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Burkina: « Oser changer, ou périr! »

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Ceci est un écrit d’un citoyen burkinabè, Cheick Fayçal Traoré, Manager de Projets. Réagissant à la situation nationale, il fait là, un appel à un changement à plusieurs niveaux, sinon, à l’en croire, il y a péril en la demeure.
OSER CHANGER OU PERIR
Les derniers évènements sécuritaires vécus par notre pays, ont fondamentalement et durablement perturbé les systèmes en place et obligent à changer le logiciel de développement encore en vigueur. Nous sommes obligés de faire autrement, si nous voulons encore exister comme « Nation » selon les termes du retour à notre territorialité retrouvée en 1947. Ce fut déjà un combat à cette époque, bien de nature différente, il en est encore ainsi aujourd’hui. Notre avenir commun un enjeu, comme pour faire échos à l’avertissement de Norbert ZONGO « personne n’aura un avenir dans un pays qui n’en a pas ». Il est évident que les vieilles recettes produiront le même effet et sans l’acceptation du sacrifice vrai, certes douloureux, mais capitale, l’abîme ouvre grandes ses vannes.
Nous devons oser le « CHANGEMENT » vrai et dès maintenant.
  • La gouvernance ne doit plus jamais être la même. Elle doit inscrire à son cœur la vertu, repositionner la centralité de nos valeurs fondatrices d’intégrité, de courage et d’honneur. Elle doit donner toute la place à l’inclusivité. Nous celles politiciennes, bien souvent à l’avantage d’individus totalement aux antipodes des aspirations du peuple, mais bien celle qui crée les conditions pour la participation de tous à tous les niveaux de l’échelle décisionnelle. On ne peut plus continuer à priver le Burkina d’une partie de ses capacités et de ses forces (qu’elle soit féminine, jeune, de la diaspora…).
  • Remobiliser les forces pour les batailles à venir. Des signaux forts sont impérieux dans le long chemin vers « Nous ». Se retrouver, se réconcilier exige absolument de faire des sacrifices. Le sacrifice de la vérité, celui d’assumer ses actes, celui d’accepter regarder de l’avant tout en n’oubliant pas le passé, mais s’en servir pour que « plus rien ne soit comme avant ». Le temps de ce sacrifice est arrivé.
  • Savoir et être. Lorsque le Dr Rasablga OUEDRAOGO, affirme que notre « Etat ne valorise pas la connaissance », il pointe du doigt un mal profond. La société elle-même est-elle formatée pour se remettre souvent en question et mieux orienter l’avenir ? Nous devons rechercher et valoriser le savoir, au risque de péril, même si Dieu est des nôtres. Mieux, nous devons en faire notre allié permanent dans l’action quotidienne. A quoi sert-il de savoir, si cela n’irrigue pas notre être et n’influence nos faits et gestes ?
La liste des choses à faire peut s’étaler en longueur, mais comme le plus long et le plus beau des voyages, il commence par un pas, alors, nous proposons que les premiers de cette nouvelle aventure, conduit par ceux à qui les destinées du pays sont confiées, soient :
  • Un gouvernement dont l’évocation, fait référence à la vertu. Il doit transpirer la vertu, les valeurs auxquelles notre société aspire. Solidarité (soudé), intégrité, patriotisme, fierté et détermination. L’exemple sera alors donné d’en haut.
  • En plus de répondre à l’hydre terroriste de manière pertinente (avec tous les acteurs, pas que « sécurocrates »), poursuivre avec force l’action de développement et développer un réel programme de retour aux valeurs, de formatage du nouveau Burkinabè par des actes concrets.
  • Oser explorer, le tandem intergénérationnel des compétences de notre pays. L’énergie et l’ingéniosité des jeunes, la perspicacité des femmes et l’expérience des ainés, d’ici et d’ailleurs pour bâtir un Burkina retrouvé et résolument débout. Ces deux réflexions du Pr Joseph KI-ZERBO : « Une société qui renonce à prendre en charge sa jeunesse et à la doter des outils d’une promotion optimale, enterre son propre avenir. C’est une société suicidaire. » et de cet autre homme politique : « Il nous faut donner la place aux jeunes, avec des idées plus neuves … Si on ne le fait pas, nous allons entrer dans une période d’insécurité aggravée ». N’attendons pas de voir réaliser ces prédictions loin d’être reluisantes. Sachons agir maintenant.
Assurément, le peuple saura se remettre au travail, porter l’action de développement et cela pourrait arriver, identifier et mettre hors d’état de nuire ceux qui viendraient à agir contre ce nouvel élan.