Accueil A la une Dorsale Nord: pour du courant à moindre coût

Dorsale Nord: pour du courant à moindre coût

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La Dorsale Nord, projet électrique d’envergure du Système d’échanges d’énergie électrique ouest africain (EEEOA) ou en anglais, West African Power Pool (WAPP), « a pris trop de retard et nos populations en sont les victimes », a interpellé le ministre burkinabè de l’Energie, des Mines et des Carrières, Simon Pierre Boussim qui a ouvert, ce lundi 27 février 2023, les travaux de la sixième réunion du comité conjoint de supervision. Au cours de cette rencontre, des directeurs généraux des sociétés d’électricité et représentants des ministères en charge de l’énergie et des finances des pays concernés par ce projet réfléchiront afin d’évaluer le travail accompli pour l’atteinte des objectifs fixés à l’initiative.

Le projet régional d’interconnexion électrique Dorsale Nord du Système d’échanges d’énergie électrique ouest africain (EEEOA) est l’un des projets prioritaires du Plan Directeur de Développement des Infrastructures de Production et de Transport d’énergie électrique de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Il a pour objectif de relier le Bénin, le Burkina Faso, le Niger, le Nigeria et le Togo via une ligne de transport à haute tension de 33 kV qui permettra de faciliter les échanges d’énergie électrique dans la sous-région et d’accroître l’accès à l’électricité aux populations des pays parties au projet.

Le ministre burkinabè de l’Energie, des Mines et des Carrières, Simon Pierre Boussim, au parloir

« Mes mots de fin ressemblent à une doléance. La Dorsale Nord a pris trop de retard et nos populations en sont les victimes. Le comité doit trouver des solutions et c’est l’occasion d’en trouver », a dit le ministre burkinabè de l’Energie, des Mines et des Carrières, Simon Pierre Boussim qui a salué l’initiative de la concertation entre les techniciens autour de la problématique de l’électrification.

Il a indiqué que « c’est partant du brainstorming des hommes de qualité que naissent les solutions pérennes. L’espoir que je nourris est qu’au sortir de cette réunion que les solutions de fin techniciens que vous êtes permettent de lever tous les goulots d’étranglements techniques, administratifs et financiers, pour donner les meilleures chances de succès à ce projet vital pour nos populations qui en souffrent énormément du retard ».

Le secrétaire général du West African Power Pool (WAPP), Apollinaire Siengui Ki.

« Le succès de ce projet est un instrument vital de la lutte contre l’insécurité que vivent nos pays », a affirmé Simon Pierre Boussim. « Voilà pourquoi le problème de l’insécurité est pris à bras le corps par l’ensemble des fils et des filles de la patrie des hommes intègres avec leur tête le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, pour donner un aboutissement heureux au projet », a poursuivi M. Boussim. « Un travail de sécurisation musclé est ainsi en cours dans les zones impactées par la Dorsale Nord », a-t-il rassuré.

Cette rencontre permettra aux participants de faire le point de l’état d’avancement du projet, d’examiner et, d’approuver le plan de travail ainsi que le budget de l’exercice 2023 du projet, selon le secrétaire général du WAPP, Apollinaire Siengui Ki.

Le directeur général de la Société nationale d’électricité du Burkina Faso (SONABEL), Daniel Sermé (centre)

Le SG de l’EEEOA a aussi sollicité la « diligence »  des participants dans le traitement des conclusions et recommandations de la réunion d’évaluation à mi-parcours du projet Dorsale Nord par les partenaires techniques et financiers, tenue du 10 au 14 octobre 2022 à Abuja et qui a révélé la « nécessité d’une restructuration du projet pour résorber les déficits de ressources notamment pour le Bénin, pour le fonctionnement de l’Unité de gestion du projet (UGP) et pour les services de l’ingénieur conseil ». Pour lui, la diligence des participants doit être de mise étant donné que le mois de mai 2023 est la date d’échéance transmise par les Partenaires techniques et financiers (PTF) du projet pour boucler cette restructuration.

A cette étape de la mise en œuvre de la Dorsale Nord, le processus d’indemnisation « a démarré au Niger dans les régions de Niamey et Dosso », a affirmé Apollinaire Siengui Ki qui a signifié qu’il se poursuivra ensuite à Ouagadougou et Malanville. Dans le cas du Nigeria, le processus d’indemnisation sera mené à Birnin Kebbi par la Transmission Company of Nigeria (TCN) en étroite collaboration avec le Département de Sauvegarde sociale de l’UGP Dorsale Nord et les ONG recrutées pour « assurer la supervision du processus de réinstallation des personnes affectées dans les zones d’intervention du projet », a-t-il fait savoir, soulignant que « d’un point de vue générale, 2022 a été une année très fructueuse pour le projet ».

Le projet Dorsale Nord « est une réponse vigoureuse au déficit énergétique que connaissent la plupart des Etats membres », a déclaré le directeur général de la Société nationale d’électricité du Burkina Faso (SONABEL), Daniel Sermé, rappelant que ce projet vise « à interconnecter cinq pays de la sous-région à travers une ligne de transport 330 kV longue d’environ 880 kilomètres ».

Une vue des participants à la rencontre sur le projet Dorsale Nord

« Depuis son lancement officiel en février 2022 à Niamey, les populations bénéficiaires suivent avec enthousiasme et grand espoir l’évolution de ce projet d’envergure qui va impacter positivement leur quotidien et donner un coup d’accélérateur à la construction du marché sous régional de l’électricité dans notre sous-région », a avancé M. Sermé, notant qu’en dépit des difficultés inhérentes à la conduite du projet, leur « détermination à tout mettre en œuvre pour son aboutissement est sans faille ».

Malgré, le contexte difficile du Burkina, « des progrès importants ont été obtenus notamment concernant le Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) et le Plan d’Actions et de Réinstallation », a-t-il mentionné.

Le projet Dorsale Nord dont l’achèvement est prévu en 2024 consiste en la construction d’une ligne de haute tension avec la construction ou l’extension des dispatchings nationaux des pays impliqués dans le projet et l’installation de câbles de garde à fibres optiques sur les lignes. Le projet prévoit également la mise en œuvre de plusieurs mesures d’atténuation environnementales et sociales, dont l’électrification des communautés rurales le long de la ligne d’interconnexion.

Par Bernard BOUGOUM