Accueil A la une Burkina: Me Farama et Chrysogone Zougmoré s’indignent contre les propos du ministre...

Burkina: Me Farama et Chrysogone Zougmoré s’indignent contre les propos du ministre Barry

0
Me Prosper Farama et Chrysogone Zougmoré

Me Prosper Farama et le président du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP), Chrysogone Zougmoré ont réagi, ce mardi 3 décembre 2019, face à la presse, contre les propos du ministre burkinabè des Affaires étrangères, Alpha Barry qui a estimé dans une radio locale, que dénoncer l’impérialisme équivaut à avoir la même posture que les « terroristes ».

Comparer ceux qui manifestent contre l’impérialisme et qui souhaitent le départ des troupes françaises du Burkina Faso à des « terroristes », n’a pas été du goût du défenseur des droits de l’homme Chrysogone Zougmoré et l’avocat Me Prosper Farama. Ils l’ont fait savoir à la conférence de presse entrant dans le cadre de la commémoration du 21ème anniversaire de l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo et de ses trois compagnons.  

Nous avons suivi les déclarations du ministre des Affaires étrangères avec beaucoup de tristesse. Pour un ministre de la République, il s’agit là de propos irresponsables et dangereux qui s’apparente à un appel à la répression, au pire, à un appel au meurtre des dirigeants de certaines structures associatives. Lorsqu’on estime que dénoncer l’impérialisme équivaut à avoir la même posture que les terroristes, c’est assimiler pratiquement les responsables et les militants de ces structures à des terroristes et appeler à les traiter comme tel. (Chrysogone Zougmoré)

Selon M. Zougmoré et Me Farama, les propos tenus par le ministre Alpha Barry sont « extrêmement graves », et ce fut l’occasion de dénoncer « l’incurie, l’irresponsabilité » qui serait « l’apanage des tenants du pouvoir actuel » au Burkina.

Ils estiment que les propos de M. Barry, sont de nature à « inciter à la haine et à la répression des militants des différentes structures » qui luttent contre l’impérialisme et le départ des troupes françaises du Burkina. Pour eux il serait « sage pour le ministre des Affaires étrangères de retirer purement et simplement ses propos ».

Quand moi j’écoute de telles déclarations, ça m’amuse quelque part. L’apanage de ces tenants du pouvoir actuel, c’est l’incurie, l’irresponsabilité. Ils sont incompétents notoirement. Ça crève le cœur, quand on est Burkinabè, de voir qu’on est dirigé par des gens de cette trempe. Dans un pays qui veut avancer, il doit y avoir un minimum de comportement… Si on est incompétent et qu’on ne peut pas régler le problème, le pouvoir n’est pas une obligation. On n’y a jamais conduit quelqu’un de force… Si on est incompétent on rend le tablier.  (Me Prosper Farama)

Le président du MBDHP a prévenu l’opinion que « si quelque chose arrive à un des responsables ou à un des militants des structures qui luttent pour l’indépendance véritable du Burkina Faso et qui demandent le départ des troupes françaises du Burkina », ils sauront « où aller demander des comptes ».

Par Daouda ZONGO