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Burkina/Refondation de l’Etat: « Culture, compétences et engagement doivent être les leviers … » (Bassolma Bazié)

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« Culture, compétences et engagement doivent être les leviers sur lesquels nous devons nous appuyer pour être sûr de disposer de ressources humaines de qualité pour accompagner l’œuvre de la refondation de l’Etat ». C’est ce que le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale Bassolma Bazié a donné comme réponse au cours de sa communication sur la problématique posée à travers le thème principal de la 6ème édition du « Café RH » : « Refondation du Burkina Faso : Quelles ressources humaines pour les organisations publiques et privées ? »,  le samedi 10 septembre 2022, à Koudougou. 

Président de la cérémonie, Bassolma Bazié a souligné dans son intervention que du bilan de la situation actuelle du Burkina Faso, il ressort sur les plans social et économique, une fracture profonde du fait de l’exclusion de pans entiers de la société burkinabè de l’accès au minimum vital, alors qu’une minorité de privilégiés de la République concentrait entre leur main l’essentiel de l’économie et des ressources nationales.

Cette crise de la gouvernance, a-t-il poursuivi,  a progressivement accentué le fossé entre gouvernants et gouvernés et décrédibilisé les institutions et les mécanismes de régulation sociale. A cette situation, s’ajoute les fortes menaces sécuritaires du fait de l’émergence de groupes terroristes, du grand banditisme transfrontalier et des trafics en tout genre.

Dans un tel contexte, selon lui, on pourrait penser que toute réforme politique et institutionnelle devrait essentiellement être orientée vers la refondation de l’État et de la gouvernance en vue de construire un Burkina réconcilié avec ses citoyens autour des valeurs de justice, de solidarité, d’unité dans la diversité, la tolérance, l’intégrité, la loyauté.

« L’administration en tant que moteur de développement a donc un rôle central à jouer dans cette situation. Il est donc aujourd’hui plus que nécessaire de se questionner sur les ressources humaines qu’il faut pour assumer cette refondation » ajoute-t-il. 

Pour répondre à cette préoccupation, le ministre en charge du travail a axé sa communication sur trois leviers :  la culture, la compétence et l’engagement.

Pour lui, le premier pilier sur lequel il faut insister, c’est la culture, clé de voûte de la refondation.

« Par culture, nous faisons référence aux valeurs que devront avoir en commun les RH. Il s’agi de l’intégrité, de la probité, du patriotisme et de l’honnêteté.  Ces valeurs doivent être aujourd’hui celles de l’agent public et du privé.

Pour asseoir un minimum de cohérence interne de l’administration et réussir la refondation, il faut donc s’assurer de réintégrer cette culture au sein de nos administrations avec objectif de garantir la neutralité et l’impartialité dans la délivrance des services aux clients et réconcilier l’administration avec ses administrés », dit-il.

Les compétences sont le deuxième pilier à valoriser. En effet, travailler à mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut doit être aujourd’hui le leitmotiv de la gouvernance. Il faut accorder la place qu’il faut à la méritocratie et dépolitiser l’administration. 

L’œuvre de refondation nécessite des hommes de valeur et des ressources humaines compétentes. Il convient d’imaginer un nouveau dispositif de gestion des compétences qui implique de faire appel à toutes les compétences de la Nation où qu’elles soient. Il faut donc se poser des questions essentielles à savoir :

-comment développer une vision anticipée des compétences indispensables pour accompagner l’œuvre de refondation ? 

-comment attirer et sélectionner les RH de la diaspora ?  

-comment transformer les dispositifs traditionnels de recrutement, de formation et de gestion de carrière pour proposer un parcours personnalisé et fluide qui permette le développement de ses compétences ?

La réponse à ces questions commence par une réforme de notre dispositif de GRH afin de faire face à ces défis.

Enfin, l’engagement est le troisième pilier sur lequel repose l’œuvre de refondation. Avoir des RH engagés accroît de manière significative la capacité à transformer en permanence. Pour permettre l’engagement des RH, nous devons apprendre à œuvrer en permanence à rétablir la confiance et à donner espoir, à garantir le succès et la motivation ainsi que l’amélioration continue des conditions de travail.

Tout ceci, a t-il précisé, doit être inscrit autour d’un plan de communication afin d’induire le changement voulu. Pour étayer cela il a pris l’exemple des 8 étapes de changements de kotter : -créer de l’urgence ;

-former une coalition puissante ;

-créer une vision de l’Etat futur ;

-communiquer la vision-inciter à l’action ;

 -générer des victoires à court termes ;

-consolider du succès pour plus de changement ;

 – ancrer les nouvelles approches dans la culture d’entreprise.

Café RH est un évènementiel organisé par le Réseau des professionnels de la gestion des ressources humaines du Burkina Faso, en collaboration avec le Ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale. Cette 6ème édition qui se tient du 8 au 10 septembre 2022, à Koudougou, a été animée par des panélistes sur différentes thématiques. 

DCPM/MFPTPS