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Burkina/Putsch: «Notre pays n’en pouvait plus de la gestion calamiteuse» (Mvt rupture positive)

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Léonce Koné (ph. d'archives)

Le mouvement Rupture positive/3R consécutive, à la suite de la prise du pouvoir par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), a indiqué que le Burkina « n’en pouvait plus de la gestion calamiteuse », dans une déclaration transmise à Wakat Séra ce mardi 25 janvier 2022.

Déclaration du Mouvement rupture positive/3R consécutive à la prise du pouvoir par le MPSR

Comme la plupart des burkinabè, nous savons peu de choses du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) qui a pris le pouvoir dans notre pays, en cette journée décisive du 24 Janvier 2022. Nous ne connaissons pas encore l’identité de ses membres, en dehors de celle de son Président, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, qui a la réputation d’être un officier compétent, sérieux et courageux. Sur les orientations et les projets de ce groupe, nous ne savons que ce qui ressort de la brève déclaration qui a été lue par son porte-parole pour annoncer à la Nation burkinabè la fin du régime du Président Roch Marc Christian Kaboré et l’accession au pouvoir de nouveaux dirigeants. C’est peu, mais la teneur de ce texte sobre, équilibré et responsable est suffisante pour nourrir des espoirs raisonnables sur l’avènement d’une meilleure gouvernance, salutaire pour le Burkina Faso, au moment où il en a le plus grand besoin.

Ce que nous savons avec certitude, en revanche, c’est que notre pays n’en pouvait plus de la gestion calamiteuse qu’il a connue durant les 6 années du régime du Président Roch Marc Christian Kaboré, marquée du sceau du dilettantisme, de l’incompétence, du favoritisme, de la corruption et du sectarisme. Il en est résulté un pays fracturé par de multiples divisions, soumis à des dirigeants adeptes de la pratique qui consiste à exacerber les haines pour régner, plutôt que de favoriser la cohésion nationale pour opposer un front uni au terrorisme et aux défis du développement.  Plus grave que tout, il en est résulté un pays exsangue, avec une armée démotivée, mal préparée à faire face à la guerre contre le terrorisme djihadiste.

Ce qui s’est soldé par la perte du contrôle de l’Etat sur plus de la moitié du territoire national et par des exodes intérieurs massifs. A quoi s’ajoute une dérive autoritaire, illustrée par les interdictions de manifester, les arrestations arbitraires, les suspensions répétitives des communications sur internet. Tout le monde savait que cela ne pouvait pas durer dans un pays où la population, pour être pauvre, n’en est pas moins lucide et attachée au respect de ses libertés fondamentales, comme à l’intégrité de ses gouvernants. Seuls les membres du régime au pouvoir pouvaient se bercer de l’illusion que les choses pourraient continuer ainsi jusqu’en 2025, voire au-delà, au prix de quelques replâtrages, assortis de fausses promesses.

La promesse de changement, de « rupture positive », qu’apporte le MPSR était attendue de tous. La déclaration qu’ils ont faite dit l’essentiel en peu de mots : remobilisation des troupes  et des citoyens pour accentuer la lutte contre le terrorisme, rassemblement des énergies des burkinabè dans une politique de cohésion nationale plus active et plus sincère, lutte effective et  vigoureuse contre la corruption, amélioration de la gouvernance, protection des libertés publiques et des droits humains, respect des engagements internationaux, disposition à entretenir des relations harmonieuses avec la communauté internationale, volonté de restaurer l’ordre constitutionnel dans un délai raisonnable, en concertation avec les forces vives de la Nation. Nous approuvons le choix qu’a fait le MPSR de traiter avec dignité les membres du régime déchu qui ont été placés provisoirement en détention et espérons qu’ils seront traités conformément aux lois en vigueur dans cette matière. Nous le félicitons d’avoir su veiller à ce que sa prise du pouvoir se réalise sans aucune perte en vie humaine. Tout cela en dit long sur les auspices favorables qui accompagnent l’avènement de ce nouveau pouvoir transitoire.

Le MPSR a demandé le soutien des burkinabè pour mener à bien le lourd chantier qu’il s’est assigné. Le Mouvement Rupture Positive/ 3R est résolu à lui apporter activement ce soutien, qui répond à ses propres aspirations et relève d’un devoir patriotique.

Pour le Mouvement RP/3R,

Le Président du Conseil Exécutif

Léonce Koné