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Dégradation de la santé de Bassolé: l’état du général «n’émeut guère le président Kaboré» (Pascal Zaïda, CED)

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Les responsables du CED dont Pascal Zaïda au milieu

Le Cadre d’expression démocratique (CED) a animé une conférence de presse sur la situation nationale ce mercredi 29 mai 2019 à Ouagadougou. Les situations sécuritaire, économique, diplomatique, politique et sociale ont été abordées par le coordonnateur national du CED, Pascal Zaïda et ses camarades qui ont finalement jugé que le Burkina Faso, sous le règne du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), est «très mal en point». M. Zaïda, s’exprimant sur la non évacuation de l’ex-chef de la diplomatie burkinabè, Djibrill Yipèné Bassolé en Turquie pour des soins appropriés, après que sa santé s’est fortement dégradée début mars dernier, a déclaré que l’état du général de gendarmerie «n’émeut guère» le président du Faso, Roch Marc Christian  Kaboré.

« Aujourd’hui, le président Kaboré et son pouvoir semblent peser de tout leur poids pour empêcher que le général de gendarmerie Djibrill Bassolé bénéficie de soins appropriés. Son état de santé n’émeut guère le président Kaboré et sa suite », a affirmé Pascal Zaïda qui estime que « tout est fait comme si (la) mort (de Bassolé) était la chose la plus souhaitée ».

Pour le coordonnateur du CED, se revendiquant d’une Organisation civile apolitique, « ce n’est un secret pour personne, le général souffre d’un cancer, et pourrait succomber si des soins appropriés et spécialisés ne lui sont pas administrés rapidement ». « Il est inadmissible que nous en arrivions là (à cause) d’une vengeance politique. Si mort s’en suivait, l’avenir retiendra que le président Kaboré, le MPP et leurs alliés ont embastillé et œuvré injustement à la déliquescence physique et à la mort d’un leader politique », s’est alarmé M. Zaïda qui a versé des larmes devant son auditoire. Il a confié que c’est la pression de la hiérarchie militaire qui a obligé le pouvoir à évacuer, le 6 mars 2019, le général Djibrill Bassolé en Tunisie pour y suivre des soins.

Après avoir peint en noir le tableau de la gouvernance du pouvoir actuel, Pascal zaïda et ses camarades ont dit qu’ils ne veulent pas que la situation actuelle du pays, provoquée par les tenants actuels du pouvoir serve d’alibi pour repousser les élections de 2020.  « Les élections doivent se tenir coûte que coûte, vaille que vaille à bonne date parce qu’elles sont une unique occasion pour notre peuple de choisir des leaders conséquents pour nous sortir de la misère sécuritaire et de la boue sociale dans laquelle nous sommes enfouis depuis quatre années », ont avancé les responsables du CED qui, lors de cette sortie n’ont pas manqué de fustiger l’opposition politique qu’ils ont qualifié « d’opposition vendue ».

« Il faut que les élections se tiennent à bonne date pour permettre aux Burkinabè qui en ont la possibilité de juger de la gestion du pays de ces dernières années et de sanctionner la gouvernance. On ne peut pas permettre que ceux qui sont responsables de nos souffrances et de la mort des milliers de Burkinabè continuent de nous plonger », a martelé le coordonnateur du CED.

Se prononçant sur la réconciliation nationale et le dialogue social, « un sujet qui tient à cœur » le CED, le Cadre se dit persuadé que le « retour des exilés et surtout le retour de Blaise Compaoré (ex-chef de l’Etat) est une condition plancher pour une reconstruction nationale réussie ». D’ailleurs, la lettre de Blaise Compaoré adressée au président Kaboré en dit « long sur sa volonté de servir honnêtement son pays », selon le CED qui pense que si Roch Kaboré refuse cette main tendue, « il s’agira ni plus ni moins d’un acte inexplicable qui indique clairement qu’il ne souhaite pas que la paix, la stabilité et le développement reviennent au pays », a renchéri Pascal Zaïda qui a laissé entendre que « si la question de la réconciliation n’est pas réglée avant 2020, il serait trop tard».

La question de la déclassification de la forêt de Kua au profit de la « construction d’un hôpital soit disant un don par les Chinois cache des non-dits qu’il faille dénoncer », a poursuivi Pascal Zaïda. « Kua n’est pas à louer ni à vendre aux Chinois. Nous nous y opposerons (car) on ne détruit pas des vies pour en soigner », s’est-il défendu.

Le coordonnateur du CED a cité certains médias privés ou publics qui seraient sommés de ne plus couvrir les activités de son Organisation. Il a indiqué clairement que c’est le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Remis Dandjinou et Simon Compaoré, président par intérim du MPP qui « ont écrit pour demander de ne plus couvrir les activités de Zaïda.

Par Bernard BOUGOUM