Accueil Editorial Centrafrique : triste retour des forces du mal !

Centrafrique : triste retour des forces du mal !

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Vite le retour de Bangui la Coquette (Ph. camer.be)

Enlevés, assassinés et mutilés ! Triste sort pour ces casques bleus dont le seul tort a été de rencontrer sur leur chemin des humains comme eux, mais d’une sauvagerie sans commune mesure.  Qu’ils soient des éléments d’un lugubre groupe d’auto-défense ou des personnages vils et sanguinaires  dits anti-balakas, les auteurs de cette tuerie bestiale doivent être retrouvés où qu’ils se terrent pour être punis à la hauteur de leur lâche fait de guerre. Cette énième forfaiture d’individus allergiques à tout environnement de paix ne doit pas rester impunie, non seulement en hommage aux cinq casques bleus atrocement envoyés ad patres et de leurs huit frères d’armes blessés,  mais surtout pour annihiler toute autre tentative du genre contre les hommes de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca) et contre les populations civiles. Le tribut payé par la Minusca, dans cette noble et salvatrice entreprise de paix commence à être trop lourd. Déjà en août 2015, cinq soldats rwandais de cette mission avaient trouvé la mort et huit autres blessés dans une fusillade à Bangui, quand un élément de leur propre contingent a ouvert le feu sur eux feu, avant d’être lui-même abattu. En janvier 2017, dans le sud-est du pays, ce sont deux casques bleus marocains qui seront tués et un autre blessé, dans des tirs nourris orchestrés par un groupe alors non identifié. Et la comptabilité macabre s’est poursuivie ce lundi 9 mai, avec à la manœuvre, de sordides et funestes anti-balakas en manque de publicité.

Pourtant, on croyait la Centrafrique sortie de ce cycle meurtrier de guerres civiles et de cette folie sanglante qui s’est emparée de communautés et ethnies ! On était persuadé que le quotidien fait de violents combats entre sélékas et anti-balakas qui ont endeuillé presque toutes les familles centrafricaines et jeté un grand nombre sur les chemins douloureux de l’exil, était désormais rangé dans les placards des mauvais souvenirs de ce pays qui mérite enfin le développement. Sous la houlette de la communauté internationale, les Centrafricains ont même réalisé l’exploit d’organiser des élections et de se donner un président sorti des urnes et avaient commencé à réécrire des pages plus exaltantes de l’histoire de leur pays. Mais visiblement, l’archange n’aura veillé sur son peuple que le temps que les vieux démons se réveillent. En effet, Faustin-Archange Touadéra et son gouvernement auront encore fort à faire pour désarmer les cœurs et surtout mettre définitivement fin aux desseins noirs de politiciens encore tapis dans l’ombre et manipulant sans vergogne  ces groupuscules qui soumettent la Centrafrique à l’instabilité. L’heure est plutôt à l’union sincère des fils et filles de ce pays de 4,9 millions d’habitants se partageant également un territoire de 622 984 km2 mais jouissant inégalement des nombreuses ressources naturelles comme l’uranium, le diamant, l’or et le pétrole. Richesses qui suscite énormément de convoitises, de l’intérieur comme de l’extérieur. C’est donc une véritable lutte de tous les jours pour ne pas livrer la Centrafrique à la voracité de prédateurs qui voudraient bien profiter encore des soubresauts socio-politique pour dépecer le corps malade d’une longue période qui a vu un chapelet de guerres civiles se succéder.

La Centrafrique, à la lumière des dernières attaques contre la Minusca demeure encore un Etat fragile sur lequel il importe de veiller comme du lait sur le feu. Il urge surtout de doter les forces onusiennes de moyens conséquents pour faire face aux agressions de forces nuisibles d’où qu’elles proviennent. De plus, dans ce pays où tout est à reconstruire, il faudra mettre un accent particulier sur le volet sécuritaire, par la remise en selle d’une armée républicaine forte départie de toute couleur ethnique. Et enfin, la tâche la plus titanesque pour les Centrafricains, sera de parvenir au désarmement des cœurs, condition sine qua non pour réunir tous les doigts centrafricains en vue de boucher tous les trous de la jarre.

Par Wakat Séra