Accueil A la une CAN 2023: qui veut gâcher la fête d’Alassane Ouattara?

CAN 2023: qui veut gâcher la fête d’Alassane Ouattara?

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Face au Mozambique, l'Egypte n'a dû son salut qu'à Mo Salah sur un pénalty

Une cérémonie d’ouverture de grande classe, suivie d’un match d’ouverture victorieux dans un somptueux stade olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé. La Côte d’Ivoire qui accueille, du 13 janvier au 11 février, la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations de football 2023, est partie pour figurer dans l’annale des meilleurs pays organisateurs de cette compétition. Ce ne sera que le mérite reconnu d’une nation qui voit grand et s’est toujours illustrée comme un des phares de la sous-région, pour ne pas dire du continent, en matière d’événementiels.

Rien n’a été laissé au hasard! Même les échangeurs, les autoroutes et tunnel, ouverts au public récemment ou non, ont ébloui les nombreux étrangers qui ont, par ailleurs bénéficié d’une hospitalité dont seuls les Ivoiriens semblent avoir le secret. L’incontournable et séculaire «AKWABA». Tout va donc bien dans le meilleur des mondes possibles! Non, tout n’est pas vraiment pour le mieux! La grosse tâche noire et indélébile qui pourrait enlaidir cette belle fête annoncée du ballon rond, s’appelle le manque de billet d’entrée!

Alors que pour certains matchs, notamment celui d’ouverture qui a vu la victoire des Eléphants de Côte d’Ivoire qui ont dominé, 2-0, la Guinée Bissau, les organisateurs ont déclaré qu’il n’y avait plus de billets disponibles, on s’est retrouvé, ce samedi 13 janvier, avec un stade à moitié vide, ou à moitié plein pour faire positif. Pour un joyau d’Ebimpé conçu pour accueillir un public d’au moins 60 000 spectateurs, seulement 36 858 personnes ont été dénombrées. Ce fut le même constat amer pour les autres rencontres de ce dimanche, avec des assistances comprises entre 8 000 et 11 000.

Libérez les billets!

L’écart entre la capacité des enceintes sportives et le nombre des spectateurs, s’il n’est pas catastrophique n’en n’est pas moins abyssal. A qui la faute? En attendant que les responsabilités soient situées suite à des investigations poussées du Comité d’organisation de la CAN (Cocan) et de la Confédération africaine de football (Caf) qui se sont réunies en toute urgence ce dimanche, les doigts sont pointés vers des réseaux mafieux qui ont fait le plein de billets, afin de les revendre à des coûts exorbitants, sur un marché parallèle. Une pratique qui éloigne le public des stades, les commerçants véreux, vendant ces billets à des prix hors de portée de la bourse des véritables amoureux de ce sport populaire et rassembleur qu’est le football.

Les achats de billets Corporate, c’est-à-dire, ces tickets que se sont procurés, en lots, des sociétés et autres entreprises qui les ont distribués à leurs employés et des partenaires, ne sont pas non plus exempts de reproche. Le couac, les détenteurs de billets offerts par les bons samaritains, préfèrent aux embouteillages et le bruit des véritables amoureux du ballon rond, le confort de leurs canapés et des écrans grandeur nature de leurs postes téléviseurs, pour suivre les matchs. D’ailleurs, du football, les supporters de salon ignorent parfois tout, criant pénalty à la place du corner ou but alors que l’arbitre a sifflé un hors-jeu. Il est temps pour le COCAN et la CAF de sauver ce qui peut encore l’être, afin de libérer les billets pris en otages, au risque que tous les matchs à venir se jouent les gradins vides. Il n’y a plus de temps à perdre pour redonner aux vrais supporters, leur CAN!

Sale dimanche pour les favoris

En attendant que le public, le vrai, puisse avoir accès aux stades, ce sont les favoris qui ont subi la loi des équipes dites «petites». Tout a commencé par le Nigeria du Ballon d’or africain, Victor Osimhen, trois étoiles, qui a eu toutes les peines du monde pour arracher le point du nul face à la Guinée Equatoriale qui a mené 1-0. Ensuite, alors que tous attendaient que les Pharaons d’Egypte de l’immense Mo Salah, sept étoiles, ne fasse qu’une bouchée des Mozambicains, ce sont leurs adversaires qui ont mené les débats, ne se faisant rattraper que dans le temps additionnel sur un pénalty généreux, offert aux hommes venus du Nil. Et pour boucler la boucle des favoris en difficulté dès leur entrée en lice, ce sont les Requins bleus du Cap-Vert qui ont avalé des Black Stars du Ghana, quatre étoiles, sur un score de 2-1.

Comme quoi, le football ne se joue plus sur la nostalgie des grandes victoires et des noms qui faisaient peur. Le nivellement des valeurs a fait son œuvre et les gagnants annoncés de cette 34e CAN savent ce qui les attendent, s’ils ne veulent pas passer à la trappe dès le premier tour.

Un favori prévenu, qu’il s’appelle, Maroc, Sénégal ou Cameroun, en vaut deux!

Par Wakat Séra