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Décès du PM ivoirien: le message émouvant de Alpha Blondy à son «frère» Hamed Bakayoko

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Hambak et Alpha Blondy (à droite)

Le Premier ministre Hamed Bakayoko est décédé le mercredi 10 mars 2021 en Allemagne des suites d’un « cancer », selon les autorités ivoiriennes. Cette information a choqué plus d’un Ivoiriens dont le reggaemeker de renom, Alpha Blondy, qui a estimé, ce 11 mars, que le « Golden Boy » a marqué « positivement (son) passage sur terre » car ayant été « médiateur entre tous les partis politiques, homme de consensus entre les riches et les pauvres, rigoureux et travailleur ».

« Dieu a donné, Dieu a repris, toute la louange est à Dieu. La Côte d’Ivoire s’était faite prière et retenait son souffle pour toi dans un silence assourdissant. Dans cet étourdissement émotionnel entre l’attente, la peur, l’espoir et nos prières (…) voici que sonne le glas (…) et il ne finit pas de résonner encore et encore telle une cloche de malheur insistante pour nous enlever jusqu’à la plus petite espérance », lit-on dans le message émotionnel du numéro 1 du reggae en Afrique.

Hamed Bakayoko, acteur culturel de référence en Afrique notamment dans le domaine du showbiz, ancien ministre de l’Intérieur, de la défense, d’Etat, chef du gouvernement ivoirien, « tu es parti mon jeune frère. Impossible pour moi de parler de toi au passé. Une âme si pleine de vie, dynamique et passionnée dans un corps imposant et solide », pleure Alpha Blondy de son vrai nom Seydou Koné. « On dit que tu t’es éteint toi, notre Etoile d’Etat. Absurde ! Une Etoile ne s’éteint jamais ! Elle scintille à l’infini », pense fermement le Jagger.

« Du plus loin que je me souvienne, dans les années 1972/73, avant mon départ aux Etats-unis, nous étions ensemble au quartier Habitat Extension, nous étions jeunes et la tête pleine de rêves. Je suivais ton parcours d’exception et je ne te cache pas mon immense fierté », rappelle le reggeaman qui a écumé les scènes musicales aux plans national et international.

Le Golden Boy, « tu m’as fait ce cadeau d’officier notre mariage avec Aelyssa Darragi, le jour le plus lumineux et riche en émotions de toute ma vie. Je ne te remercierai jamais assez de m’avoir offert ce goût de paradis. Je suis heureux également que tu ais pu faire ton pèlerinage à la Mecque », salue Alpha Blondy qui estime « médiateur entre tous les partis politiques, homme de consensus entre les riches et les pauvres, rigoureux et travailleur, (Hamed Bakayoko) a marqué positivement (son) passage sur terre ».

Le défunt Premier ministre ivoirien appelé affectueusement HamBak était « généreux de cœur, offrais gîte et couverts pour les sans abris. (Il) n’hésitait pas à (se) substituer en Père des orphelins et fils de la veuve. Défenseur de la jeunesse, protecteur des minorités, bon vivant et ami des artistes. Un monument, une force, un torrent d’énergie, tu savais comme personne t’adresser aux foules et faire exploser l’applaudimètre », reconnait la star qui ajoute qu’au-delà de ces « immenses qualités, (il) avait le respect de son prochain, l’humilité de celui qui écoute, la sincérité et l’authenticité de l’homme fait de compassion et en qui on pouvait avoir confiance. Ce petit quelque chose qu’on retrouve souvent chez les personnes qui se construisent à l’école de la vie ».

« En ta mémoire, nous allons faire en sorte que le bruit de ta chute ne couvre pas l’écho de ton message d’espoir. Tu aimais ton pays d’un amour inoxydable et le peuple ivoirien t’aimait profondément en retour. J’en veux pour preuve les nombreux hommages touchants qui affluent depuis ta disparition », rassure la star du reggae qui pense qu’« aucun mot ne pourra consoler Maman Yolande (son épouse) et ses enfants mais sachez que des milliers de Yako et de prières vous accompagnent ».

En somme, se résigne Alpha Blondy, « la vie est d’une puissante fragilité. Un géant au cœur tendre vient de se coucher pour l’éternité après avoir mené son plus rude combat, que Dieu le prenne dans ses bras et lui accorde un repos paisible. Adieu mon jeune frère. Ton Kôrô Jagger (…) comme tu aimais m’appeler ».

Par Bernard BOUGOUM