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Coronavirus au Burkina: les forces de l’ordre pour veiller au port du masque 

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Le ministre Ousséni Compaoré sensibilise un riverain qui ne portait pas de masque

Le ministre burkinabè de la Sécurité, Ousséni Compaoré et ses collaborateurs des Forces de la sécurité ont sillonné ce lundi 18 mai 2020, quelques artères de Ouagadougou, pour sensibiliser les citoyens sur la nécessité du port des masques ou bavettes, dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus. Cette sortie marque le début de la vaste campagne de sensibilisation de la Police et de la Gendarmerie pour aider à rompre la chaîne de la transmission de la maladie qui est hautement contagieuse. « Quatre-vingt pour cent (80%) des populations portent les masques », selon le constat du ministre.

M. Compaoré et ses techniciens sont allés ce lundi en contact direct avec les citadins dans la capitale burkinabè pour leur expliquer toute l’importance du port des cache-nez en vue de l’interruption de la propagation du Coronavirus.

Du ministère, l’équipe a mis le cap sur le feu tricolore de la Cathédrale de Ouagadougou sise au Centre-ville non loin du marché central de la capitale. A ce niveau, le ministre et ses assistants ont procédé à l’interpellation des citoyens qui ne portaient pas de masques en vue de les sensibiliser. Après des cache-nez leur sont distribués avant qu’ils ne continuent leur course. La même technique sera utilisée pour cette campagne en vue de raisonner ceux qui n’ont pas encore pris conscience de la nécessité de respecter cette mesure, avant probablement, les répressions.

L’inspecteur de Police municipale, Sébastien Ouédraogo

« Dans la lutte contre la propagation du coronavirus, il est de notre devoir de participer en appliquant les mesures qui contribuent à interrompre la chaîne de contamination du Covid-19. Donc les Forces de sécurité aussi contribuent à leur manière, pas seulement en faisant des contrôles, mais en sortant pour sensibiliser », a déclaré le ministre Ousséni Compaoré.

Sur le terrain, le constat qui se dégage est que la majorité des citoyens portent le masque. Ceux qui ne portaient pas les cache-nez avançaient comme raisons des problèmes de moyens, de l’oubli ou des problèmes respiratoires, entre autres. Interpellés, d’autres sur place sortent leur masque des poches, sous la selle de la moto ou dans leur sac.

Face à la négligence de la mesure du port de masque ou cache-nez ou encore bavette, instauré par le gouvernement le 27 avril 2020, « nous sommes sortis ce matin pour les (citoyens) sensibiliser, les inviter à plus de prudence en portant le masque », a affirmé Sébastien Ouédraogo, inspecteur de Police municipale. A en croire l’Inspecteur Ouédraogo, les citoyens sont réceptifs à leur message. Cependant il juge pas convaincantes les raisons que certains citoyens avancent quand ils sont pris sur le fait. Pour le moment, les agents de sécurité ne sont pas encore à la phase de répression mais toujours dans la sensibilisation, a-t-il rassuré.

Selon le constat du ministre de la Sécurité, « la plupart des Burkinabè ont pris conscience, en tout cas dans la ville de Ouagadougou, de l’utilité du port des masques. 80% des gens portent les masques, à peu près 10% l’ont dans leur sac ou sous la selle de leur moto, les 10% autres ne le portent pas. Je pense que c’est un très bon début », s’est-il réjoui.

Un riverain portant un cache-nez qu’on lui a offert

Pour lui, le souhait est qu’il n’y ait pas de sanction. « Je suis sûr qu’aucun Burkinabè ne veut transmettre le virus à sa sœur, sa mère, son père ou à son voisin. Il n’y a aucun élément moral négatif dans le comportement des Burkinabè. Nous voulons tout simplement que la chaîne de transmission s’interrompt », a-t-il commenté. « Je voudrais répéter que l’objectif n’est pas de sanctionner mais d’interrompre la chaîne de contamination. Nous ne souhaitons pas poursuivre quelqu’un dans sa maison ou interpeller quelqu’un pour le garder à vue à cause du port de cache-nez » en vue d’endiguer le virus à couronne, a insisté Ousséni Compaoré.

Parfait, un riverain se justifie quand il a été interpellé pour n’avoir pas porté de bavette. « Je ne sors jamais sans mon masque que je porte à tout moment. Comme vous le constatez, il se trouve dans ma main. Je ne l’ai pas porté parce qu’il était tombé entretemps et j’estime qu’il est sale et donc j’attends d’arriver à la maison pour le changer ou le laver avant de le porter à nouveau. Cette situation est un exemple qui me permettra de prévoir un deuxième au cas où je me retrouverai dans cette situation encore », a expliqué cet usager aux journalistes.

Parfait, riverain

Mêmes si certains Burkinabè ne respectent pas la mesure sur le port du masque recommandé par les autorités sanitaires en vue de bouter hors du pays le coronavirus tous sont unanimes que cette décision jouera positivement dans l’éradication de ce mal au Burkina. Entre autres demandes, le souhait du plus grand nombre à qui nous avons tendu notre micro, est que les autorités puissent stabiliser les prix des cache-nez même si c’est en les subventionnant pour que les populations qui vivent, la plupart, au jour le jour, puissent s’en procurer et se protéger.

En vue d’un meilleur respect des meures barrières édictées par les autorités sanitaires pour rompre la chaîne de transmission du Covid-19, les forces de sécurité avaient annoncé qu’elles procéderont, à partir de ce lundi 18 mai 2020, à un contrôle de l’effectivité du port obligatoire du masque ou cache-nez instauré par le gouvernement le 27 avril 2020.

A ce jour, le Burkina Faso a enregistré 796 cas de Covid-19 dont 652 patients guéris, 51 décès et 93 malades toujours sous traitement.

Par Bernard BOUGOUM