursuivi que le Regroupement fait aussi du travail sur la protection des ressources naturelles, notamment, sur les parcs avec des programmes régionaux.

Il a signifié également que l’UE soutient le domaine de la culture. Il en veut pour preuve le soutien de l’Organisation qui a été appuyé au Fond de Développement Culturel et Touristique (FDCT). L’UE soutient aussi des événements culturels majeurs, tels que le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), le Salon international de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO), la Semaine nationale de la culture (SNC), entre autres. « Le Burkina est un pays où il y a beaucoup de créativités, et donc, c’est un grand plaisir pour nous aussi de soutenir cette créativité », a conclu le chef de coopération Marc Duponcel.

Une photo de famille à la fin de la cérémonie

L’UE représente « 14,7% du PIB mondial »

L’Ambassadeur de l’UE au Burkina Faso, Daniel Aristi Gaztelumendi, a, pour sa part, fait d’entrée de jeu l’historique de l’Union. Il a dit qu’on peut voyager sans un passeport entre les 27 pays qui constitue l’espace Schengen ayant décidé de se mettre ensemble pour qu’il n’y ait plus de frontières. « On n’a pas besoin d’un passeport. Il y a même des pays dans l’espace Schengen qui ne sont pas des pays européens, la Suisse, par exemple, ou encore le Norvège. On parle plus de 200 langues à l’Union Européenne, mais il y a seulement 24 langues officielles. Et la langue la plus amplement comprise, celle qu’on utilise avec plus d’aisance à l’Union Européenne, parce qu’il y a 44% des adultes qui la comprennent, c’est l’anglais. A l’Union Européenne, on encourage, par exemple, les citoyens à parler leur langue maternelle et encore des autres langues », nous a fait comprendre le diplomate.

La transition numérique est l’une des grandes politiques de l’Union européenne. Ainsi, dans le domaine technologique, l’UE va célébrer, en 2025, le 75ᵉ anniversaire de l’Union. Mais, c’est aussi le 50ᵉ anniversaire de l’Agence Spatiale Européenne (ASE) qui est responsable du système européen de navigation satellite. « En 2025, on verra le premier vol de la version la plus puissante de Ariane 6 qui est la fusée qu’on utilise pour mettre nos satellites en orbite, entre autres », a confié Daniel Aristi Gaztelumendi qui a enchaîné qu’en ce qui concerne l’économie, l’UE représente « 14,7% du PIB mondial ». « Ça veut dire qu’on est en troisième position derrière la Chine et les États-Unis. Et dans l’économie de l’Union Européenne, 72,6% de la valeur ajoutée, c’est les services. C’est une économie qui est extrêmement basée sur les services », a-t-il soutenu.

L’Ambassadeur de l’Union européenne (UE) au Burkina Faso, Daniel Aristi Gaztelumendi,

Le commerce de l’Union Européenne représente « 30,7% des exportations mondiales et 29,5% des importations. Le marché unique de l’UE, c’est-à-dire que les 27 marchés nationaux des 27 Etats membres sont intégrés dans un seul grand marché. Sur l’énergie, l’UE a décidé de devenir le premier continent au monde climatiquement neutre. Et ça, c’est pour l’année 2050. C’est ce qu’on appelle le Green Deal, ou le pacte vert. C’est un pari énorme qui requiert, évidemment, le développement d’énergie renouvelable. Et maintenant, presque 25% de la production électrique de l’Union Européenne se fait sur cette base, pour l’énergie renouvelable », a poursuivi le chef de la délégation de l’Union au Burkina.

L’Union européenne est « le troisième producteur mondial de tomates et de pommes de terre, le deuxième producteur mondial de pommes et le premier producteur mondial de lait de vache », a-t-il révélé. Et tout ceci, c’est grâce « à une politique, une grande politique » de l’Union Européenne qui existe depuis 1962. « C’est la PAC (Politique agricole commune) qui est un partenariat entre l’agriculture et la société et entre l’Europe et ses agriculteurs pour faire en sorte que les agriculteurs soient soutenus, que la productivité agricole soit garantie, assurer un niveau de vie décent aux agriculteurs de l’Union Européenne et contribuer, par exemple, à lutter contre le changement climatique à travers l’exploitation agricole », nous a fait comprendre le diplomate européen qui a cité l’Eurostat.

« Le Burkina Faso est tout à fait souverain »

L’Union Européenne et ses Etats membres restent engagés à la défense et à la promotion des valeurs qui sont ceux de la Charte des Nations Unies, la liberté, les droits humains, la démocratie et la préservation d’un système multilatéral basé sur les règles et les lois. « L’UE, collectivement, est le plus grand donateur d’aides au monde. Elle octroie chaque année plus de 50 milliards d’euros pour lutter contre la pauvreté et favoriser le développement. La Commission européenne apporte une aide humanitaire à travers notre bras humanitaire depuis 1992 dans plus de 110 pays au monde », a affirmé M. Aristi Gaztelumendi qui a lancé qu’« alors que les besoins humanitaires continuent d’augmenter dans le monde, l’UE maintient son engagement en adoptant son budget humanitaire annuel initial pour 2025 d’un montant de 1,9 milliard d’euros ».

Le conférencier principal du jour a fini son intervention sur le projet « Global Gateway » qui est l’une des initiatives phares du point de vue de son action extérieure dans le monde. Global Gateway est en fait la stratégie de l’UE visant à développer des liens intelligents, propres et sûrs dans les domaines du numérique, de l’énergie et des transports et à renforcer les systèmes de santé, d’éducation et de recherche dans le monde entier. Dans le cadre d’une approche de la Team Europe, Global Gateway va réunir l’UE et ses États membres et leurs institutions financières et de développement afin de mobiliser aussi le secteur privé pour stimuler des investissements permettant de produire des effets générateurs de changement. Global Gateway vise à mobiliser jusqu’à 300 milliards d’euros d’investissements dans le monde et la moitié en 150 millions d’euros entre l’Union Européenne et l’Afrique », a laissé entendre le diplomate européen.

Photo de famille des journalistes avec l’ambassadeur de l’Union européenne

Sur la question de souveraineté, l’Ambassadeur de l’UE au Burkina Faso a déclaré que le pays des Hommes intègres « est tout à fait souverain » et qu’ «  il n’y a pas de doute en cela ». «  On travaille vraiment en très bonne intelligence avec nos partenaires, avec le gouvernement, je dois dire que j’ai beaucoup de plaisir à rencontrer les ministres et travailler avec eux », a-t-il dit tout en réaffirmant sa satisfaction quant à la bonne collaboration qu’entretient son institution avec celles du pays.

Par Bernard BOUGOUM