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Burkina: pourquoi une grâce présidentielle?

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Une vue du palais de justice de Ouagadougou

Les lignes qui suivent, donnent des explications sur la grâce présidentielle au Burkina, son fondement juridique et disent qui peut en bénéficier. 

La grâce présidentielle est une mesure prise par le président du Faso dans l’optique de réduire ou de supprimer une peine de prison. Traditionnellement donc, le président du Faso, à l’occasion du nouvel an peut accorder des remises de reliquat de peine ou la réduction du quantum des peines des personnes condamnées à des peines d’emprisonnement fermes à l’issue d’une décision de justice devenue définitive.

Le fondement juridique de cette grâce que le président accorde aux détenus condamnés est consacré par la Constitution du 2 juin 1991 en son article 54 qui stipule comme suit : « le président du Faso dispose du droit de grâce. Il propose les lois d’amnistie ». En outre, la loi n°10-2017/AN du 10 avril 2017 portant régime pénitentiaire au Burkina Faso et le décret n°160 du 18 avril 1961 réglementant le droit de grâce, en assurent l’application.

Il est important cependant de mentionner qu’une différence substantielle existe entre grâce présidentielle et amnistie, même si toutefois, elles sont évoquées concomitamment dans l’article 54 de la Constitution. Il ne faut donc pas les confondre :
– La grâce est une mesure individuelle (laissée à la seule discrétion du président du Faso) qui dispense d’exécuter la peine mais n’efface pas la condamnation. Elle n’entame pas la culpabilité du condamné qui demeure toujours responsable pénalement vis-à-vis des faits qui lui sont reprochés.
En conséquence le casier judiciaire du condamné, mentionnera toujours les peines que ce dernier a écopées.
– L’amnistie, quant à elle, provient d’une loi votée par l’Assemblée nationale dont l’ultime effet est d’effacer les condamnations prononcées.

Qui peut bénéficier du droit de grâce ?

Les bénéficiaires du droit de grâce sont des personnes privées de liberté et incarcérées dans les maisons d’arrêt et de correction, à l’issue d’une décision de condamnation devenue définitive (c’est-à-dire en l’absence de toute voie de recours). Les bénéficiaires doivent avoir purgé la moitié de leur peine au moins et sont choisis en fonction des critères tenant à la précarité de leur santé, à l’âge de la minorité pénale ou de la vieillesse, à l’intérêt porté aux travaux…

L’année 2018 ouvrira peut être la porte des prisons à certains détenus condamnés, ou annoncera au moins, la réduction des peines à d’autres. Cependant pour ce faire, il faudra que le président du Faso use de son droit de grâce, que lui consacre la constitution du 2 juin 1991 en son article 54.

Source : Direction générale de la politique criminelle et du sceau (DGPCS) / Ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique