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CDP: le parti de Blaise Compaoré fait sa rentrée politique le 18 novembre

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Les membres du comité d'organisation de la rentrée politique du CDP

Le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), parti fondé par l’ex-président burkinabè, Blaise Compaoré chassé du pouvoir fin octobre 2014, a animé ce lundi 12 novembre 2018, une conférence de presse pour annoncer la tenue de sa rentrée politique 2018/2019 le 18 novembre prochain à la Maison du peuple de Ouagadougou. Les responsables du comité d’organisation de cette manifestation de l’ex-parti au pouvoir, ont saisi l’opportunité pour dresser un tableau sombre de la gestion du pouvoir actuel qui a augmenté de 75 FCFA le coût du litre des hydrocarbures.

La rentrée politique est un moment fort, un moment important dans la vie d’un parti comme le CDP qui a géré les affaires de l’Etat burkinabè pendant 27 ans sous le règne de Blaise Compaoré, a rappelé le président du comité d’organisation, Aboucacar Sanou, secrétaire général à l’organisation de la troisième force politique du Burkina. « C’est un rendez-vous annuel d’engagement et de détermination renouvelés. Elle est le lieu pour les militants de dynamiser et de revivifier leur adhésion et attachement aux idéaux du parti », a signifié M. Sanou qui a ajouté que « c’est aussi et surtout la rencontre de haut niveau du parti qui consacre la ligne directrice des actions à mener dans l’année qui débute ».

La rentrée politique est donc un « espace de remobilisation générale des militants pour un CDP toujours plus fort, toujours plus conquérant, toujours plus proche des aspirations des populations », a-t-il renchéri, notant que cette année, elle se tient dans un « contexte national des plus inquiétants marqué par une fragilisation sans précédent de l’État. Aujourd’hui nul ne sait où va le pays ».

Aboubacar Sanou, secrétaire général à l’organisation du CDP

« Des parties entières du territoire sont contrôlées par des forces obscures de tout genre, terroristes, bandits de grand chemin, trafiquants de drogue ; des populations entières sont délaissées et abandonnées à leur triste sort, vivant ainsi constamment dans la peur ; des services publics relevant des domaines de souveraineté de l’’État telle que la justice ferment dans l’indifférence totale, coupable et complice des tenants du pouvoir d’État, l’autorité de l’État, comme tout le monde le sait, ici, ne reste plus qu’un leurre », a-t-il énuméré comme difficultés que le pays traverse.

Pour le CDP, « l’extrême souffrance des populations semble être le dernier souci du pouvoir du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) comme le montre si bien la cynique, brutale et démesurée décision gouvernementale d’augmenter le prix du carburant à la pompe de 75 francs CFA ».

L’ex-majorité a dénoncé la gouvernance caractérisée par la « gestion des plus obscures des marchés publics, la volonté manifeste d’étouffer tout opérateur économique non affilié au MPP, l’extrême politisation de l’Administration publique et la corruption à ciel ouvert, les gouvernants actuels par des actes inconséquents et inconsidérés ne cessent d’hypothéquer le climat social » de même que « les sombres stratégies engagées par le pouvoir (en place) pour la liquidation des syndicats qui osent encore la critique constructive et la tentative d’imposition d’un Code électoral inique et scélérate ».

Face à « cette situation dramatique dans lequel le régime a plongé le pays », le CDP « interpelle et appelle tous les Burkinabè à un sursaut patriotique pour sauver la nation menacée dans ses fondements ».

C’est pourquoi, le thème de sa Rentrée politique s’intitule : « Face aux défis actuels et futurs, bâtissons un CDP uni, solidaire et conquérant ». Il s’agira à travers ce thème, pour ses membres de révéler « tout le danger auquel la gouvernance politique scabreuse du MPP expose toute la nation et susciter une prise de conscience collective non seulement de tous les militants du CDP aussi et surtout de tout le peuple burkinabè ».

En rappel, le CDP a tenu son Congrès ordinaire à Ouagadougou les 4 et 5 mai 2018, lequel Congrès a établi une nouvelle direction porteuse de « vision nouvelle dans un fort esprit de collégialité, de servitude à la tête du parti », selon le comité d’organisation. La rentrée politique doit permettre donc au parti de « se renforcer dans ses racines, de se remobiliser profondément pour s’attaquer victorieusement aux défis du moment et du futur », a conclu Aboubacar Sanou.

Par Bernard BOUGOUM