Accueil A la une Coup d’Etat au Niger: les salaires et tous les secteurs menacés

Coup d’Etat au Niger: les salaires et tous les secteurs menacés

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La junte militaire qui a annoncé avoir pris le pouvoir au Niger

A travers cet article, le ministre nigérien en charge des Finances, Ahmad Jidoud évalue les menaces qui pèsent sur les populations nigériennes «si le putsch pour complaisance personnelle en cours devait prospérer…»

«Les interventions des partenaires dans le budget national sont très significatives en termes de niveau et des secteurs qu’elles couvrent: la santé, l’éducation, les infrastructures, la sécurité, le fonctionnement et même les salaires pour les appuis budgétaires. Pour le budget 2023, les enveloppes sont les suivantes:

  1. Dons accordés pour le financement de divers projets: 427 milliards de FCFA
  2. Les appuis et emprunts budgétaires: 342 milliards de FCFA
  3. Banque Mondiale: 157,5 milliards
  4. Union Européenne: 81 milliards
  5. FMI: 63 milliards
  6. AFD: 10 milliards
  7. Autres partenaires (Fonds Commun de l’Education): 18 milliards.

D’autres ressources supplémentaires sont en discussion avec ces partenaires dont notamment le FMI pour au moins 130 milliards, la Banque mondiale pour 55 milliards, l’Union Européenne pour 35 milliards et l’AFD pour 30 milliards. C’est donc un montant cumulé non encore inscrit au budget 2023 de 250 milliards de FCFA en discussion.

Si les militaires putschistes devraient poursuivre leur aventure irresponsable cela aura des effets catastrophiques sur nos populations et sur l’avenir de notre pays.

Le non décaissement de ces fonds impactera de façon drastique l’économie du pays. Il réduira les capacités de l’Etat à honorer ses engagements régaliens notamment les salaires, la sécurité et autres dépenses urgentes relatives au fonctionnement ordinaire de l’Etat.

Voir des militaires perpétrer un coup d’Etat pour compromettre les ressources nécessaires pour la sécurité en ce temps de terrorisme est pour le moins paradoxal.

Comment peut-on expliquer une telle situation? Pensent-ils vraiment que gérer un État est une affaire de hasard où l’on peut compter sur le miracle? Pensent-ils que la masse salariale du Niger d’aujourd’hui pourrait être prise en charge sans le concours notamment de la Banque mondiale et de l’Union européenne?

Les Nigériens doivent mesurer les risques auxquels les expose cette aventure et se mobiliser le plus tôt possible.

Ahmad Jidoud