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Burkina/Réconciliation: un parti de l’opposition demande la «suppression» du HCRUN et du HCDS

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Les animateurs de la conférence de presse

La Marche pour la Patrie (LMP), un parti de l’opposition politique burkinabè, a demandé ce samedi 27 février 2021, face aux journalistes à Ouagadougou, dans le cadre du processus de la réconciliation nationale, la « suppression » de certaines institutions étatiques qu’elle juge budgétivores, mais aussi des doublons, à savoir le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) et le Haut Conseil du Dialogue Social (HCDS).

Basée plus à Koudougou dans la région du Centre-ouest, ce parti a dit rencontrer la presse pour se prononcer sur des sujets d’actualité au plan national. Les élections présidentielle et législatives du 22 novembre dernier, le gouvernement Dabiré II et la création d’un portefeuille ministériel consacré à la réconciliation nationale et la cohésion sociale, la limitation des partis souhaitée par le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, ont été, entre autres, les points saillants de cette face à face avec les hommes et femmes de médias.

« La réconciliation nationale doit être réelle. Quant à l’homme (Zéphirin Diabré, ex-leader de l’opposition politique, NDLR) qui doit commander ce navire nous croyons en son potentiel car il peut franchement s’il le veut, et s’il a carte blanche, être celui qui réconciliera tous les filles et  fils de la nation », a affirmé Paul Zongo, le président de LMP.

Cependant, a poursuivi M. Zongo, « certaines institutions (HCRUN, Haut conseil, etc.) doivent être supprimés et les rapports des différents dossiers mis à la disposition du ministre d’Etat chargé de la Réconciliation, car l’Etat lui aussi doit revoir son train de vie », attendant des autorités politiques « des cas écoles en matière de sanctions, tout en dotant l’appareil judiciaire des moyens adéquats pour bien mener sa mission ». Enfin la LMP souhaite que la réconciliation nationale souhaitée et engagée par le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, « se base sur des modèles qui existent dans nos sociétés traditionnelles ».

Sur la question de la limitation du nombre des partis et formations politiques posées par le premier responsable de l’Assemblée nationale, Paul Zongo ne passe pas quatre chemins pour dire ses vérités. « La pléthore de partis ne pose pas problème en principe », selon lui, estimant que « c’est trop facile d’être au perchoir et de dire qu’il y a trop de partis » au Burkina Faso.

« Le combat pour les jeunes dans les partis est rude. Les jeunes dans les partis ont du mal à être placés sur les listes pour les élections. Or beaucoup d’anciens ont montré leurs limites. Mais ils ne sont pas prêts qu’on prenne leur place. A la marche pour la patrie, nous on a décidé de prendre notre responsabilité », a-t-il soutenu. Bien que jeune car né en mars 2019, « le parti a voulu apprendre par l’exercice du terrain, avec ses propres ressources humaines et en fonction de ses propres moyens », ont laissé entendre les conférenciers.

C’est d’ailleurs pourquoi, a justifié son président, le LMP « n’a soutenu aucun candidat à la présidentielle, malgré les nombreuses demandes qu’(il) a reçues de candidats et de partis politiques de les accompagner ». « Nous sommes fiers d’avoir appris par nous-mêmes sur le terrain. Notre participation aux législatives visait à faire connaître le parti, à avoir de l’expérience, cela nous a permis de parcourir le pays et de connaître de façon fidèle et profonde les réalités du pays. Quand on allait pour les législatives, on a avait même pas dix mois de d’existence », a dit Paul Zongo.

« Il faut qu’on prenne la jeunesse au sérieux. Qu’on nous permette d’essayer. Vous voyez à longueur de journée, les jeunes tournent avec des articles pour vendre. Ils ne mendient pas. Ils demandent juste de la volonté politique pour les accompagner de façon formelle à amorcer le développement », a martelé le président de LMP. Pour lui, en fin de compte, « il n’y a pas de souci si on veut réduire le nombre des partis politiques. Pourvu que les jeunes soient représentatifs au sein des partis ».

Par Bernard BOUGOUM