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Coronavirus au Burkina: sur «1 032 voyageurs testés, 120 ont été déclarés positifs» (Dr Brice Bicaba)

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Le Burkina Faso a enregistré à la date du 3 juin 2020, trois nouveaux cas confirmés de Covid-19 dont 2 importés, cinq guérisons et pas de décès, après une analyse de 135 échantillons, a indiqué ce vendredi 5 juin, le Dr Brice Bicaba, désormais coordonnateur du comité ministériel « Santé ». Ces dernières semaines, le pays des « Hommes intègres » dénombre plus de cas importés que ceux communautaires. Ainsi, sur « 1 032 voyageurs testés, 120 ont été déclarés positifs », a affirmé M. Bicaba.

Des vols spéciaux sont organisés par les autorités pour le retour de Burkinabè résidant dans des pays étrangers. Mais cela n’est pas sans inquiéter certains citoyens qui voient en ces rapatriements, de potentiels porteurs du virus, ce qui pourrait provoquer un rebond du Coronavirus qui a atteint depuis le 9 mars près de 900 personnes et fait 53 morts.

Sur cette préoccupation, Dr Brice Bicaba a rassuré que son équipe est impliquée dans le processus du rapatriement des Burkinabè pour contrôler l’infection. Après une fiche de technique que les voyageurs remplissent, ils sont ensuite soumis à un confinement d’au moins 14 jours pour prévenir les cas positifs et éviter du coup des contaminations.

 Cependant, dès la mise en œuvre de cette mesure pour suivre les rapatriés, l’équipe de riposte du Coronavirus a eu des difficultés. « Nous avons entendu les plaintes des uns et des autres. Nous avons réajusté le groupe qui gère la question des confinés en prenant en compte non seulement le ministère de la Santé, mais ceux associés que sont le ministère de la Culture et celui de la Sécurité qui nous accompagnent dans cette mission », a reconnu M. Bicaba qui est par ailleurs le directeur du Centre des Opérations pour des réponses aux Urgences sanitaires (CORUS). De manière pratique le nombre de membres de ce groupe « a été revu à la hausse pour leur permettre de faire des tours pour évaluer la situation dans les hôtels où les voyageurs sont confinés », a-t-il ajouté.

Quant à l’évolution de la pandémie qui sévit actuellement dans le monde, « de manière globale, les tendances que nous avons observées ces dernières semaines continuent de diminuer », s’est réjoui Dr Brice Bicaba qui appelle les populations à ne pas relâcher quant au strict respect des différents gestes barrières que les autorités sanitaires nationales et internationales ont recommandé.

Revenant sur les allègements des mesures de restrictions qui avaient été prises pour maîtriser le Coronavirus, M. Bicaba a souligné que cela a été fait de « manière progressive pour permettre à ce qu’il n’y ait pas un effet rebond ». Cependant, il a déploré que le nombre de personnes qui ne portent pas de masque soit « très élevé ». C’est pourquoi il demande « à travailler pour des changements de comportement ».

« De manière globale au niveau de ministère de la Santé, au vu de la situation épidémiologique, nous faisons des propositions au gouvernement pour que la décision soit prise à ce niveau. Ces mesures sont argumentées mais la décision revient au politique », a-t-il clarifié sur l’insistance des journalistes qui ont voulu savoir si le gouvernement avait cédé face à la pression sociale caractérisée par des manifestations concernant la levée du couvre-feu qui avait opposé des manifestants aux Forces de l’ordre dans la deuxième capitale du pays, Bobo-Dioulasso.

Selon le dernier bilan du Covid-19 au Burkina, la région du Centre est la plus touchée avec « 748 cas cumulés », suivie de celle des Hauts Bassins dont la principale ville Bobo-Dioulasso « 79 cas cumulés », de la Boucle du Mouhoun « 23 cas cumulés », du Sahel « 19 cas cumulés » et du Plateau central avec « 9 cas cumulés » depuis que l’infection a été déclarée le 9 mars dernier.

Pour renforcer la surveillance de la maladie en vue de ne pas avoir un effet rebond du virus qui est hautement contagieux, l’équipe de Dr Brice Bicaba annonce vouloir miser les jours et semaines à venir sur la communication afin que les populations puissent intérioriser que la maladie existe toujours et donc qu’il faille prendre toutes les précautions pour l’éviter.

Par Bernard BOUGOUM