Accueil A la une Coronavirus au Burkina: on attend toujours les bonnes décisions!

Coronavirus au Burkina: on attend toujours les bonnes décisions!

0
Le président du Faso (boubou rayé) et son gouvernement toujours attendu sur le front contre la COVID-19

Le COVID-19 continue ses ravages dans le monde. Le Burkina Faso n’est pas épargné par le mal qui est en train de ravir la vedette à tous les autres fléaux, que ce sont, le Sida, la faim, le cancer, le paludisme, et même le terrorisme. Et bien que le nombre de cas testés positifs n’est officiellement que de 15, la courbe demeure ascendante, et les populations continuent de s’inquiéter. Mais tout le monde ne partage pas la même peur des conséquences de la propagation du virus. Il y a, en effet, ceux qui tirent un profit éhonté de la situation en vendant par exemple le gel hydroalcoolique en quadruplant son coût initial. Tout comme ce liquide devenu denrée rare, les masques et gants de protection sont devenus introuvables ou se vendent à prix d’or par des commerçants véreux. Pourquoi, le gouvernement n’encadre-t-il pas les prix de ces produits et ceux de première nécessité contre le mal? A côté de ces hommes sans foi ni loi qui ont trouvé dans la maladie au coronavirus une poule aux œufs d’or, se trouvent ceux qui continuent de banaliser le COVID-19, aggravant ainsi les risques de contamination à grande échelle. Les rassemblements dans les maquis et bars, ont toujours cours, que ce soit sur Kwamé Nkrumah, la prestigieuse avenue de Ouagadougou, donc en plein centre-ville, ou dans les quartiers périphériques, et donc populaires de la capitale burkinabè.

Tous ces comportements qui démontrent à souhait que la sensibilisation doit être renforcée, se conjuguent avec le jeu malsain de cache-cache auquel s’adonnent des personnes ayant été en contact avec d’autres testées positives. Comme si elles éprouvaient une certaine honte à répondre à l’appel du personnel de santé, ces hommes ou femmes restent sourds aux multiples invites à se livrer aux tests. Sont-ils effrayés par les mots comme test, dépistage, prise en charge, positif, etc.? En tout cas, dans le lot, l’expression «positif» qui renvoie souvent au Sida, l’autre mal du siècle semble refroidir bien des gens. Pire, les conditions de prise en charge, sont loin d’être réunies dans notre pays, qui est loin de disposer des équipements des hôpitaux, pourtant débordés, de l’Italie, de la France ou des Etats-Unis. Même la toute puissante Chine a dû se construire des centres hospitaliers en 10 jours pour faire face à la voracité du virus à la couronne. Question: pourquoi le Burkina Faso fait-il les choses à moitié avec ses aéroports et frontières toujours ouvertes aux voyageurs venant des pays à risque, surtout d’endroits reconnus pour leur taux de contagion exponentiel? Pourquoi les forces de l’ordre ne sont-elles pas réquisitionnées pour aider à l’application des décrets et déclarations des ministres, dans lesquels la population se perd du reste, tant ils se contredisent parfois, comme pris trop à la hâte? Pourquoi, tout en encourageant l’auto-confinement, le pouvoir public ne ciblerait pas certains bâtiments comme des hôtels qui ne fonctionnent pratiquement plus pour des confinements à plus grande échelle?

Rien ne sert de confiner de fait les élèves et étudiants chez eux, si les vraies décisions pour empêcher de transformer le Burkina en pays d’exportation du virus, ne sont pas prises. Certes, la protection passe par chacun de nous, mais le gouvernement a la responsabilité, par une politique sanitaire bien élaborée, d’assurer la santé des populations.

Par Wakat Séra