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Code électoral: Ablassé Ouédraogo suggère une deuxième lecture

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Le président du parti d'opposition Le Faso Autrement, Dr Ablassé Ouédraogo (Ph. ivorian.net)

Le président du parti Le Faso Autrement, Ablassé Ouédraogo, dans ce message, réagit à la décision du Conseil constitutionnel portant sur le recours en inconstitutionnalité de certaines dispositions du nouveau Code électoral par un groupe de députés de l’opposition. Il demandé une deuxième lecture de la loi querellée.

Le Conseil Constitutionnel, saisi du recours en inconstitutionnalité de certaines dispositions du code électoral notamment les articles 52 et 72 par un groupe de 36 députés de l’Opposition, a dans sa décision N° 2018-028/CC du 17 aout 2018, déclaré la loi N°035-2018/AN du 31 juillet 2018 portant modification de la loi portant code électoral au Burkina Faso entièrement conforme à la Constitution.

Rappelons que l’objet du recours portait sur les pièces de votation, le confinement des lieux de vote, le fichier électoral et le maintien des cartes d’électeurs pour ceux qui se sont inscrits avec des pièces autres que celles retenues par la dernière modification. Il est clair que le retrait de la carte consulaire dans l’article 52 nouveau et le confinement des lieux de votes électeurs burkinabè vivant et travaillant à l’étranger dans les ambassades et dans les consulats constituent de graves restrictions au droit citoyen des burkinabè de voter.

Le Conseil Constitutionnel dont la responsabilité est de juger de la constitutionalité des lois a tout simplement dit le droit en validant la loi querellée. Il met fin par cette décision au débat juridique sur le vote des burkinabè de la diaspora et ce n’est pas une surprise pour nous. Nous saluons la démarche républicaine des députés ayant saisi le Conseil Constitutionnel mais estimons que le vrai débat soulevé par cette loi n’est pas juridique mais plutôt politique, éthique, moral  et social.  Nous pensons que la mise en application de cette loi restreint l’accès au vote à des centaines de milliers de nos compatriotes vivant et travaillant à l’étranger.

La rigidité des lois et règlements n’excluant pas la recherche du consensus et de l’apaisement, nous sommes convaincus que nos gouvernants sauront trouver les moyens d’éviter d’ajouter des crises inutiles au climat social actuel déjà tendu. C’est pourquoi nous osons espérer que le Président Rock Marc Christian KABORE, Président de tous les burkinabè y compris ceux vivant et travaillant hors du territoire national, garant de l’unité nationale et de la cohésion sociale saura montrer à son peuple qu’il n’est pas otage des décisions de sa majorité parlementaire.

Et pour le Président du Faso, la meilleure manière de montrer qu’il est à l’écoute de toute la nation, est de ne pas promulguer cette loi dans sa monture actuelle mais de demander à l’Assemblée Nationale, une deuxième lecture des articles concernés, avant la fin du délai de promulgation, conformément à l’article 48 de la Constitution. Cette demande ne peut pas être refusée. Ce faisant, il montrera à tous ses compatriotes qu’il est à l’écoute de tous les burkinabè et que l’unité et la concorde nationales, la paix et l’inclusion sont au-delà de tout calculs politiciens, ses objectifs principaux.

La construction de la Nation Burkinabè doit demeurer notre objectif commun à tous.

Ouagadougou, 23 août  2018

 Dr. Ablassé OUEDRAOGO

Président du Parti Le Faso Autrement