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Code du travail au Burkina: des syndicats pour l’adoption d’«une loi sociale plus juste»

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Des membres de l'UAS

L’Unité d’action syndicales (UAS) a rencontré, le mardi 9 novembre 2021, la presse à Ouagadougou. Face aux femmes et hommes de médias,  elle s’est exprimée sur la relecture de la loi 028 portant Code du travail. Elle a souhaité que cette révision le rende « juste » et « respectueux des droits fondamentaux au travail ». Egalement elle a réagi sur la situation sécuritaire dans laquelle se trouve le Burkina Faso, la privatisation de l’Aéroport et le mouvement d’humeur des travailleurs de la mairie centrale de la capitale burkinabè.

Les organisations syndicales réunies au sein de l’Unité d’action syndicales (UAS) se sont prononcées sur un certain nombre de questions dont la révision du Code du travail. Pour elles, «cette relecture est une occasion offerte à tous les acteurs, notamment l’Assemblée nationale, d’adopter une loi sociale plus juste, à visage humain, respectueuse des droits fondamentaux au travail et gage de paix sociale».

Et pour cela, craignant que le Code ne soit une fois de plus modifié, comme en 2008 malgré le consensus trouvé entre le patronat et le mouvement syndical, pour livrer les travailleurs à l’exploitation et aux abus de leurs employeurs, a interpelé la Représentation nationale, à travers une lettre ouverte en date du 3 novembre 2021, afin qu’elle «agisse avec patriotisme en décidant du contenu du nouveau Code du travail».

Bassolma Bazié au milieu

«Il importe de souligner que dans le processus de révision en cours, les concertations entre les partenaires sociaux, les amendements portés ont abouti à des innovations positives dans le projet, même si les propositions de l’UAS allaient au-delà», a fait savoir Bassolma Bazié, porte-parole de l’Unité d’action syndicale.

Selon M. Bazié, «ces innovations, même si elles ne donnent pas entièrement satisfaction à l’UAS, constituent des avancées par rapport aux dispositions de 2008» et il faut «rester sur la garde» pour qu’elles ne soient pas soustraites au moment de l’adoption du nouveau Code.

En ce qui concerne la situation sécuritaire, l’UAS dit «oser croire qu’un plan de riposte plus conséquent va être incessamment mis en œuvre et que l’attentisme (…) sera vite corrigé». «Pour nous, il est plus qu’urgent de se pencher sérieusement sur cette question de l’insécurité dont souffrent les populations de localités de plus en plus nombreuses et ce, dans la quasi-totalité des régions du pays», a dit le porte-parole de l’UAS.

L’Unité d’action syndicale a, à l’occasion, salué la mémoire des travailleurs, des populations et des Forces de défense et de sécurité victimes du terrorisme qui gagne du terrain chaque jour.

Photo de famille

Pour ce qui est du mouvement des travailleurs de la mairie de Ouagadougou, l’UAS exprime son soutien à ces agents qui exigent des autorités, un traitement diligent de leur dossier. Cela fait plus d’une année, que ces travailleurs manifestent pour revendiquer leur droit, notamment, le paiement d’arriérés de salaires, et la déclaration à la Caisse nationale de sécurité sociale.

Pour l’UAS, cette situation «déplorable», «n’honore pas l’image d’un pays qui se dit vivre un Etat de droit».

Sur la question de la privatisation de l’aéroport en construction à Donsin, l’Unité d’action syndicale a félicité les membres du Collectif syndical de l’aéronautique pour leur «unité, leur vigilance, leur engagement et leur détermination». «Toutes les preuves réunies par le Collectif des syndicats de l’aéronautique indiquent de la part des autorités le mépris, le non-respect des engagements, la braderie des intérêts du pays», a déclaré Bassolma Bazié.

Tout en les encourageant à poursuivre la lutte, l’UAS compte «suivre de très près ces questions nodales» et continuer «d’interpeller les autorités sur leur rôle régalien dans la défense de la patrie à tous les niveaux».

Par Daouda ZONGO