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Burkina/Lutte contre l’insécurité: les gendarmes de la Force GARSI dotés en matériel

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Une vue de l'équipement

L’ambassadeur de la délégation de l’Union européenne au Burkina Faso, Wolfram Vetter, a procédé ce jeudi 22 juillet 2021, dans la caserne de la Gendarmerie sise à Paspanga, à un don de matériel aux unités de la Force spéciale du Groupe d’action rapide de surveillance et d’intervention au Sahel (GARSI-Sahel), dans le cadre de la lutte contre l’insécurité notamment le terrorisme.

La Gendarmerie burkinabè a reçu du matériel visant à renforcer la capacité logistique, matérielle et opérationnelle des unités GARSI déployées à Toéni et Barani, à la frontière avec le Mali, dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière. Cette remise d’équipement logistique et de matériel à la Gendarmerie nationale, l’UE s’inscrit dans la dynamique du renforcement de l’appui aux Forces de sécurité intérieure pour une meilleure sécurisation du territoire national.

Le ministre Koné (micro) assisté par son excellence l’ambassadeur de l’Union européenne (à gauche)

Après avoir reçu le don de matériel et adressé la gratitude du gouvernement à l’UE, le ministre burkinabè de la Sécurité intérieure, Maxime Koné, a signifié que ce matériel, d’un coût global d’environ « 10,5 millions d’euros (soit près de 7 milliards FCFA) », est « extrêmement important » pour le Burkina Faso.  Ainsi, au nom du gouvernement, « ce geste très fort est un motif de satisfaction » pour le pays, a estimé M. Koné qui a déclaré que la « pertinence de cette option (projet GARSI) n’est plus à démontrer car les résultats sont probants».

« A partir de l’expérience réussie de Toéni et de Barani, nous avons eu la conviction sédimentée que nous devons poursuivre dans cette lancée pour que de manière substantielle la sécurité puisse être améliorée dans notre pays», a-t-il soutenu, soulignant que le gouvernement burkinabè « a libéré de manière totale sa part contributive pour montrer sa volonté à lutter contre l’insécurité dans notre pays ».

Le ministre de la Sécurité Maxime Koné démarrant un pick-up

Aussi, l’une des préoccupations dans ce projet est la question des ressources humaines. Sur ce point, « j’ai encore le plaisir de vous dire que cette question a été prise en compte par le chef de l’Etat lui-même et nous avons été engagés de faire un nouveau recrutement du personnel de la Gendarmerie qui va se faire tout à l’heure y compris des officiers », s’est-il empressé d’ajouter avant de rendre un hommage « vibrant et appuyé » aux commandants des deux GARSI qui sont déjà déployés sur le terrain à Barani et Toéni. Il a demandé à l’assistance de les honorer par des applaudissements.

Le ministre de la Sécurité s’est aussi adressé aux commandants des deux nouveaux groupes GARSI qui vont être déployés dans le Sud-ouest. « Vous avez la lourde tâche de pacifier ces parties de notre pays. Comme vous le savez, ces zones aujourd’hui sont le lit de l’insécurité. La projection de ces forces de gendarmerie dans cet espace permettra d’anticiper et de déjouer » les projets funestes des assaillants », a-t-il dit.

Une vue d’ensemble des véhicules et des motos

M. Koné a été également instruit de se rendre dans les régions du Sud et le Sud-ouest du Burkina les jours à venir pour discuter avec tous les acteurs de la sécurité pour avoir une coordination globale, y compris le ministère de la Défense.

L’ambassadeur de l’UE au Burkina Faso, Wolfram Vetter, a signifié que « l’Union européenne est engagée depuis plusieurs années aux côtés du Burkina Faso dans le domaine de la sécurité intérieure ». Le projet GARSI né sous la base d’un programme régional est mis en œuvre dans les cinq pays du G5 Sahel ainsi que le Sénégal, a-t-il expliqué. « Le projet GARSI s’inscrit ainsi dans cette logique d’engagement de l’UE dans la politique de sécurité intérieure du Burkina Faso.

Il vise à accompagner les efforts des autorités dans le renforcement du maillage territorial grâce à la création et au déploiement sur le terrain d’unités robustes, mobiles et polyvalentes de la Gendarmerie nationale», a indiqué M. Vetter. Il a souligné que « l’objectif est d’optimiser les capacités opérationnelles des unités afin de leurs permettre d’accomplir leurs missions de sécurisation de contrôle du territoire et de protection des populations ».

Une vue d’ambulance réceptionnée par la gendarmerie burkinabè

Déployées en mai 2019 dans les localités de Toéni et de Barani à la frontière avec le Mali, les unités GARSI de part leur présence et leurs actions ont débouché sur des « résultats concrets et visibles » comme en témoignent les « chiffres d’arrestations des membres de groupes terroristes, des saisis de matériels (véhicules, moto, armement, etc.) ou la neutralisation d’engins explosifs improvisés qui sont trop souvent la cause de nombreuses victimes aussi bien du côté des populations civiles que des Forces de sécurité ».

Le Représentant de l’UE a rassuré que son institution travaille à la mise en œuvre de la seconde phase du projet GARSI qui se traduira par le déploiement de deux nouvelles unités opérationnelles à Mangodara et Iolonioro, ainsi que le renforcement des équipes des unités déjà existantes.

Le général de Division, Francisco Spadas, directeur du projet GARSI-Sahel, a rappelé que le projet GARSI a été créé au Burkina Faso en 2019 à Toéni et Barani. La phase 2 est en finalisation avec le déploiement de deux autres groupes GARSI à Mangodara et à Iolonioro, au Sud et Sud-ouest de cette partie du Burkina, faisant frontière avec le Mali, la Côte d’Ivoire et le Ghana. « 160 terroristes ont été interpellés en 2020 par les groupes de Barani et de Toéni qui combattent sans relâche les terroristes et les bandes des crimes organisés », a salué le général Francisco Spadas.

Le colonel, chef d’état-major adjoint de la gendarmerie a affirmé que « ce jour est un jour inoubliable, une grande satisfaction » pour le corps de la gendarmerie. « Un pareil évènement dans la gendarmerie si l’on retourne dans les archives, ce n’est pas évident qu’on en trouve », a poursuivi le colonel qui a réitéré la « reconnaissance et la satisfaction de toute la gendarmerie à l’égard des partenaires et des autorités pour les moyens qui sont alloués afin que les gendarmes puissent accomplir leur mission ».

Selon les coordonnateurs du projet GARSI 2 au Burkina Faso, c’est au total, c’est « 38 véhicules toyota (véhicules de contrôle, des pick-up d’intervention, des ambulances) » et des motos qui sont attendus pour les deux GARSI de Mangodara et de Iolonioro mais certains véhicules seront aussi destinés à renforcer les groupes de Toéni et de Barani dont les effectifs vont augmenter. En plus, « six camions et six blindés sont attendus pour les deux nouveaux groupes de Mangodara et Iolonioro plus un à Toéni » pour remplacer un blindé qui avait été partiellement endommagé lors d’une attaque.

Il y a également des « équipements de surveillance comme les drones, du matériel de transmission avec des téléphones satellitaires et tout l’équipement individuel des gendarmes du GARSI qui font partie » de ces équipements reçus. Il y a aussi « des gilets par balles avec une nouvelle génération de protection », ont-t-ils précisé.

A la suite de remise symbolique et des différentes allocutions, la cérémonie s’est terminée par une visite des équipements et du matériel suivi de photos de famille.

Par Bernard BOUGOUM